Jacky Bryant place l'homme, l'espace et le temps au coeur de la politique environnementale
Jacky Bryant, ministre de l’environnement, en charge de l’Energie et des mines, s’est rendu la semaine dernière à Crozon dans le Finistère, non loin de Brest. Il y a rencontré, notamment, Jérôme Bignon, président de l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) et a assisté à une table ronde sur le thème de la protection du littoral et de la mer à laquelle participait le président de la République Nicolas Sarkozy. Lors d’une rencontre avec la presse à son retour à Paris, Jacky Bryant a annoncé la tenue d’un séminaire international à Tahiti, en novembre prochain, destiné à placer l’homme, l’espace et le temps au cœur de la politique environnementale.
En se rendant à Crozon, le ministre de l’Environnement a souhaité honorer la signature, en 2009, de la convention entre le Pays et l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP). En ayant de surcroît participé, le mardi 12 juillet, au conseil d’Administration de l’AAMP, la Polynésie a retrouvé, selon lui, toute la place qui lui revient au sein de cette instance.
En Bretagne, Jacky Bryant a été séduit par les actions menées par l’Agence des Aires Marines Protégées et le conservatoire du littoral, mais, pour lui, il ne serait pas judicieux de calquer sans nuances en Polynésie des recettes ayant réussi ailleurs. La nouvelle gouvernance doit permettre d’intégrer, dans le même temps, le savoir hérité des anciens transmis de génération en génération par les Haere Po, ou marcheurs de nuit. Pour le ministre de l’Environnement, il va de soi que les décideurs doivent s’inspirer de cet héritage très riche : « Ainsi, mettre au centre de notre réflexion l’homme, le temps et l’espace est devenu une nécessité absolue. Ces notions existaient traditionnellement, bien avant l’arrivée des européens, bien avant la société de consommation ».
Un séminaire international en novembre
Jacky Bryant considère que cet existant est nécessaire « pour pouvoir se réconcilier avec nous-mêmes » et permettre que les Polynésiens soient « fiers de porter les valeurs et connaissances traditionnelles» a-t-il souligné. Dans son esprit, il s’agit, en outre, de redonner du sens, de restituer de la valeur tout en offrant « une représentation mentale à toute la jeunesse qui, aujourd’hui, n’arrive pas à se positionner.
Ce nouveau message et cette nouvelle méthode feront l’objet d’un séminaire international de cinq jours en novembre prochain, à Moorea et Tahiti. « Une partie des travaux auront lieu en journée mais d’autres se feront de nuit de manière à comprendre nos calendriers lunaires. Ce séminaire doit déboucher ensuite sur l’élaboration d’une convention ou plateforme, que nous nommerons déclaration. Cette déclaration sera ensuite associée à celle faite il y a deux ans à Maupiti avec cent pays, à l’initiative du Sénateur Tuheiava ».
Les quatre sentinelles polynésiennes
Le séminaire sera ouvert à des responsables du Pays mais aussi à des îles du triangle polynésien comme la Nouvelle-Zélande, les Cook, les Samoa et Hawaï. Des représentants de l’Etat, de l’AAMP et du conservatoire du patrimoine seront aussi conviés. « Notre objectif est qu’ils comprennent parfaitement comment les Polynésiens ont géré ces notions d’espace et de temps ».
Le ministre de l’Environnement a, par ailleurs, insisté sur l’importance de quatre « sentinelles » de la Polynésie. A commencer par Eiao aux Marquises, île à la biodiversité exceptionnelle qu’il faut valoriser en vue de l’inscription de l’archipel au patrimoine mondial de l’UNESCO, ou encore Scilly, une réserve naturelle du Pays, dont le destin devrait être, selon lui, lié à celui du marae de Taputapuatea. « Les deux autres sont les îles de Rapa et Mangareva. Toutes deux ont une préoccupation particulière : la présence de la ciguatera. Elle était connue comme une toxine venant d’une algue et nous avons découvert que celles de Rapa et Mangareva viennent d’un microbe. Ces sentinelles seront essentielles pour définir des types de développement, sachant que la ciguatera ou gratte, empêche toute consommation du poisson » a déclaré le ministre.
Une réponse à Nicolas Sarkozy
En marge de sa conférence presse, Jacky Bryant a voulu réagir à une déclaration de Nicolas Sarkozy à propos du nucléaire lors de la table ronde organisée à Crozon. Le président de la République avait dit que cette énergie était propre ce qui n’a pas été du goût du ministre polynésien de l’environnement : « Je tiens à lui rappeler que la loi Morin, votée lors de son mandat, reconnaît que les essais nucléaires ont été source de certaines maladies. Comment peut-il dire cela en Bretagne ? Cette déclaration démontre que l’Etat français, au-delà de cette loi n’a pas encore admis la nécessité de travailler avec les Polynésiens qui ne sont pas demandeurs d’argent mais d’une prise en charge. Sur douze dossiers présentés dernièrement par l’association AVEN, onze ont été refusés. Le onzième a bénéficié d’un accord de principe mais n’est accompagné qu’à hauteur de 2%... »
En se rendant à Crozon, le ministre de l’Environnement a souhaité honorer la signature, en 2009, de la convention entre le Pays et l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP). En ayant de surcroît participé, le mardi 12 juillet, au conseil d’Administration de l’AAMP, la Polynésie a retrouvé, selon lui, toute la place qui lui revient au sein de cette instance.
En Bretagne, Jacky Bryant a été séduit par les actions menées par l’Agence des Aires Marines Protégées et le conservatoire du littoral, mais, pour lui, il ne serait pas judicieux de calquer sans nuances en Polynésie des recettes ayant réussi ailleurs. La nouvelle gouvernance doit permettre d’intégrer, dans le même temps, le savoir hérité des anciens transmis de génération en génération par les Haere Po, ou marcheurs de nuit. Pour le ministre de l’Environnement, il va de soi que les décideurs doivent s’inspirer de cet héritage très riche : « Ainsi, mettre au centre de notre réflexion l’homme, le temps et l’espace est devenu une nécessité absolue. Ces notions existaient traditionnellement, bien avant l’arrivée des européens, bien avant la société de consommation ».
Un séminaire international en novembre
Jacky Bryant considère que cet existant est nécessaire « pour pouvoir se réconcilier avec nous-mêmes » et permettre que les Polynésiens soient « fiers de porter les valeurs et connaissances traditionnelles» a-t-il souligné. Dans son esprit, il s’agit, en outre, de redonner du sens, de restituer de la valeur tout en offrant « une représentation mentale à toute la jeunesse qui, aujourd’hui, n’arrive pas à se positionner.
Ce nouveau message et cette nouvelle méthode feront l’objet d’un séminaire international de cinq jours en novembre prochain, à Moorea et Tahiti. « Une partie des travaux auront lieu en journée mais d’autres se feront de nuit de manière à comprendre nos calendriers lunaires. Ce séminaire doit déboucher ensuite sur l’élaboration d’une convention ou plateforme, que nous nommerons déclaration. Cette déclaration sera ensuite associée à celle faite il y a deux ans à Maupiti avec cent pays, à l’initiative du Sénateur Tuheiava ».
Les quatre sentinelles polynésiennes
Le séminaire sera ouvert à des responsables du Pays mais aussi à des îles du triangle polynésien comme la Nouvelle-Zélande, les Cook, les Samoa et Hawaï. Des représentants de l’Etat, de l’AAMP et du conservatoire du patrimoine seront aussi conviés. « Notre objectif est qu’ils comprennent parfaitement comment les Polynésiens ont géré ces notions d’espace et de temps ».
Le ministre de l’Environnement a, par ailleurs, insisté sur l’importance de quatre « sentinelles » de la Polynésie. A commencer par Eiao aux Marquises, île à la biodiversité exceptionnelle qu’il faut valoriser en vue de l’inscription de l’archipel au patrimoine mondial de l’UNESCO, ou encore Scilly, une réserve naturelle du Pays, dont le destin devrait être, selon lui, lié à celui du marae de Taputapuatea. « Les deux autres sont les îles de Rapa et Mangareva. Toutes deux ont une préoccupation particulière : la présence de la ciguatera. Elle était connue comme une toxine venant d’une algue et nous avons découvert que celles de Rapa et Mangareva viennent d’un microbe. Ces sentinelles seront essentielles pour définir des types de développement, sachant que la ciguatera ou gratte, empêche toute consommation du poisson » a déclaré le ministre.
Une réponse à Nicolas Sarkozy
En marge de sa conférence presse, Jacky Bryant a voulu réagir à une déclaration de Nicolas Sarkozy à propos du nucléaire lors de la table ronde organisée à Crozon. Le président de la République avait dit que cette énergie était propre ce qui n’a pas été du goût du ministre polynésien de l’environnement : « Je tiens à lui rappeler que la loi Morin, votée lors de son mandat, reconnaît que les essais nucléaires ont été source de certaines maladies. Comment peut-il dire cela en Bretagne ? Cette déclaration démontre que l’Etat français, au-delà de cette loi n’a pas encore admis la nécessité de travailler avec les Polynésiens qui ne sont pas demandeurs d’argent mais d’une prise en charge. Sur douze dossiers présentés dernièrement par l’association AVEN, onze ont été refusés. Le onzième a bénéficié d’un accord de principe mais n’est accompagné qu’à hauteur de 2%... »