PAPEETE, le 23 septembre 2015- L'Institut de la statistique de la Polynésie française, généralement très prudent, n'hésite plus à lâcher le mot dans ses publications : la Polynésie est en déflation et les prix baissent de plus en plus. Un phénomène presque entièrement due aux billets d'avion…
"Un système prolongé de baisse des prix à la consommation", telle est la définition que les économistes donnent à la déflation. En pratique, quand les prix baissent pendant plus de 3 mois d'affilé, une économie est considérée comme en déflation. Mais en Polynésie, sur des volumes si bas et des variations importantes de mois en mois, au grès des affaires faites par les importateurs, l'ISPF hésitait toujours à employer ce mot qui fait peur aux économistes.
Mais là, avec l'indice des prix d'aout, une phrase arrive comme un aveu : "Depuis le début de l'année, l'indice général est en baisse de 0,7 %. Sur la même période en 2014 il était en repli de 0,4 %. Cette situation laisse augurer une seconde année consécutive de déflation."
Pour les consommateurs, c'est une bonne nouvelle : les prix baissent, alors que les salaires continuent d'augmenter ou sont gelés (par exemple chez les fonctionnaires territoriaux). Logiquement, le pouvoir d'achat augmente.
Dans une économie normale, la conséquence néfaste est que pour les entreprises, le chiffre d'affaires baisse alors que les charges restent stables. Donc la marge diminue, et elles ont tendance à réduire leurs coûts en ne remplaçant pas les départs à la retraite ou en ne renouvelant pas les CDD. Au niveau de toute une économie, cela provoque une baisse de la demande et donc, encore une fois, des prix. Les recettes de la TVA et des droits de douanes baissent, et l'état doit faire des économies. A ce jeu, toute une économie peut entrer dans le cercle vicieux de la déflation. Mais la Polynésie n'est pas une économie normale…
"Un système prolongé de baisse des prix à la consommation", telle est la définition que les économistes donnent à la déflation. En pratique, quand les prix baissent pendant plus de 3 mois d'affilé, une économie est considérée comme en déflation. Mais en Polynésie, sur des volumes si bas et des variations importantes de mois en mois, au grès des affaires faites par les importateurs, l'ISPF hésitait toujours à employer ce mot qui fait peur aux économistes.
Mais là, avec l'indice des prix d'aout, une phrase arrive comme un aveu : "Depuis le début de l'année, l'indice général est en baisse de 0,7 %. Sur la même période en 2014 il était en repli de 0,4 %. Cette situation laisse augurer une seconde année consécutive de déflation."
Pour les consommateurs, c'est une bonne nouvelle : les prix baissent, alors que les salaires continuent d'augmenter ou sont gelés (par exemple chez les fonctionnaires territoriaux). Logiquement, le pouvoir d'achat augmente.
Dans une économie normale, la conséquence néfaste est que pour les entreprises, le chiffre d'affaires baisse alors que les charges restent stables. Donc la marge diminue, et elles ont tendance à réduire leurs coûts en ne remplaçant pas les départs à la retraite ou en ne renouvelant pas les CDD. Au niveau de toute une économie, cela provoque une baisse de la demande et donc, encore une fois, des prix. Les recettes de la TVA et des droits de douanes baissent, et l'état doit faire des économies. A ce jeu, toute une économie peut entrer dans le cercle vicieux de la déflation. Mais la Polynésie n'est pas une économie normale…
: La baisse saisonnière des prix des billets d'avion atteint -18,6% en aout. Mais à part cette variation, les prix sont restés pratiquement stables le mois dernier.
BAISSE HISTORIQUE DES PRIX DES BILLETS D'AVION
Car au Fenua, la baisse des prix de mois en mois s'explique en grande partie par les variations des prix des matières premières dans le monde. Ainsi la chute des prix du pétrole au niveau mondial finit enfin par se ressentir fortement dans le prix des billets d'avion : "En glissement sur douze mois, (les tarifs des transports aériens) diminuent de 4,7 %, le plus fort repli des dix dernières années à cette période." Il a aussi tiré vers le bas les prix de l'essence, du gaz et même de l'électricité. Autres baisses notables sur un an, les loyers (-1,7%) et les vêtements (-6,9%). Les prix des téléphones, appareils électroniques et autres loisirs continuent aussi de chuter.
Donc pour l'économie Polynésienne, où l'industrie se fait rare et qui dépend des transferts de l'Etat français et du développement du tourisme, une baisse du coût de la destination Tahiti et ses Îles est plutôt une bonne nouvelle. Vis-à-vis de la malédiction de la déflation, nous pouvons encore espérer être l'exception qui confirme la règle…
Car au Fenua, la baisse des prix de mois en mois s'explique en grande partie par les variations des prix des matières premières dans le monde. Ainsi la chute des prix du pétrole au niveau mondial finit enfin par se ressentir fortement dans le prix des billets d'avion : "En glissement sur douze mois, (les tarifs des transports aériens) diminuent de 4,7 %, le plus fort repli des dix dernières années à cette période." Il a aussi tiré vers le bas les prix de l'essence, du gaz et même de l'électricité. Autres baisses notables sur un an, les loyers (-1,7%) et les vêtements (-6,9%). Les prix des téléphones, appareils électroniques et autres loisirs continuent aussi de chuter.
Donc pour l'économie Polynésienne, où l'industrie se fait rare et qui dépend des transferts de l'Etat français et du développement du tourisme, une baisse du coût de la destination Tahiti et ses Îles est plutôt une bonne nouvelle. Vis-à-vis de la malédiction de la déflation, nous pouvons encore espérer être l'exception qui confirme la règle…
POURQUOI LES PRIX BAISSENT MAIS JE PAYE MES COURSES TOUJOURS PLUS CHER
Si beaucoup d'entre vous contesteront qu'il y ait une baisse des prix à cause leur expérience quotidienne au supermarché, il y a une bonne raison : les prix des produits alimentaires augmentent fortement (+2,4% sur un an), comme le tabac (+15%), les alcools forts (+2,6%), les produits pour faire son ménage (+5,3%) et les services communaux (eau et ordures prennent 3,9% sur un an, la forte hausse ayant daté de la fin de l'année dernière, donc juste après les élections municipales). A la caisse tous les jours, les prix augmentent effectivement. Autre hausse moins visible, celle des services hospitaliers qui gonflent de 13,3% en un an.
Du coup si l'indice général perd 0,7% depuis le début de l'année, sans les voyages aériens il est presque stable à -0,1%. L'indice ouvrier n'a baissé que de 0,2% en un an. Autant dire une baisse insensible pour les ménages les plus pauvres alors que le chômage, lui, se fait toujours durement sentir.
La baisse saisonnière des prix des billets d'avion atteint -18,6% en aout. Mais à part cette variation, les prix sont restés pratiquement stables le mois dernier.
Si beaucoup d'entre vous contesteront qu'il y ait une baisse des prix à cause leur expérience quotidienne au supermarché, il y a une bonne raison : les prix des produits alimentaires augmentent fortement (+2,4% sur un an), comme le tabac (+15%), les alcools forts (+2,6%), les produits pour faire son ménage (+5,3%) et les services communaux (eau et ordures prennent 3,9% sur un an, la forte hausse ayant daté de la fin de l'année dernière, donc juste après les élections municipales). A la caisse tous les jours, les prix augmentent effectivement. Autre hausse moins visible, celle des services hospitaliers qui gonflent de 13,3% en un an.
Du coup si l'indice général perd 0,7% depuis le début de l'année, sans les voyages aériens il est presque stable à -0,1%. L'indice ouvrier n'a baissé que de 0,2% en un an. Autant dire une baisse insensible pour les ménages les plus pauvres alors que le chômage, lui, se fait toujours durement sentir.
La baisse saisonnière des prix des billets d'avion atteint -18,6% en aout. Mais à part cette variation, les prix sont restés pratiquement stables le mois dernier.