Paris, France | AFP | jeudi 07/07/2016 - L'agriculture ultramarine est pénalisée par l'application de normes sanitaires et phytosanitaires françaises et européennes, qui ne prennent pas du tout en compte la spécificité du climat tropical, et conduit à "des aberrations", a dénoncé un rapport sénatorial rendu public jeudi.
Ce rapport de la délégation sénatoriale à l'outre-mer, premier volet d'une étude pluriannuelle sur l'application des normes dans les outre-mer, sera porté au niveau européen, a expliqué son rapporteur-coordinateur, Eric Doligé (LR), lors d'une conférence de presse. Il fait au total 20 propositions pour "acclimater les normes européennes aux territoires ultramarins", a résumé le sénateur PS Jacques Gillot.
Avec un climat pour la plupart chaud et humide, tropical ou équatorial, (à l'exception de Saint-Pierre-et-Miquelon) toutes les collectivités ultramarines connaissent des agricultures exposées à une forte pression des "ravageurs, parasites, maladies champignons, etc", mais la règlementation sanitaire et phytosanitaire -pour une grande part issue de l'Union européenne- qui leur est appliquée, est conçue pour des climats tempérés et ne prend pas en compte les particularités ultramarines, au risque d'entraîner des "aberrations", selon les mots de la sénatrice LR Catherine Procaccia.
Ainsi, les normes pour l'aquaculture de crevettes outre-mer sont celles qui s'appliquent à la truite (ce qui rend très faible le rendement de la crevette).
Les filières agricoles ultramarines souffrent notamment d'"usages phytosanitaires orphelins", c'est à dire lorsqu'une plante ne peut pas être défendue contre un ravageur, car il n'existe pas de produits phytosanitaires autorisés par la réglementation, ou parce que les firmes phytopharmaceutiques n'ont pas fabriqué de produit, estimant le marché non rentable.
De plus, la production agricole ultramarines est confrontée à une vive concurrence des pays voisins, à l'exportation mais aussi sur leur marchés locaux. Car outre des problèmes de compétitivités liés aux coûts du travail, les Outre-mer doivent faire face "à une politique commerciale de l'union européenne très favorable aux pays tiers", qui peuvent importer des produits mêmes traités par des substances interdites par l'UE.
Le rapport préconise notamment "d'adapter au climat tropical la définition des conditions d'utilisation (dose, nombres d'application, cadences, etc.) des produits phytopharmaceutiques au moment de leur autorisation de mise sur le marché", et de permettre aux producteurs ultramarins d'utiliser un produit homologué dans un pays dont les procédures d'homologations sont équivalentes aux procédures européennes.
Il propose également de "dispenser d'homologation les phéromones et les extraits végétaux validés par les instituts de recherche nationaux en outre-mer", comme les huiles essentielles par exemple, utilisées localement dans la lutte contre certains ravageurs.
Il suggère aussi de "supprimer les tolérances à l'importation" pour les denrées traitées avec des produits interdits dans l'UE, pour limiter la concurrence des pays voisins.
Ce rapport de la délégation sénatoriale à l'outre-mer, premier volet d'une étude pluriannuelle sur l'application des normes dans les outre-mer, sera porté au niveau européen, a expliqué son rapporteur-coordinateur, Eric Doligé (LR), lors d'une conférence de presse. Il fait au total 20 propositions pour "acclimater les normes européennes aux territoires ultramarins", a résumé le sénateur PS Jacques Gillot.
Avec un climat pour la plupart chaud et humide, tropical ou équatorial, (à l'exception de Saint-Pierre-et-Miquelon) toutes les collectivités ultramarines connaissent des agricultures exposées à une forte pression des "ravageurs, parasites, maladies champignons, etc", mais la règlementation sanitaire et phytosanitaire -pour une grande part issue de l'Union européenne- qui leur est appliquée, est conçue pour des climats tempérés et ne prend pas en compte les particularités ultramarines, au risque d'entraîner des "aberrations", selon les mots de la sénatrice LR Catherine Procaccia.
Ainsi, les normes pour l'aquaculture de crevettes outre-mer sont celles qui s'appliquent à la truite (ce qui rend très faible le rendement de la crevette).
Les filières agricoles ultramarines souffrent notamment d'"usages phytosanitaires orphelins", c'est à dire lorsqu'une plante ne peut pas être défendue contre un ravageur, car il n'existe pas de produits phytosanitaires autorisés par la réglementation, ou parce que les firmes phytopharmaceutiques n'ont pas fabriqué de produit, estimant le marché non rentable.
De plus, la production agricole ultramarines est confrontée à une vive concurrence des pays voisins, à l'exportation mais aussi sur leur marchés locaux. Car outre des problèmes de compétitivités liés aux coûts du travail, les Outre-mer doivent faire face "à une politique commerciale de l'union européenne très favorable aux pays tiers", qui peuvent importer des produits mêmes traités par des substances interdites par l'UE.
Le rapport préconise notamment "d'adapter au climat tropical la définition des conditions d'utilisation (dose, nombres d'application, cadences, etc.) des produits phytopharmaceutiques au moment de leur autorisation de mise sur le marché", et de permettre aux producteurs ultramarins d'utiliser un produit homologué dans un pays dont les procédures d'homologations sont équivalentes aux procédures européennes.
Il propose également de "dispenser d'homologation les phéromones et les extraits végétaux validés par les instituts de recherche nationaux en outre-mer", comme les huiles essentielles par exemple, utilisées localement dans la lutte contre certains ravageurs.
Il suggère aussi de "supprimer les tolérances à l'importation" pour les denrées traitées avec des produits interdits dans l'UE, pour limiter la concurrence des pays voisins.