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La "sécu" polynésienne en crise, plus que 13% de médecins conventionnés


La "sécu" polynésienne en crise, plus que 13% de médecins conventionnés
PAPEETE, 2 mars 2012 (AFP) - La Caisse de Prévoyance Sociale (CPS), la sécurité sociale de Polynésie française, connaît un important déficit, et un conflit avec les médecins libéraux l'a conduite à moins rembourser les consultations depuis lundi, a constaté un journaliste de l'AFP.

La CPS tente de résorber un déficit de 16 milliards de francs Pacifique (134 millions d'euros), et pour ce faire a décidé d'augmenter les cotisations, mais aussi de réduire les bénéfices des professionnels de santé, comme les médecins et les pharmaciens.

Les négociations avec les médecins libéraux ont échoué, alors que la convention qui les lie à la CPS prenait fin lundi. Seuls 23 des 179 médecins ont signé une nouvelle convention, soit 13% des praticiens.

La prise en charge par la CPS des consultations chez les médecins non conventionnés est deux fois moins importante que chez les conventionnés, et les patients doivent désormais avancer tous les frais.

"Les médecins sont irresponsables, ils demandent à gagner plus. Si on fait ce qu'ils veulent, ça coûtera chaque année 800 millions (6,7 millions d'euros) en plus, qui d'ailleurs ne bénéficieront qu'à 25 spécialistes", a déclaré à l'AFP le président du conseil d'administration de la CPS, Ronald Terorotua.

"On n'a jamais demandé à être augmentés, on demande simplement à maintenir nos tarifs; tout le monde en Polynésie fait grève pour être augmenté : nous on est simplement en conflit pour ne pas baisser nos honoraires", a répondu le docteur Pascal Szym, qui préside le syndicat des médecins libéraux de Polynésie française.

Les médecins craignent que les patients les plus démunis cessent de consulter, en raison de la baisse des remboursements.

Selon Ronald Terorotua, la CPS est obligée de ponctionner 3,5 milliards (29,3 millions d'euros) par an dans les fonds de retraites, pour équilibrer les dépenses de santé. "On perd 10 millions (84.000 euros) par jour, en ce moment", a-t-il précisé.

La CPS demande au gouvernement de la Polynésie française de voter rapidement la loi sur les retraites. Le projet de loi prévoit un report de l'âge de départ à la retraite, de 50 à 55 ans (l'espérance de vie y est moindre qu'en métropole, ndlr), ainsi qu'une décote plus importante pour les salariés ne disposant pas de toutes leurs annuités.

ml/sla/bw

Rédigé par AFP le Vendredi 2 Mars 2012 à 10:59 | Lu 3753 fois