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Le gouvernement calédonien autorise les exportations de nickel vers la Chine


Le gouvernement calédonien a donné mardi son feu vert à l'exportation de minerai de nickel vers la Chine, pour compenser l'arrêt des exportations vers un gros client australien en difficulté.

La Société le Nickel (SLN, filiale du groupe Eramet) et la société des mines de la Tontouta (SMT, du groupe Ballande) pourront exporter chacune 350.000 tonnes de minerai d'une teneur comprise entre 1,30% et 1,65% sur 12 mois.

"L'objectif est de pallier les difficultés rencontrées par le client traditionnel australien Queensland Nickel (QNI) alimenté par les mineurs calédoniens depuis 28 ans", a déclaré Thierry Cornaille, porte-parole de l'exécutif.

L'usine Yabulu de l'australien Queensland Nickel, qui achetait les latérites calédoniennes, a fermé ses portes au moins jusqu'à fin juillet et son avenir reste incertain.

"De nouveaux marchés à l'export devaient donc être envisagés pour ne pas mettre en péril l'emploi sur les mines de la côte Est", a justifié Thierry Cornaille.

Pour ne pas concurrencer les usines calédoniennes, les contrats devront être passés avec des aciéristes et non pas avec des producteur de fontes de nickel (pig iron), qui inondent actuellement le marché.

En août dernier le syndicat ContraKmines, regroupement des camionneurs qui transportent le minerai de la mine au port, avait bloqué l'accès à l'immeuble du gouvernement et manifesté dans Nouméa pendant 26 jours pour obtenir l'ouverture d’un canal d'exportation vers la Chine. L'exécutif avait alors refusé.

Depuis, un accord politique a été trouvé lors du comité des signataires de l'accord de Nouméa, le 6 février à Paris. 

En octobre, la société MKM avait déjà été autorisée à exporter vers la Chine 300.000 tonnes de latérite d'une teneur d'environ 1,50 %, pendant dix-huit mois.

Cette mesure est loin de résoudre les problèmes de la Nouvelle-Calédonie, frappée par la chute des cours du nickel. "L'accès au marché chinois est compliqué et il n'y a aucune garantie sur les volumes et la qualité du minerai accepté", a estimé Benoît Pons, le directeur des mines de SMT.

"Il y aura toujours des demandeurs pour du minerai, mais les producteurs calédoniens seront en compétition directe avec les producteurs philippins et le prix sera dicté par le marché", a souligné un important industriel local.

Les acteurs calédoniens du nickel ont mis en œuvre des mesures drastiques de réduction des coûts destinées à leur permettre de tenir jusqu'à la remontée des cours.

En mars, le gouvernement local a débloqué 600 millions de francs (5 millions d'euros) du Fonds nickel. Cette enveloppe est destinée à la prise en charge d'une partie des cotisations patronales et au lancement de travaux environnementaux sur mine.

Avec AFP


Rédigé par RB le Mardi 5 Avril 2016 à 05:53 | Lu 536 fois