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Le gouvernement calédonien présente son projet à l'horizon 2018 dans un hémicycle clairsemé


Nouméa, France | | lundi 13/04/2015 - Le président du gouvernement calédonien, Philippe Germain (Calédonie Ensemble, centre-droit), a tracé lundi les grandes lignes de son action à l'horizon 2018, exhortant les élus à avoir confiance en la capacité de la Nouvelle-Calédonie à assumer son émancipation, dans un hémicycle boycotté par les non-indépendantistes .

"Soyons confiants dans notre capacité à assumer l’émancipation de notre pays", a-t-il déclaré devant le Congrès, soulignant qu’il restait encore du chemin à parcourir "pour que l’on puisse considérer que la parole donnée a été respectée et que la Nouvelle-Calédonie est décolonisée".

Parmi les actions prioritaires que son gouvernement entend mener, il a cité la poursuite du rééquilibrage socio-économique entre les provinces Sud, Nord et îles Loyauté et le transfert des compétences de l’article 27 de la loi organique (communication audiovisuelle, enseignement supérieur, contrôle de légalité) qu’il souhaite soumettre au Congrès avant la fin du premier semestre 2016.

Sur le plan économique, le chef de l’exécutif a repris les mesures approuvées par la plupart des partis politiques et des organisations patronales et syndicales en août dernier lors de la Conférence économique, sociale et fiscale.

Parmi elles figurent l’instauration, en 2016, d’une taxe générale sur la consommation (TGC) en remplacement de la Taxe de solidarité sur les services et plusieurs autres sur les importations, et le prolongement de la défiscalisation locale jusqu’en 2022.

Il a également annoncé la mise en place rapide d’un régime de retraite obligatoire pour les travailleurs indépendants, l’instauration d’une couverture complémentaire santé obligatoire et une réforme de l’impôt sur le revenu.

Environ 17% des actifs ne bénéficient d’aucun régime de prévoyance et 60.000 Calédoniens ne disposent d’aucune couverture maladie complémentaire.

Au nom de la souveraineté partagée inscrite dans l’accord de Nouméa, Philippe Germain a plaidé en faveur d’une participation de la Nouvelle-Calédonie à la conférence sur le climat à Paris, en décembre.

Le président du gouvernement a prononcé son discours devant un hémicycle clairsemé en l’absence de 15 des 54 membres du Congrès et de trois des membres non-indépendantistes de l’exécutif.

A l’issue de l’audience solennelle du Congrès, Philippe Germain a dénoncé "cet affront aux institutions calédoniennes" et le "manque de respect de la collégialité" des élus du Rassemblement-UMP, de l’UCF et du Parti travailliste (indépendantiste) pour avoir décidé de ne pas y assister.

"Nous ne pouvons pas cautionner le projet d’indépendance éclairé qui nous a été présenté. Il fallait marquer le coup et alerter les Calédoniens, majoritairement favorables au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France", a expliqué Isabelle Champmoreau, la présidente du groupe UCF au Congrès.

Rédigé par () le Lundi 13 Avril 2015 à 06:24 | Lu 688 fois