La relance a entièrement dépendu des investissements publics, en particulier dans les travaux routiers
PAPEETE, le 7 juillet 2015 - On l'attendait depuis 7 ans maintenant, et presque plus personne n'y croyait. Et pourtant les chiffres sont tombés : la croissance était de retour l'année dernière, avec un PIB en augmentation de 1% (en francs constants) selon les chiffres provisoires publiés par l'ISPF. L'année précédente, en 2013, le PIB n'a augmenté qu'en façade puisque la croissance a été moins rapide que l'augmentation des prix.
Et un bémol. Même si le solde final est positif, tous les facteurs de la croissance sont atones, sauf un : l'investissement public. Avec 6,7 milliards Fcfp d'investissements supplémentaires, il contribue pour 1,2% à cette croissance, et compense la chute de la consommation publique (en gros les investissements publics ont compensé la rigueur budgétaire).
En pratique, cet investissement public a principalement été constitué de routes. Des investissements structurants certes, mais dont l'impact sur le PIB est très ponctuel. A moins de continuer à investir les mêmes sommes chaque année, l’absence de nouveaux travaux fera redescendre le PIB d'autant. En cela, les investissements dans le bitume sont différents de la création de zones industrielles, l'achat d'avions ou la constitution de flottes de bateaux, qui sont censés générés de nouveaux revenus chaque année.
Et un bémol. Même si le solde final est positif, tous les facteurs de la croissance sont atones, sauf un : l'investissement public. Avec 6,7 milliards Fcfp d'investissements supplémentaires, il contribue pour 1,2% à cette croissance, et compense la chute de la consommation publique (en gros les investissements publics ont compensé la rigueur budgétaire).
En pratique, cet investissement public a principalement été constitué de routes. Des investissements structurants certes, mais dont l'impact sur le PIB est très ponctuel. A moins de continuer à investir les mêmes sommes chaque année, l’absence de nouveaux travaux fera redescendre le PIB d'autant. En cela, les investissements dans le bitume sont différents de la création de zones industrielles, l'achat d'avions ou la constitution de flottes de bateaux, qui sont censés générés de nouveaux revenus chaque année.
Une stabilisation générale
Malgré tout, si les autres signaux comme l'investissement privé, la consommation des ménages ou le commerce extérieur sont proches de zéro, les années précédentes étaient franchement dans le rouge. Donc il y a tout de même un mieux général, comme le note l'auteur de l'étude, Julien Vucher-Visin : "Aujourd'hui on est plutôt heureux de publier ces chiffres-là, d'autant que les années précédentes c'étaient plutôt des baisses franches. Mais la croissance n'est toujours pas assez forte pour créer des emplois."
Car ces chiffres montrent bien que si les pertes d'emplois sont en train de se réduire (l'économie n'a détruit que 0,4% des emplois salariés l'année dernière au lieu de 2% par an depuis 2011), cette petite relance n'aura pas permis de repasser dans le vert, alors même que la population, elle, augmente de 0,5% par an.
Malgré tout, si les autres signaux comme l'investissement privé, la consommation des ménages ou le commerce extérieur sont proches de zéro, les années précédentes étaient franchement dans le rouge. Donc il y a tout de même un mieux général, comme le note l'auteur de l'étude, Julien Vucher-Visin : "Aujourd'hui on est plutôt heureux de publier ces chiffres-là, d'autant que les années précédentes c'étaient plutôt des baisses franches. Mais la croissance n'est toujours pas assez forte pour créer des emplois."
Car ces chiffres montrent bien que si les pertes d'emplois sont en train de se réduire (l'économie n'a détruit que 0,4% des emplois salariés l'année dernière au lieu de 2% par an depuis 2011), cette petite relance n'aura pas permis de repasser dans le vert, alors même que la population, elle, augmente de 0,5% par an.
Le PIB de la Polynésie depuis 2005, en francs courants. Si on retire les effets de l'inflation, la reprise n'a commencé qu'en 2014.
Pour la première fois, des estimations du PIB depuis 2011
Les derniers chiffres officiels sur le PIB de la Polynésie datent de 2011. Mais l'ISPF a lancé un programme de "comptes économiques rapides" pour estimer les chiffres annuels du PIB, en se basant sur des modèles informatiques bien éprouvés utilisés dans les autres collectivités d'Outre-mer et utilisant les chiffres disponibles. Donc "ce ne sont que des estimations, qui seront révisées à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine, quand nous auront les chiffres définitifs de la balance des paiements, les dépenses publiques et les salaires de l'Etat, etc. Mais je pense que nous ne sommes pas loin de la vérité, le chiffre final tournera probablement entre 0,8 et 1,2% de croissance" assure Julien Vucher-Visin.
Les estimations permettent désormais d'avoir une idée plus précise des tendances sur la période 2011-2014, soit la deuxième phase de la crise entamée en 2008. Il apparaît qu'en 2012, la chute de l'économie s'était poursuivie sur fonds d'effondrement de la perle et du tourisme. En 2013 le PIB a augmenté de 5 milliards Fcfp, mais ce n'était pas assez pour revenir en croissance : l'inflation avait augmenté encore plus vite.
Mais en 2014, le PIB en francs courants a augmenté de 9,3 milliards, soit 1,8%. Puisque les prix ont augmenté de 0,8% l'année dernière, la différente donne la croissance effective : 1% tout rond.
Les derniers chiffres officiels sur le PIB de la Polynésie datent de 2011. Mais l'ISPF a lancé un programme de "comptes économiques rapides" pour estimer les chiffres annuels du PIB, en se basant sur des modèles informatiques bien éprouvés utilisés dans les autres collectivités d'Outre-mer et utilisant les chiffres disponibles. Donc "ce ne sont que des estimations, qui seront révisées à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine, quand nous auront les chiffres définitifs de la balance des paiements, les dépenses publiques et les salaires de l'Etat, etc. Mais je pense que nous ne sommes pas loin de la vérité, le chiffre final tournera probablement entre 0,8 et 1,2% de croissance" assure Julien Vucher-Visin.
Les estimations permettent désormais d'avoir une idée plus précise des tendances sur la période 2011-2014, soit la deuxième phase de la crise entamée en 2008. Il apparaît qu'en 2012, la chute de l'économie s'était poursuivie sur fonds d'effondrement de la perle et du tourisme. En 2013 le PIB a augmenté de 5 milliards Fcfp, mais ce n'était pas assez pour revenir en croissance : l'inflation avait augmenté encore plus vite.
Mais en 2014, le PIB en francs courants a augmenté de 9,3 milliards, soit 1,8%. Puisque les prix ont augmenté de 0,8% l'année dernière, la différente donne la croissance effective : 1% tout rond.
La consommation des administrations en forte baisse
La consommation finale des administrations a baissé de 12 milliards Fcfp entre 2008 et 2014, pour s'établir à 176,9 milliards Fcfp l'année dernière. Une rigueur qui a pesé sur la croissance, mais qui a permis en parallèle de libérer des capacités d'investissement public qui ont permis de relancer l'activité en 2014. Une relance qui est pour l'instant totalement dépendante de ces investissements.
Des chiffres mis à jour tous les six mois
Avec le nouvel outil des "Comptes économiques rapides de la Polynésie française", l'ISPF nous fournira des estimations du PIB de l'année N-1 tous les mois de juillet. Ces estimations seront mises à jour "en fin d'année ou au début de l'année suivante".