Le secrétaire d’État Sébastien Lecornu, ici à côté d'Annick Girardin, ministre des Outre-mer, arrive en Polynésie aujourd'hui.
PAPEETE, le 11 septembre 2017 - Le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, Sébastien Lecornu arrive en Polynésie aujourd'hui pour une visite de quatre jours. Transition énergétique, écologie, environnement et conséquences des essais nucléaires seront les principaux thèmes abordés avec les autorités. Avant son marathon polynésien, l’homme de 31 ans s’est prêté au jeu des questions réponses avec la rédaction.
Quel était l'enjeu de la présence du Secrétaire d’Etat au Forum ?
Sébastien Lecornu : Je suis allé à Samoa pour dire à toutes les îles du pacifique que l’intégration pleine et entière, dans le Forum, de la Polynésie française et de la Nouvelle Calédonie est une chance pour le Pacifique Sud et l’Océanie toute entière. Par ailleurs, il faut aussi préparer le sommet du 12 décembre prochain voulu par le Président Emmanuel Macron pour traduire en actes l’accord de Paris. Les îles du Pacifique sont les premières victimes du réchauffement climatique. Sur place, j’ai pu constater une réelle “envie de France” suite aux nombreuses initiatives prises par le Président de la République et le Gouvernement depuis le mois de mai dernier. Nos voisins voient la présence française dans le Pacifique Sud comme une chance pour que la voix de cette région soit entendue au niveau mondial sur le climat et le Président Fritch s’est particulièrement illustré dans ce rôle lors de la COP 21.
Le désastre humain et matériel causé par le cyclone Irma, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, montre bien qu’il y a désormais urgence à agir. Permettez-moi, à ce titre, d’adresser à nos compatriotes qui ont tout perdu dans cet événement un message de solidarité et de soutien.
Vous êtes attendus en Polynésie française du 11 au 15 septembre prochains. Environnement, énergie et économie sont des compétences du Pays. Quel est l’objet de votre visite en Polynésie française ?
Les Assises de l’Outre-Mer, promises par Emmanuel Macron pendant sa campagne, vont débuter. Beaucoup de sujet évoqués concernent la transition écologique, domaine dans lequel la Polynésie française est en pointe. Chacun sait également toute l’influence que le douvernement d’Edouard Fritch a eue dans les débats lors de la COP 21. Ce sera ma première visite en Polynésie et je me réjouis de participer aux projets de développement de l’archipel.
Pourquoi avoir choisi de visiter les stations d'épuration de Papeete, les sites de production d'hydroélectricité de la Papenoo et différentes installations sur Bora Bora ?
Tout simplement parce que ces lieux sont des exemples ! La transition écologique — peut être plus encore dans les Outre-mer — concerne aussi bien la question énergétique, la biodiversité que le traitement des eaux. J’ai bien perçu que l’eau potable et le traitement des eaux usées sont des sujets majeurs et prioritaires dans les investissements publics qui s’imposent en Polynésie française.
Le pays a annoncé en 2015, vouloir 50% d’énergies renouvelables dans la production électrique à 2020 et 75% à 2030. Que pensez-vous de ces objectifs? Comment l'Etat pourrait accompagner cette transition énergétique ?
Ces objectifs sont à la hauteur de l’enjeu. Entre le soleil, la mer et le vent, la Polynésie est particulièrement bien dotée en ressources énergétiques renouvelables. Le Président Fritch s’est fixé un cap ambitieux et nous l’accompagnerons. Ces objectifs sont à la hauteur de l’enjeu. Entre l’hydroélectricité, le soleil, la mer et le vent, la Polynésie est particulièrement bien dotée en ressources énergétiques renouvelables. La Polynésie est déjà deux fois plus avancée sur sa conversion au renouvelable que la métropole. Le Président Édouard Fritch s’est désormais fixé un cap ambitieux, que les énergies renouvelables fournissent plus de la moitié des besoins électriques en 2020 et nous l’accompagnerons dans cette belle ambition. Concernant l’État : nous avons fixé des objectifs ambitieux également à l’échelle nationale, notamment à travers le Plan Climat présenté par Nicolas Hulot en juillet dernier. Par ailleurs, l’État accompagnera les territoires concernés par la transition écologique avec la mise en place de Contrats spécifiques, sur lesquels je travaille et que nous présenterons d’ici la fin de l’année.
En juillet dernier, la Ministre des Outre-mer a annoncé que l'équivalent Fonds vert allait débloquer 835 millions de francs pour la Polynésie. Ces fonds sont destinés à aider la collectivité à faire face aux changements climatiques. Quelles pourraient être les projets polynésiens financés par ce fonds? Quand pourraient-ils être financés ?
L’équivalent Fonds vert permet à la Polynésie et toutes les autres collectivités françaises du Pacifique d’anticiper les conséquences du changement climatique et de s’adapter. Le Président Fritch y a déjà eu recours, ce dont je me félicite. Le Pays a d’ores et déjà identifié une liste de ses investissements prioritaires éligibles à cet équivalent Fonds vert et des réalisations concrètes, au bénéfice de tous les Polynésiens. Avec ma collègue Annick Girardin, nous sommes à l’écoute des acteurs sur l’utilisation de ce fonds.
Dernièrement à Paris, vous avez rencontré le président Edouard Fritch, où vous avez abordé le sujet des conséquences environnementales des essais nucléaires. Est-ce que l'Etat prévoit de nouvelles actions pour dépolluer ou de nouvelles aides pour dépolluer les sites? Ou pour réparer les dégâts causés par les essais ?
Le nouveau gouvernement français tiendra les engagements de l’accord de l’Elysée pour le développement de la Polynésie française que l’Assemblée de Polynésie vient d’adopter en juillet dernier. Reconnaître et assumer le fait nucléaire, c'est indemniser les victimes. C'est effectivement aussi traiter les conséquences environnementales. C’est dans l'accord. L’Etat poursuivra la surveillance des conséquences radiologiques et physico-chimiques des essais nucléaires. Comme vous le savez, les résultats sont régulièrement présentés à une commission d'information qui est présidée par le Haut-Commissaire et le Président du Pays et où sont représentées les institutions du Pays, mais aussi les associations attachées à la cause.
En 2012, une étude a prouvé que le lagon de Hao, base arrière du CEP, était pollué aux métaux lourds. Aujourd'hui, l'atoll prévoit d'accueillir une ferme aquacole. Qu'en pensez-vous?
Pour ce qui concerne l'atoll de Hao, l'Etat achèvera rapidement sa dépollution : 88% des installations du Centre d’Expérimentation du Pacifique à Hao a d'ores et déjà été démantelées. L’implantation que vous évoquez est soumise au code de l'environnement local. Les administrations du Pays veillent à son respect. Je sais toute la rigueur qu’elles mettent dans l’exercice de ces autorisations.
Le 16 août dernier, vous avez dit dans une interview au journal Paris Normandie : "Il y a une nouvelle économie verte et bleue à imaginer créatrice d'emplois et de richesse." La Polynésie a déjà engagé plusieurs chantiers, sont-ils suffisants selon vous ?
La Polynésie est un territoire emblématique en matière d’économie bleue et verte. Ces secteurs présentent de réels potentiels d’emplois pour tout le territoire. C’est bien pour cela qu’au nom du gouvernement, je me déplace à la rencontre des acteurs.
Un investisseur australien souhaite relancer l'exploitation de phosphate sur l'atoll soulevé de Makatea, aux Tuamotu. Beaucoup de personnes s'y opposent dont le député Moetai Brotherson et le naturaliste et réalisateur Michel Huet. Ces deux derniers ont prévu d'interpeller Nicolas Hulot sur la question. Ont-ils été reçus au ministère ?
Nicolas Hulot a effectivement été saisi très récemment par le député Moetai Brotherson à propos de l’exploitation de phosphate. Ce dossier relève de la compétence du Pays qui aura à décider et à arbitrer sur le sujet. L’Etat n’interviendra pas, dès lors que les lois de la République, applicables en Polynésie françaises, sont respectées.
Le Seasteading institute a pour projet de construire des îles flottantes en Polynésie. Est-ce que ce projet est écologiquement responsable selon vous ?
Une étude de faisabilité est actuellement en cours. C’est un projet de long terme et le respect de l’environnement sera évidemment au cœur des exigences. Je sais toute la rigueur que mettra le gouvernement polynésien dans l’exercice de ces autorisations.
Quel était l'enjeu de la présence du Secrétaire d’Etat au Forum ?
Sébastien Lecornu : Je suis allé à Samoa pour dire à toutes les îles du pacifique que l’intégration pleine et entière, dans le Forum, de la Polynésie française et de la Nouvelle Calédonie est une chance pour le Pacifique Sud et l’Océanie toute entière. Par ailleurs, il faut aussi préparer le sommet du 12 décembre prochain voulu par le Président Emmanuel Macron pour traduire en actes l’accord de Paris. Les îles du Pacifique sont les premières victimes du réchauffement climatique. Sur place, j’ai pu constater une réelle “envie de France” suite aux nombreuses initiatives prises par le Président de la République et le Gouvernement depuis le mois de mai dernier. Nos voisins voient la présence française dans le Pacifique Sud comme une chance pour que la voix de cette région soit entendue au niveau mondial sur le climat et le Président Fritch s’est particulièrement illustré dans ce rôle lors de la COP 21.
Le désastre humain et matériel causé par le cyclone Irma, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, montre bien qu’il y a désormais urgence à agir. Permettez-moi, à ce titre, d’adresser à nos compatriotes qui ont tout perdu dans cet événement un message de solidarité et de soutien.
Vous êtes attendus en Polynésie française du 11 au 15 septembre prochains. Environnement, énergie et économie sont des compétences du Pays. Quel est l’objet de votre visite en Polynésie française ?
Les Assises de l’Outre-Mer, promises par Emmanuel Macron pendant sa campagne, vont débuter. Beaucoup de sujet évoqués concernent la transition écologique, domaine dans lequel la Polynésie française est en pointe. Chacun sait également toute l’influence que le douvernement d’Edouard Fritch a eue dans les débats lors de la COP 21. Ce sera ma première visite en Polynésie et je me réjouis de participer aux projets de développement de l’archipel.
Pourquoi avoir choisi de visiter les stations d'épuration de Papeete, les sites de production d'hydroélectricité de la Papenoo et différentes installations sur Bora Bora ?
Tout simplement parce que ces lieux sont des exemples ! La transition écologique — peut être plus encore dans les Outre-mer — concerne aussi bien la question énergétique, la biodiversité que le traitement des eaux. J’ai bien perçu que l’eau potable et le traitement des eaux usées sont des sujets majeurs et prioritaires dans les investissements publics qui s’imposent en Polynésie française.
Le pays a annoncé en 2015, vouloir 50% d’énergies renouvelables dans la production électrique à 2020 et 75% à 2030. Que pensez-vous de ces objectifs? Comment l'Etat pourrait accompagner cette transition énergétique ?
Ces objectifs sont à la hauteur de l’enjeu. Entre le soleil, la mer et le vent, la Polynésie est particulièrement bien dotée en ressources énergétiques renouvelables. Le Président Fritch s’est fixé un cap ambitieux et nous l’accompagnerons. Ces objectifs sont à la hauteur de l’enjeu. Entre l’hydroélectricité, le soleil, la mer et le vent, la Polynésie est particulièrement bien dotée en ressources énergétiques renouvelables. La Polynésie est déjà deux fois plus avancée sur sa conversion au renouvelable que la métropole. Le Président Édouard Fritch s’est désormais fixé un cap ambitieux, que les énergies renouvelables fournissent plus de la moitié des besoins électriques en 2020 et nous l’accompagnerons dans cette belle ambition. Concernant l’État : nous avons fixé des objectifs ambitieux également à l’échelle nationale, notamment à travers le Plan Climat présenté par Nicolas Hulot en juillet dernier. Par ailleurs, l’État accompagnera les territoires concernés par la transition écologique avec la mise en place de Contrats spécifiques, sur lesquels je travaille et que nous présenterons d’ici la fin de l’année.
En juillet dernier, la Ministre des Outre-mer a annoncé que l'équivalent Fonds vert allait débloquer 835 millions de francs pour la Polynésie. Ces fonds sont destinés à aider la collectivité à faire face aux changements climatiques. Quelles pourraient être les projets polynésiens financés par ce fonds? Quand pourraient-ils être financés ?
L’équivalent Fonds vert permet à la Polynésie et toutes les autres collectivités françaises du Pacifique d’anticiper les conséquences du changement climatique et de s’adapter. Le Président Fritch y a déjà eu recours, ce dont je me félicite. Le Pays a d’ores et déjà identifié une liste de ses investissements prioritaires éligibles à cet équivalent Fonds vert et des réalisations concrètes, au bénéfice de tous les Polynésiens. Avec ma collègue Annick Girardin, nous sommes à l’écoute des acteurs sur l’utilisation de ce fonds.
Dernièrement à Paris, vous avez rencontré le président Edouard Fritch, où vous avez abordé le sujet des conséquences environnementales des essais nucléaires. Est-ce que l'Etat prévoit de nouvelles actions pour dépolluer ou de nouvelles aides pour dépolluer les sites? Ou pour réparer les dégâts causés par les essais ?
Le nouveau gouvernement français tiendra les engagements de l’accord de l’Elysée pour le développement de la Polynésie française que l’Assemblée de Polynésie vient d’adopter en juillet dernier. Reconnaître et assumer le fait nucléaire, c'est indemniser les victimes. C'est effectivement aussi traiter les conséquences environnementales. C’est dans l'accord. L’Etat poursuivra la surveillance des conséquences radiologiques et physico-chimiques des essais nucléaires. Comme vous le savez, les résultats sont régulièrement présentés à une commission d'information qui est présidée par le Haut-Commissaire et le Président du Pays et où sont représentées les institutions du Pays, mais aussi les associations attachées à la cause.
En 2012, une étude a prouvé que le lagon de Hao, base arrière du CEP, était pollué aux métaux lourds. Aujourd'hui, l'atoll prévoit d'accueillir une ferme aquacole. Qu'en pensez-vous?
Pour ce qui concerne l'atoll de Hao, l'Etat achèvera rapidement sa dépollution : 88% des installations du Centre d’Expérimentation du Pacifique à Hao a d'ores et déjà été démantelées. L’implantation que vous évoquez est soumise au code de l'environnement local. Les administrations du Pays veillent à son respect. Je sais toute la rigueur qu’elles mettent dans l’exercice de ces autorisations.
Le 16 août dernier, vous avez dit dans une interview au journal Paris Normandie : "Il y a une nouvelle économie verte et bleue à imaginer créatrice d'emplois et de richesse." La Polynésie a déjà engagé plusieurs chantiers, sont-ils suffisants selon vous ?
La Polynésie est un territoire emblématique en matière d’économie bleue et verte. Ces secteurs présentent de réels potentiels d’emplois pour tout le territoire. C’est bien pour cela qu’au nom du gouvernement, je me déplace à la rencontre des acteurs.
Un investisseur australien souhaite relancer l'exploitation de phosphate sur l'atoll soulevé de Makatea, aux Tuamotu. Beaucoup de personnes s'y opposent dont le député Moetai Brotherson et le naturaliste et réalisateur Michel Huet. Ces deux derniers ont prévu d'interpeller Nicolas Hulot sur la question. Ont-ils été reçus au ministère ?
Nicolas Hulot a effectivement été saisi très récemment par le député Moetai Brotherson à propos de l’exploitation de phosphate. Ce dossier relève de la compétence du Pays qui aura à décider et à arbitrer sur le sujet. L’Etat n’interviendra pas, dès lors que les lois de la République, applicables en Polynésie françaises, sont respectées.
Le Seasteading institute a pour projet de construire des îles flottantes en Polynésie. Est-ce que ce projet est écologiquement responsable selon vous ?
Une étude de faisabilité est actuellement en cours. C’est un projet de long terme et le respect de l’environnement sera évidemment au cœur des exigences. Je sais toute la rigueur que mettra le gouvernement polynésien dans l’exercice de ces autorisations.