Notre correspondant s'est rendu au siège des Républicains à Paris pour enquêter sur les réactions des cadres du parti.
PARIS, le 24 octobre 2016- Gaston Flosse a-t-il passé un accord durable avec le parti Les Républicains, comme il l'a affirmé le mardi 18 octobre lors d'une conférence de presse, ou bien a-t-il pris pour argent comptant les promesses du candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy ? Notre enquête, à Paris.
A Paris, les déclarations de soutien de Gaston Flosse au candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy suscitent surtout de l'embarras. Et plus encore que sa prise de position pour l'ancien président de la République, ce sont les contreparties annoncées par le leader autonomiste qui dérangent.
L'ancien président de pays expliquait la semaine dernière dans une conférence de presse qu'il était en passe de conclure « un accord d'association entre le Tahoera'a Huiaatira et Les Républicains » . En plus d'engager la Polynésie française dans un changement constitutionnel important, ces engagements « en cours d'élaboration » garantiraient des investitures du parti de droite aux prochaines élections. Et ce quelle que soit l'issue du scrutin de novembre qui doit déterminer qui sera le champion de la droite à l'élection présidentielle.
Tout en souhaitant rester anonyme, un cadre du parti explique n'avoir « encore rien vu venir de la part de la direction. Cela s'est passé entre Sarkozy et Flosse et le mouvement est tout à fait neutre » . Interrogée sur l'imminence de la signature d'une convention d'association entre le Tahoera'a Huiaatira et Les Républicains, la même source n'a « eu vent d'aucun projet, pour le moment tout le monde travaille avec l'existant » . Au sein du parti, personne n'a eu vent d'une convention en cours d'écriture : cet engagement aurait été - selon Gaston Flosse - pris par le président par intérim des Républicains en personne, Laurent Wauquiez. Ils se sont rencontré à Paris, le 10 octobre.
« Le timing est surprenant » , avance un observateur très proche du parti Les Républicains. « Il est vrai que des conventions existent entre le parti et des « partis associés » comme le Tahoera'a Huiaatira et que des arrangements sur les investitures peuvent être conclus mais le faire maintenant est vraiment très étonnant. Toute la machine est en stand-by en attendant le résultat de la primaire. Il ne reste que quelques personnes qui font tourner la boutique. »
Le flou règne à propos de ce document qui, des mots du vieux lion, est censé être « élaboré en ce moment même à Paris » avant d'être amendé dans le Pacifique. Pour autant, une certitude demeure : en cas de victoire d'un rival de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, ces accords seront caduques. « Il ne peut y avoir d'accord mais que des promesses, je ne vois pas bien comment ils ont pu accorder par avance des investitures », tacle Dominique Perben, ancien ministre des Outre-mer et référent dans ce domaine pour Alain Juppé. Si son candidat - le mieux placé pour l'instant dans les sondages - l'emporte les 20 et 27 novembre, il n'y aura pas de « faveurs » pour le parti de Gaston Flosse. Dominique Perben préfère expliquer que « la commission d'investiture doit se réunir en décembre et ses décisions doivent être validées par le Conseil national. Je ne vois pas comment le parti pourrait être engagé » . Depuis sa visite en Polynésie, en juillet dernier, le climat n'est pas au beau fixe entre Alain Juppé et Gaston Flosse.
Après la primaire de la droite, une recomposition politique derrière le vainqueur aura forcément lieu. Et là, même si Nicolas Sarkozy est le gagnant, il n'est pas certain que Gaston Flosse récupère sa mise et obtienne la réforme constitutionnelle qu'il demande, tant les positions de ses rivaux sont différentes. L'ancien président du pays veut un statut de Pays associé avec davantage de compétences. « Nous sommes très prudents sur le sujet de l'autonomie et des institutions françaises et polynésiennes, explique par exemple Jérôme Grand d'Esnon, directeur de campagne de Bruno Le Maire. C'est un sujet complexe et la Polynésie a déjà un statut particulier. »
De tout cela, et malgré les très nombreuses sollicitations de Tahiti Infos, ni Nicolas Sarkozy ni Laurent Wauquiez, le président par intérim du parti Les Républicains, ni leurs proches n'ont souhaité parler.
A Paris, les déclarations de soutien de Gaston Flosse au candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy suscitent surtout de l'embarras. Et plus encore que sa prise de position pour l'ancien président de la République, ce sont les contreparties annoncées par le leader autonomiste qui dérangent.
L'ancien président de pays expliquait la semaine dernière dans une conférence de presse qu'il était en passe de conclure « un accord d'association entre le Tahoera'a Huiaatira et Les Républicains » . En plus d'engager la Polynésie française dans un changement constitutionnel important, ces engagements « en cours d'élaboration » garantiraient des investitures du parti de droite aux prochaines élections. Et ce quelle que soit l'issue du scrutin de novembre qui doit déterminer qui sera le champion de la droite à l'élection présidentielle.
Tout en souhaitant rester anonyme, un cadre du parti explique n'avoir « encore rien vu venir de la part de la direction. Cela s'est passé entre Sarkozy et Flosse et le mouvement est tout à fait neutre » . Interrogée sur l'imminence de la signature d'une convention d'association entre le Tahoera'a Huiaatira et Les Républicains, la même source n'a « eu vent d'aucun projet, pour le moment tout le monde travaille avec l'existant » . Au sein du parti, personne n'a eu vent d'une convention en cours d'écriture : cet engagement aurait été - selon Gaston Flosse - pris par le président par intérim des Républicains en personne, Laurent Wauquiez. Ils se sont rencontré à Paris, le 10 octobre.
« Le timing est surprenant » , avance un observateur très proche du parti Les Républicains. « Il est vrai que des conventions existent entre le parti et des « partis associés » comme le Tahoera'a Huiaatira et que des arrangements sur les investitures peuvent être conclus mais le faire maintenant est vraiment très étonnant. Toute la machine est en stand-by en attendant le résultat de la primaire. Il ne reste que quelques personnes qui font tourner la boutique. »
Le flou règne à propos de ce document qui, des mots du vieux lion, est censé être « élaboré en ce moment même à Paris » avant d'être amendé dans le Pacifique. Pour autant, une certitude demeure : en cas de victoire d'un rival de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, ces accords seront caduques. « Il ne peut y avoir d'accord mais que des promesses, je ne vois pas bien comment ils ont pu accorder par avance des investitures », tacle Dominique Perben, ancien ministre des Outre-mer et référent dans ce domaine pour Alain Juppé. Si son candidat - le mieux placé pour l'instant dans les sondages - l'emporte les 20 et 27 novembre, il n'y aura pas de « faveurs » pour le parti de Gaston Flosse. Dominique Perben préfère expliquer que « la commission d'investiture doit se réunir en décembre et ses décisions doivent être validées par le Conseil national. Je ne vois pas comment le parti pourrait être engagé » . Depuis sa visite en Polynésie, en juillet dernier, le climat n'est pas au beau fixe entre Alain Juppé et Gaston Flosse.
Après la primaire de la droite, une recomposition politique derrière le vainqueur aura forcément lieu. Et là, même si Nicolas Sarkozy est le gagnant, il n'est pas certain que Gaston Flosse récupère sa mise et obtienne la réforme constitutionnelle qu'il demande, tant les positions de ses rivaux sont différentes. L'ancien président du pays veut un statut de Pays associé avec davantage de compétences. « Nous sommes très prudents sur le sujet de l'autonomie et des institutions françaises et polynésiennes, explique par exemple Jérôme Grand d'Esnon, directeur de campagne de Bruno Le Maire. C'est un sujet complexe et la Polynésie a déjà un statut particulier. »
De tout cela, et malgré les très nombreuses sollicitations de Tahiti Infos, ni Nicolas Sarkozy ni Laurent Wauquiez, le président par intérim du parti Les Républicains, ni leurs proches n'ont souhaité parler.