C’est la question que se sont posé mercredi matin nombre d’acteurs du tourisme et d'associations, réunis à l’Intercontinental de Moorea par la CCISM qui accueille jusqu’à jeudi des représentants de la CCI et du CMA de Nouméa, dans le cadre de rencontres inter-consulaires. Après des années d’indifférence, l’environnement rentre donc peu à peu dans les préoccupations des hôteliers, qui partent du constat que le touriste, lui aussi, a changé. « Il suffit de voir les réactions des touristes qui reviennent de Bora-Bora par exemple » relate Hiro Kelley, le président du GIE Tourisme de Moorea. Comme lui, nombreux sont ceux qui mettent en garde aujourd’hui contre le développement du tourisme sans protection de l’environnement.
La société Pacific Beachcomber, de Richard Bailey, se fait fort de mettre l’écologie au cœur du développement de son groupe. Devant les représentants de la CCI calédoniennes, Laurent Darcy, assistant de R. Bailey, présente le projet « The Brando », qui vise la certification Platine du label LEED (Leadership in energy and environmental design). Un label difficile à obtenir, puisqu’il nécessite l’utilisation d’énergies renouvelables, le traitement des eaux usées, l’utilisation de matériaux certifiés… « Une cause de délais supplémentaires, et de surcoût », reconnaît L. Darcy. Et pourtant, Pacific Beachcomber n’y renonce pas, car la protection de l’environnement est au cœur du projet, par respect pour les volontés de Marlon Brando, mais aussi pour conforter le positionnement de ce futur hôtel. Point phare de ce projet, le système SWAC (climatisation par l’eau froide des profondeurs) est déjà expérimenté à l’Intercontinental de Bora Bora.
Confronté au tout début du projet aux critiques des associations de pêcheurs, et placé sous surveillance par les associations de défense de l’environnement, le groupe est aujourd’hui fier de mettre en avant ses actions pour la préservation de l’atoll de Tetiaroa, par le biais notamment de l’association « Conservation Tetiaroa », créée par la succession Brando. "Il y avait bien plus de braconnage quand il n'y avait personne à Tetiaroa" fait remarquer L. Darcy. Cette démarche est donc globalement saluée par les associations, comme Te Mana o te Moana, présente mercredi matin, et qui œuvre pour la protection des tortues. En outre, par respect pour le lagon, l'hôtel ne comportera pas de bungalows sur pilotis, qui sont pourtant plébiscités par les touristes.
La société Pacific Beachcomber, de Richard Bailey, se fait fort de mettre l’écologie au cœur du développement de son groupe. Devant les représentants de la CCI calédoniennes, Laurent Darcy, assistant de R. Bailey, présente le projet « The Brando », qui vise la certification Platine du label LEED (Leadership in energy and environmental design). Un label difficile à obtenir, puisqu’il nécessite l’utilisation d’énergies renouvelables, le traitement des eaux usées, l’utilisation de matériaux certifiés… « Une cause de délais supplémentaires, et de surcoût », reconnaît L. Darcy. Et pourtant, Pacific Beachcomber n’y renonce pas, car la protection de l’environnement est au cœur du projet, par respect pour les volontés de Marlon Brando, mais aussi pour conforter le positionnement de ce futur hôtel. Point phare de ce projet, le système SWAC (climatisation par l’eau froide des profondeurs) est déjà expérimenté à l’Intercontinental de Bora Bora.
Confronté au tout début du projet aux critiques des associations de pêcheurs, et placé sous surveillance par les associations de défense de l’environnement, le groupe est aujourd’hui fier de mettre en avant ses actions pour la préservation de l’atoll de Tetiaroa, par le biais notamment de l’association « Conservation Tetiaroa », créée par la succession Brando. "Il y avait bien plus de braconnage quand il n'y avait personne à Tetiaroa" fait remarquer L. Darcy. Cette démarche est donc globalement saluée par les associations, comme Te Mana o te Moana, présente mercredi matin, et qui œuvre pour la protection des tortues. En outre, par respect pour le lagon, l'hôtel ne comportera pas de bungalows sur pilotis, qui sont pourtant plébiscités par les touristes.
Associer la population à la réflexion
Hinano Murphy, de l'association Te Pu'atiti'a
Mais la préservation de l’environnement n’est pas que l’affaire des groupes hôteliers. Elle est aussi, et de plus en plus, celle des populations. A Moorea, l’association Te Pu’atiti’a œuvre pour l’éducation des jeunes générations à la culture polynésienne et au respect de la nature. Au nom de l’association, Hinano Murphy rappelle que l’européanisation est en partie responsable d’un oubli de l’environnement par la population polynésienne. « On ne séparait pas autrefois terre et mer comme on le fait aujourd’hui ! Le Tahitien n’avait pas la même notion de l’espace. Or ce que nous faisons sur terre a un impact direct sur la mer » rappelle cette femme, qui milite pour que l’homme trouve « un juste équilibre entre ce qu’il doit prendre pour vivre, et ce que la nature doit garder pour se reproduire ». En association avec le CRIOBE et l’université Berkeley, l’association Te Pu’atiti’a travaille à la constitution d’un inventaire génétique des espèces terrestres et marines de l’île de Moorea.
Pour cette association, toute démarche de protection de l’environnement doit partir du renouveau culturel polynésien. Hinano Murphy rappelle que les démarches « occidentales » n’ont pas toujours de résonance dans le cœur des Polynésiens. « Le PGEM (plan de gestion des espaces maritimes, mis en place en 2004 ndlr) ? Il n’est pas adapté à la vision du Polynésien », affirme-t-elle. « Il a été imaginé de l’extérieur, et n’est pas compris par nos pêcheurs, qui se sentent relégués en dehors des zones réservées à la pratique des activités nautiques ».
Protéger l’environnement, c’est aussi trouver un juste équilibre entre les besoins des résidents, et ceux des touristes qui visitent la Polynésie. Un défi qui commence par un vrai dialogue entre des populations aux intérêts parfois divergents, mais qui partagent les mêmes îles.
Pour cette association, toute démarche de protection de l’environnement doit partir du renouveau culturel polynésien. Hinano Murphy rappelle que les démarches « occidentales » n’ont pas toujours de résonance dans le cœur des Polynésiens. « Le PGEM (plan de gestion des espaces maritimes, mis en place en 2004 ndlr) ? Il n’est pas adapté à la vision du Polynésien », affirme-t-elle. « Il a été imaginé de l’extérieur, et n’est pas compris par nos pêcheurs, qui se sentent relégués en dehors des zones réservées à la pratique des activités nautiques ».
Protéger l’environnement, c’est aussi trouver un juste équilibre entre les besoins des résidents, et ceux des touristes qui visitent la Polynésie. Un défi qui commence par un vrai dialogue entre des populations aux intérêts parfois divergents, mais qui partagent les mêmes îles.