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Le casse-tête du traitement des ordures ménagères dans les archipels


En dehors de l'île de Tahiti, de Bora Bora et de Tubuai, il n'existe pas, en Polynésie française, d'autres centres d'enfouissement des déchets ménagers qui répondent aux normes.
En dehors de l'île de Tahiti, de Bora Bora et de Tubuai, il n'existe pas, en Polynésie française, d'autres centres d'enfouissement des déchets ménagers qui répondent aux normes.
PAPEETE, le 15 juillet 2015. Le traitement des déchets ménagers est une compétence des communes que ces dernières devront avoir réglé d'ici 2020. Il ne reste donc que cinq ans pour trouver des solutions même dans les plus petits atolls et les plus petites îles du territoire.

Le conseil des ministres de lundi dernier a abordé la difficile question du traitement des déchets ménagers sur l'ensemble du territoire et des défis qui restent à relever en la matière. Car, si les communes de Polynésie ont obtenu un délai pour se soumettre à leur obligation de traitement de ces déchets, le temps tourne et les solutions techniques devront être validées et effectives pour la fin de l'année 2020.

Le compte-rendu du conseil des ministres pointe surtout les disparités qui existent sur le territoire polynésien éclaté en cinq archipels et dont les caractéristiques générales (atoll corallien ou île haute mais aussi la densité de population) déterminent les solutions techniques qui pourront être trouvées et dont le coût pourra être supporté par les administrés des communes. "La problématique principale réside aujourd’hui dans le décalage manifeste entre le dispositif de gestion des déchets sur Tahiti et celui des archipels, l’un structuré et conforme à la réglementation et l’autre encore trop peu organisé. La structuration de ce dernier doit s’appuyer sur des réponses techniques adaptées et différenciées selon le contexte morphogéologique des îles et les gisements de déchets produits".

Dans le cadre de la révision de la politique des déchets menée, des axes de travail et des orientations techniques en matière de gestion de déchets ont été émis pour chaque archipel. Il en ressort que pour l'île de Tahiti, "le système actuel est considéré comme performant. Il doit cependant être optimisé avec la création d'une unité intermédiaire de traitement des ordures ménagères entre le centre de tri de Motu-Uta et l'installation d'élimination du Centre d'enfouissement technique de Paihoro".

Pour les îles principales des îles Sous-le-Vent, des Australes, des Marquises et des Tuamotu-Gambier, la poursuite de dotation d'équipements conformes doit être privilégiée notamment en organisant le tri des déchets recyclables par la mise en place d'une collecte adaptée. L'objectif poursuivi étant la valorisation des déchets verts par compostage.
Mais le gouvernement polynésien n'a visiblement pas de réponse toute trouvée pour les petites îles des îles Sous-le-Vent, des Australes, des Marquises et des Tuamotu-Gambier. En raison d'une densité de population parfois très faible, "une réflexion doit être menée afin de simplifier les équipements à mettre en œuvre". Des équipements pourraient être testés comme "sites pilotes" dans le cadre du Contrat de projets qui démarre. Ces unités de traitement des déchets ne mettront pas nécessairement en œuvre les mêmes solutions techniques partout.

Impossible d'enfouir des déchets de la même façon sur un anneau corallien étroit et sec que dans une île haute bien arrosée. "Il faut avoir en tête toujours la référence tonne équivalent pétrole qui est une mesure de l'énergie explique Nikolaz Fourreau, le directeur général d'Enviropol qui exploite le CET de Paihoro. L'idéal de la protection de l'environnement ne doit pas faire oublier que le transport des déchets ménagers depuis les atolls lointains peut anéantir totalement cet objectif".



Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 15 Juillet 2015 à 18:02 | Lu 1779 fois