PAPEETE, le 17 juin 2014 – Lors de la publication de son rapport 2013, l’IEOM a fait le point sur l’état de l’économie polynésienne. Si la dégradation semble enfin s’être arrêtée, il n’y a pas encore de signes de reprise en vue dans les bilans des banques, sur le front de l’emploi ou chez les entreprises.
La clé, c’est l’emploi expliquait Pierre-Yves Le Bihan, directeur de l’IEOM, lors de la présentation ce mardi 17 juin du rapport 2013 de l’institut qui agit comme notre banque centrale. Car le tableau de l’année dernière est en demi-teinte, révélant « une année de transition en attendant la reprise », tandis que lors du premier semestre 2014 « nous sommes arrivés sur un plateau. L’activité globale a cessé de se dégrader mais il n’y a pas de signes de reprise immédiate. On est entre-deux. » Les gros points noirs sont la consommation des ménages, la trésorerie difficile des entreprises et une nouvelle augmentation du chômage.
Le cercle vertueux qui permettra de relancer la machine économique passe par la création d’emploi explique l’économiste. Cela permettrait de relancer la consommation, diminuerait les difficultés de crédit des ménages et des entreprises, et cela à son tour libérera enfin les banques des 13% de créances douteuses qui limitent leur capacité à prêter plus.
La clé, c’est l’emploi expliquait Pierre-Yves Le Bihan, directeur de l’IEOM, lors de la présentation ce mardi 17 juin du rapport 2013 de l’institut qui agit comme notre banque centrale. Car le tableau de l’année dernière est en demi-teinte, révélant « une année de transition en attendant la reprise », tandis que lors du premier semestre 2014 « nous sommes arrivés sur un plateau. L’activité globale a cessé de se dégrader mais il n’y a pas de signes de reprise immédiate. On est entre-deux. » Les gros points noirs sont la consommation des ménages, la trésorerie difficile des entreprises et une nouvelle augmentation du chômage.
Le cercle vertueux qui permettra de relancer la machine économique passe par la création d’emploi explique l’économiste. Cela permettrait de relancer la consommation, diminuerait les difficultés de crédit des ménages et des entreprises, et cela à son tour libérera enfin les banques des 13% de créances douteuses qui limitent leur capacité à prêter plus.
L'économie a encore détruit 1300 emplois en 2013
Les raisons d’espérer
L’IEOM trouve tout de même quelques points positifs. Le plus important facteur reste politique, et l’arrivée d’un gouvernement stable pour cinq ans va enfin donner une cohérence à la politique économique insiste l’institut. Le redressement des finances du Pays est salué, car il libère des capacités d’investissement qui pourraient enfin sortir le BTP de sa torpeur, ce qui commencerait même à apparaitre dans les chiffres sectoriels. Et les activités tournées vers l’extérieur ont progressé en 2013 : le tourisme se reprend grâce aux croisiéristes, les ventes de perles noires sortent de leur torpeur grâce à plusieurs ventes aux enchères réussies, et même les exportations de vanille sont dans le vert.
Des bonnes nouvelles qui redonnent enfin un peu d’espoir aux chefs d’entreprises. Le climat des affaires est enfin revenu en terrain positif début 2014 et les prévisions d’investissement à un an ont augmenté. Mais les entreprises vont pour l’instant se consacrer au rétablissement de leur trésorerie et ne prévoient pas encore d’embaucher. Le processus de relance est peut-être enclenché, mais il sera encore lent.
L’IEOM trouve tout de même quelques points positifs. Le plus important facteur reste politique, et l’arrivée d’un gouvernement stable pour cinq ans va enfin donner une cohérence à la politique économique insiste l’institut. Le redressement des finances du Pays est salué, car il libère des capacités d’investissement qui pourraient enfin sortir le BTP de sa torpeur, ce qui commencerait même à apparaitre dans les chiffres sectoriels. Et les activités tournées vers l’extérieur ont progressé en 2013 : le tourisme se reprend grâce aux croisiéristes, les ventes de perles noires sortent de leur torpeur grâce à plusieurs ventes aux enchères réussies, et même les exportations de vanille sont dans le vert.
Des bonnes nouvelles qui redonnent enfin un peu d’espoir aux chefs d’entreprises. Le climat des affaires est enfin revenu en terrain positif début 2014 et les prévisions d’investissement à un an ont augmenté. Mais les entreprises vont pour l’instant se consacrer au rétablissement de leur trésorerie et ne prévoient pas encore d’embaucher. Le processus de relance est peut-être enclenché, mais il sera encore lent.
Les banques restent frileuses
Un des rouages de l’économie est son financement, et les banques sont le cœur de ce système. Malheuresement, elles rechignent à prêter, ce qui se voit clairement dans les encours des crédits accordés aux entreprises : en 4 ans, ils ont baissé de 9% pour atteindre 154 milliards de francs cfp (ce nombre représente le total de tous les prêts accordés aux entreprises). Une telle frilosité vient de l’augmentation dramatique des impayés : 19,1% des créances des entreprises sont aujourd’hui douteuses…
Du coup elles prêtent moins, et le produit bancaire brut (qui s’approche du chiffre d’affaires des banques) a baissé de 10% en 5 ans. Et récemment encore la situation a empiré puisque le bénéfice des banques a chuté de 25% l’année dernière. Cette nouvelle baisse est le résultat conjugué de la baisse des intérêts perçus (moins de prêts et plus de concurrence entre banques sur les taux) et de l’augmentation du coût de la ressource (les comptes à terme sont mieux rémunérés).
Malgré tout, Pierre-Yves Le Bihan se veut très rassurant sur le fait qu’aucune banque de la place ne soit en difficulté, car leurs bilans restent loin des seuils d’alerte et qu’elles sont toutes adossées à des institutions nationale en très bonne santé. Elles tiendront le choc en attendant le retour du beau temps, comme nous tous.
Consultez le rapport en pdf
Un des rouages de l’économie est son financement, et les banques sont le cœur de ce système. Malheuresement, elles rechignent à prêter, ce qui se voit clairement dans les encours des crédits accordés aux entreprises : en 4 ans, ils ont baissé de 9% pour atteindre 154 milliards de francs cfp (ce nombre représente le total de tous les prêts accordés aux entreprises). Une telle frilosité vient de l’augmentation dramatique des impayés : 19,1% des créances des entreprises sont aujourd’hui douteuses…
Du coup elles prêtent moins, et le produit bancaire brut (qui s’approche du chiffre d’affaires des banques) a baissé de 10% en 5 ans. Et récemment encore la situation a empiré puisque le bénéfice des banques a chuté de 25% l’année dernière. Cette nouvelle baisse est le résultat conjugué de la baisse des intérêts perçus (moins de prêts et plus de concurrence entre banques sur les taux) et de l’augmentation du coût de la ressource (les comptes à terme sont mieux rémunérés).
Malgré tout, Pierre-Yves Le Bihan se veut très rassurant sur le fait qu’aucune banque de la place ne soit en difficulté, car leurs bilans restent loin des seuils d’alerte et qu’elles sont toutes adossées à des institutions nationale en très bonne santé. Elles tiendront le choc en attendant le retour du beau temps, comme nous tous.
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Les nouveaux billets adoptés
En 4 mois les anciens billets ont été récupéré à 63% par l’IEOM, qui pour l’occasion a remarqué un phénomène étrange : la Polynésie Française a récupéré 153% des billets de 5000 Fcfp émis… Le surplus vient de Nouvelle Calédonie, alors le Caillou a importé des billets de 1000 Fcfp depuis nos îles.
L’Institut rappelle pour l’occasion qu’il reste maintenant 3 mois pour dépenser ses anciens billets en magasin ou pour les déposer sur son compte en banque. Ils n’auront plus cours légal dès le 1er octobre 2014, sauf dans les îles en dehors de l’archipel de la Société où une dérogation permettra de les déposer à la banque pendant encore 6 mois. Une fois tous ces délais dépassés, il faudra déposer ses billets à l’IEOM, dans une procédure beaucoup plus complexe.
Malgré tout, un certain nombre de petits billets emportés par les touristes en souvenir risquent de ne jamais réapparaitre…
Le surendettement des ménages reste un problème
En 2013 il y a eu 95 dossiers de surendettement déposés à l’IEOM. Sur les 5 premiers mois de 2014, ils sont déjà 80 à avoir fait leur demande, reflétant l’aggravement de la situation financière des ménages et une nouvelle loi facilitant la démarche. Outre ces cas extrêmes, la situation en générale n’est pas fameuse pour les particuliers : en décembre 2013, ce sont 8,3% des crédits des ménages qui avaient connu des problèmes… Quand tout va bien, ce taux avoisine les 2%.
En 4 mois les anciens billets ont été récupéré à 63% par l’IEOM, qui pour l’occasion a remarqué un phénomène étrange : la Polynésie Française a récupéré 153% des billets de 5000 Fcfp émis… Le surplus vient de Nouvelle Calédonie, alors le Caillou a importé des billets de 1000 Fcfp depuis nos îles.
L’Institut rappelle pour l’occasion qu’il reste maintenant 3 mois pour dépenser ses anciens billets en magasin ou pour les déposer sur son compte en banque. Ils n’auront plus cours légal dès le 1er octobre 2014, sauf dans les îles en dehors de l’archipel de la Société où une dérogation permettra de les déposer à la banque pendant encore 6 mois. Une fois tous ces délais dépassés, il faudra déposer ses billets à l’IEOM, dans une procédure beaucoup plus complexe.
Malgré tout, un certain nombre de petits billets emportés par les touristes en souvenir risquent de ne jamais réapparaitre…
Le surendettement des ménages reste un problème
En 2013 il y a eu 95 dossiers de surendettement déposés à l’IEOM. Sur les 5 premiers mois de 2014, ils sont déjà 80 à avoir fait leur demande, reflétant l’aggravement de la situation financière des ménages et une nouvelle loi facilitant la démarche. Outre ces cas extrêmes, la situation en générale n’est pas fameuse pour les particuliers : en décembre 2013, ce sont 8,3% des crédits des ménages qui avaient connu des problèmes… Quand tout va bien, ce taux avoisine les 2%.