L'imam Hishan El-Barkani, lundi 14 octobre à Papeete.
PAPEETE, lundi 14 octobre 2013 – On est au 11, rue Gauguin. Au premier étage côté rue, sur le sol d’une pièce rectangulaire d’une soixantaine de mètres carrés, moquettée dans les tons beige-clair, quatre personnes s’affairent pieds-nus aux dernières finitions : mardi 15 octobre à 9 heures, la première mosquée de Polynésie française inaugure ses locaux à l’occasion de "l’Aïd al-adhaa", la fête du sacrifice, la plus importante célébration religieuse de l’Islam.
"Vous me reconnaitrez", nous avait annoncé plein d’une assurance sous-entendue, une demi heure plus tôt lundi, l’Imam Hishan El-Barkani au moment de convenir d’un rendez-vous sur le front de mer encombré de Papeete. A l'heure dite, en effet le doute n’est plus possible : le jeune homme de 23 ans apparaît, une Chachia blanche légère posée sur le crâne et le bas du visage envahi par une barbe de plusieurs années.
Il est en Polynésie depuis à peine un mois et a pu expérimenter à quel point son allure est peu commune. Courant septembre Hishan El-Barkani, étudiant, quitte sa localité de Seine-Saint-Denis en région parisienne dans le "9-3" pour débarquer à Tahiti, "sur une idée, comme ça", dit-il souriant et de manière laconique. "Je me suis dit que je voulais aller à l’autre bout du monde et je me suis retrouvé à Tahiti".
Ensuite, les choses ne trainent pas : le Centre islamique de Tahiti, une association de type "loi 1901" est enregistrée quelques jours plus tard. Et mi-octobre la mosquée est inaugurée, rue Gauguin à Papeete. Vu de l'extérieur, la mécanique paraît bien huilée : l’association dispose d’un stock d’ouvrages de documentation théologique, et tout laisse penser que les finances sont là, en suffisance. Quant à l'Imam, étudiant de son état, il affirme sans détour qu'il est "là pour un bon moment".
Le lieu de culte célèbrera chaque semaine la prière du vendredi et prévoit d’organiser des cours, des conférences le week-end et "pourquoi pas des débats interreligieux avec la communauté chrétienne sur des questions théologiques pour partager notre croyance", programme l’Iman de Papeete. Interview :
Cela a du sens d’ouvrir une mosquée, ici en Polynésie française ?
Hishan El-Barkani : Complètement. L’Islam est un message universel, c’est une religion universelle. A partir de ce principe-là, les Polynésiens aussi sont concernés.
A combien de membres estimez-vous la communauté musulmane aujourd’hui dans cette collectivité du Pacifique ?
Hishan El-Barkani : Je ne sais pas exactement. Nous ouvrons le premier lieu de culte. Des estimations évaluent de 300 à 500 le nombre de musulmans en Polynésie française. Je pense qu’il y en a plus. Dans la mesure où jusqu’à présent il n’y avait aucun lieu de rassemblement, chacun pratiquait de son côté. Ce lieu de culte nous permettra de tous les rassembler et d’avoir une estimation plus précise.
Quel accueil est réservé selon vous à l’arrivée du culte musulman en Polynésie française ?
Hishan El-Barkani : Ce que je sais c’est que certaines personnes tentent de salir l’image du culte musulman. Cela ne fait aucun doute. Mais, vous savez, les gens sont intelligents : plus on polémiquera sur ce sujet, plus les gens s’informeront, liront des ouvrages à propos de l’Islam, interrogeront directement des musulmans et finalement en viendront à se convertir.
Organisez-vous des missions de conversion à Tahiti ?
Hishan El-Barkani : Je n’utiliserais pas les mêmes termes, mais oui il y a des… le but c’est d’apporter le message de l’Islam aux gens afin que ceux qui ne le connaissent pas l’apprennent et afin de vivre ensemble dans la paix. Ceux que cela intéresse sont invités à assister à des conférences, peuvent avoir des livres. Nous avons eu énormément de conversions depuis le début. (…) Le peuple polynésien n’hésite pas à nous aborder. Nous menons des débats dans les rues. Demain (mardi 15 : ndlr) il y aura une conversion. C’est une femme d'origine polynésienne qui réside à Moorea. Elle est venue m’interroger sur l’Islam et j’ai pu répondre à ses interrogations. D’une manière générale, les gens sont les bienvenus. Nous les accueillons chaleureusement avec le Coran et de la documentation pour s’informer sur l’Islam.
"Vous me reconnaitrez", nous avait annoncé plein d’une assurance sous-entendue, une demi heure plus tôt lundi, l’Imam Hishan El-Barkani au moment de convenir d’un rendez-vous sur le front de mer encombré de Papeete. A l'heure dite, en effet le doute n’est plus possible : le jeune homme de 23 ans apparaît, une Chachia blanche légère posée sur le crâne et le bas du visage envahi par une barbe de plusieurs années.
Il est en Polynésie depuis à peine un mois et a pu expérimenter à quel point son allure est peu commune. Courant septembre Hishan El-Barkani, étudiant, quitte sa localité de Seine-Saint-Denis en région parisienne dans le "9-3" pour débarquer à Tahiti, "sur une idée, comme ça", dit-il souriant et de manière laconique. "Je me suis dit que je voulais aller à l’autre bout du monde et je me suis retrouvé à Tahiti".
Ensuite, les choses ne trainent pas : le Centre islamique de Tahiti, une association de type "loi 1901" est enregistrée quelques jours plus tard. Et mi-octobre la mosquée est inaugurée, rue Gauguin à Papeete. Vu de l'extérieur, la mécanique paraît bien huilée : l’association dispose d’un stock d’ouvrages de documentation théologique, et tout laisse penser que les finances sont là, en suffisance. Quant à l'Imam, étudiant de son état, il affirme sans détour qu'il est "là pour un bon moment".
Le lieu de culte célèbrera chaque semaine la prière du vendredi et prévoit d’organiser des cours, des conférences le week-end et "pourquoi pas des débats interreligieux avec la communauté chrétienne sur des questions théologiques pour partager notre croyance", programme l’Iman de Papeete. Interview :
Cela a du sens d’ouvrir une mosquée, ici en Polynésie française ?
Hishan El-Barkani : Complètement. L’Islam est un message universel, c’est une religion universelle. A partir de ce principe-là, les Polynésiens aussi sont concernés.
A combien de membres estimez-vous la communauté musulmane aujourd’hui dans cette collectivité du Pacifique ?
Hishan El-Barkani : Je ne sais pas exactement. Nous ouvrons le premier lieu de culte. Des estimations évaluent de 300 à 500 le nombre de musulmans en Polynésie française. Je pense qu’il y en a plus. Dans la mesure où jusqu’à présent il n’y avait aucun lieu de rassemblement, chacun pratiquait de son côté. Ce lieu de culte nous permettra de tous les rassembler et d’avoir une estimation plus précise.
Quel accueil est réservé selon vous à l’arrivée du culte musulman en Polynésie française ?
Hishan El-Barkani : Ce que je sais c’est que certaines personnes tentent de salir l’image du culte musulman. Cela ne fait aucun doute. Mais, vous savez, les gens sont intelligents : plus on polémiquera sur ce sujet, plus les gens s’informeront, liront des ouvrages à propos de l’Islam, interrogeront directement des musulmans et finalement en viendront à se convertir.
Organisez-vous des missions de conversion à Tahiti ?
Hishan El-Barkani : Je n’utiliserais pas les mêmes termes, mais oui il y a des… le but c’est d’apporter le message de l’Islam aux gens afin que ceux qui ne le connaissent pas l’apprennent et afin de vivre ensemble dans la paix. Ceux que cela intéresse sont invités à assister à des conférences, peuvent avoir des livres. Nous avons eu énormément de conversions depuis le début. (…) Le peuple polynésien n’hésite pas à nous aborder. Nous menons des débats dans les rues. Demain (mardi 15 : ndlr) il y aura une conversion. C’est une femme d'origine polynésienne qui réside à Moorea. Elle est venue m’interroger sur l’Islam et j’ai pu répondre à ses interrogations. D’une manière générale, les gens sont les bienvenus. Nous les accueillons chaleureusement avec le Coran et de la documentation pour s’informer sur l’Islam.