Le projet d'avis a été adopté ce jeudi matin par 32 voix pour face à trois contre et une abstention.
PAPEETE, le 21 janvier 2016. Pour les membres du Conseil économique, social, social et culturel, tout projet de centrale hydroélectrique devra se faire de A à Z en concertation avec "l'ensemble des intéressés" et doit être accompagné d'un projet global de développement durable.
Depuis deux ans, la Polynésie s'est fixé des objectifs ambitieux : atteindre 50% d’énergie renouvelable dans la production électrique en 2020 et jusqu'à 75% en 2030. Pour y parvenir, le gouvernement compte notamment sur la construction d'une centrale hydroélectrique dans la vallée de la Vai'iha a Faaone. Le président du Pays a sollicité le Conseil économique, social et culturel (CESC) pour qu'il se prononce sur le développement de l'hydroélectricité en Polynésie française. "Ceux qui s'y opposent sont quelques associations environnementales, culturelles souvent peu informées de ce type de projets", mettait en avant en décembre Nuihau Laurey, vice-président. "Nous voulons un débat libre et ouvert."
Après avoir entendu des représentants des ministères de l'Energie et de l'Environnement, d'EDT, de la TEP, des associations d'environnement et de propriétaires fonciers de Faaone et Tautira, les membres du CESC ont dressé la liste des bons et mauvais points de la construction de nouveaux barrages en séance ce jeudi.
Les membres du CESC ont commencé par souligner que l'objectif de 50% d’énergie renouvelable dans la production électrique en 2020 "paraît ambitieux compte tenu notamment des échéances fixées par le Pays, du contexte économique, social des options technologiques ainsi que de l'absence de cadre législatif et réglementaire adaptés".
LES AUTRES FILIÈRES A EXPLORER
Pour le président du Pays, "l'accroissement de la part de l'hydroélectricité dans le mix énergétique" est le "choix technique le plus réaliste et le plus viable, pour les îles hautes" tout en reconnaissant que "cette technologie, performante et durable, n'est pas sans contrainte". Mais les membres du CESC ne souhaitent pas que le Pays mise uniquement sur l'hydroélectricité. Ses membres se sont d'ailleurs interrogés sur la raison pour laquelle ils n'ont été invités à se prononcer que sur l'hydroélectricité et pas sur une "approche plus globale du mix énergétique". Pour le CESC, il faut "promouvoir l'ensemble des filières des énergies renouvelables complémentaires et notamment le Swac".
LES ERREURS PASSEES
Les membres du CESC ont fait part de leurs craintes que les erreurs du passé se reproduisent. Rubel Amaru, de la chambre de l'agriculture et de la pêche lagonaire, a ainsi regretté que "Dominique Auroy l'homme d'affaires est à l'origine du développement des centrales hydroélectriques au début des années 1980, ndlr) ne soit pas là" avant de déplorer la "destruction des vallées de Hitia'a, Papeari…" Dans son courrier, Edouard Fritch avant anticipé ces critiques et indiquait que "les suspicions sont (…) liées à des erreurs résultant d'expériences antérieures qui aujourd'hui peuvent et doivent être anticipées et compensées".
EVITER LE RECOURS A DES OPÉRATIONS D'EXPROPRIATIONS
Le président du Pays privilégie la construction d'une importante centrale hydroélectrique plutôt que l'implantation de plusieurs structures de taille plus petite. "L'énergie hydroélectrique est la seule technologie efficiente à base d'énergie renouvelable capable de se substituer à une centrale thermique. En effet, par l'intermédiaire d'une retenue d'eau, il est possible de stocker suffisamment d'énergie pour assurer une sécurité de la production", indique Edouard Fritch dans son courrier au CESC. "En conséquence, il est stratégiquement plus utile d'implanter une centrale hydroélectrique suffisamment puissante dans une vallée que de multiplier les projets de moindre ampleur dans plusieurs vallées."
Mais un projet de grande ampleur ne fait pas l'unanimité chez les membres du CESC. Celui-ci souligne : un modèle de petites unités dispersées à base d'énergies renouvelables réclamerait un besoin en emprise foncière moins conséquent et serait de nature à moins perturber l'équilibre naturel et écologique des vallées et cours d'eau. Il "préconise que toutes les voies soient explorées afin d'éviter le recours à des opérations d'expropriations pour cause d'utilité publique très mal vécues par les riverains propriétaires fonciers".
ESTIMER LES DÉGRADATIONS PRÉVISIBLES
La quatrième institution du Pays souhaite aussi que les "dégradations prévisibles du patrimoine naturel et culturel soient appréciées afin de mieux éclairer les choix sur les vallées qu'il convient de privilégier".
Pour le CESC, il est également indispensable "de mieux informer les populations et de les intégrer dans toutes les phases du processus de décision et de réalisation des projets envisagés".
Dans son courrier, Edouard Fritch répondait sur ce point qu'un "comité de suivi et de surveillance intégrant l'ensemble des acteurs dans processus décisionnels dès la phase de conceptualisation" sera mis en place. Le CESC veut être sûr que les engagements pris seront respectés et demande donc que "les dispositifs et les promesses politiques (revêtent) la force de la contrainte sous la forme d'engagements fermes et solennels. Toute violation grave devrait entraîner l'arrêt des, opérations projetées."
Depuis deux ans, la Polynésie s'est fixé des objectifs ambitieux : atteindre 50% d’énergie renouvelable dans la production électrique en 2020 et jusqu'à 75% en 2030. Pour y parvenir, le gouvernement compte notamment sur la construction d'une centrale hydroélectrique dans la vallée de la Vai'iha a Faaone. Le président du Pays a sollicité le Conseil économique, social et culturel (CESC) pour qu'il se prononce sur le développement de l'hydroélectricité en Polynésie française. "Ceux qui s'y opposent sont quelques associations environnementales, culturelles souvent peu informées de ce type de projets", mettait en avant en décembre Nuihau Laurey, vice-président. "Nous voulons un débat libre et ouvert."
Après avoir entendu des représentants des ministères de l'Energie et de l'Environnement, d'EDT, de la TEP, des associations d'environnement et de propriétaires fonciers de Faaone et Tautira, les membres du CESC ont dressé la liste des bons et mauvais points de la construction de nouveaux barrages en séance ce jeudi.
Les membres du CESC ont commencé par souligner que l'objectif de 50% d’énergie renouvelable dans la production électrique en 2020 "paraît ambitieux compte tenu notamment des échéances fixées par le Pays, du contexte économique, social des options technologiques ainsi que de l'absence de cadre législatif et réglementaire adaptés".
LES AUTRES FILIÈRES A EXPLORER
Pour le président du Pays, "l'accroissement de la part de l'hydroélectricité dans le mix énergétique" est le "choix technique le plus réaliste et le plus viable, pour les îles hautes" tout en reconnaissant que "cette technologie, performante et durable, n'est pas sans contrainte". Mais les membres du CESC ne souhaitent pas que le Pays mise uniquement sur l'hydroélectricité. Ses membres se sont d'ailleurs interrogés sur la raison pour laquelle ils n'ont été invités à se prononcer que sur l'hydroélectricité et pas sur une "approche plus globale du mix énergétique". Pour le CESC, il faut "promouvoir l'ensemble des filières des énergies renouvelables complémentaires et notamment le Swac".
LES ERREURS PASSEES
Les membres du CESC ont fait part de leurs craintes que les erreurs du passé se reproduisent. Rubel Amaru, de la chambre de l'agriculture et de la pêche lagonaire, a ainsi regretté que "Dominique Auroy l'homme d'affaires est à l'origine du développement des centrales hydroélectriques au début des années 1980, ndlr) ne soit pas là" avant de déplorer la "destruction des vallées de Hitia'a, Papeari…" Dans son courrier, Edouard Fritch avant anticipé ces critiques et indiquait que "les suspicions sont (…) liées à des erreurs résultant d'expériences antérieures qui aujourd'hui peuvent et doivent être anticipées et compensées".
EVITER LE RECOURS A DES OPÉRATIONS D'EXPROPRIATIONS
Le président du Pays privilégie la construction d'une importante centrale hydroélectrique plutôt que l'implantation de plusieurs structures de taille plus petite. "L'énergie hydroélectrique est la seule technologie efficiente à base d'énergie renouvelable capable de se substituer à une centrale thermique. En effet, par l'intermédiaire d'une retenue d'eau, il est possible de stocker suffisamment d'énergie pour assurer une sécurité de la production", indique Edouard Fritch dans son courrier au CESC. "En conséquence, il est stratégiquement plus utile d'implanter une centrale hydroélectrique suffisamment puissante dans une vallée que de multiplier les projets de moindre ampleur dans plusieurs vallées."
Mais un projet de grande ampleur ne fait pas l'unanimité chez les membres du CESC. Celui-ci souligne : un modèle de petites unités dispersées à base d'énergies renouvelables réclamerait un besoin en emprise foncière moins conséquent et serait de nature à moins perturber l'équilibre naturel et écologique des vallées et cours d'eau. Il "préconise que toutes les voies soient explorées afin d'éviter le recours à des opérations d'expropriations pour cause d'utilité publique très mal vécues par les riverains propriétaires fonciers".
ESTIMER LES DÉGRADATIONS PRÉVISIBLES
La quatrième institution du Pays souhaite aussi que les "dégradations prévisibles du patrimoine naturel et culturel soient appréciées afin de mieux éclairer les choix sur les vallées qu'il convient de privilégier".
Pour le CESC, il est également indispensable "de mieux informer les populations et de les intégrer dans toutes les phases du processus de décision et de réalisation des projets envisagés".
Dans son courrier, Edouard Fritch répondait sur ce point qu'un "comité de suivi et de surveillance intégrant l'ensemble des acteurs dans processus décisionnels dès la phase de conceptualisation" sera mis en place. Le CESC veut être sûr que les engagements pris seront respectés et demande donc que "les dispositifs et les promesses politiques (revêtent) la force de la contrainte sous la forme d'engagements fermes et solennels. Toute violation grave devrait entraîner l'arrêt des, opérations projetées."
Des projets globaux pour aménager les vallées
Pour les membres du CESC, l'implantation d'installations hydroélectriques dans les vallées ne peut se faire qu'à la condition qu'elle fasse "partie intégrante d'un ensemble de projet d'aménagement des vallées". "Elle doit ouvrir de nouvelles perspectives et des opportunités vers des projets de développement durable qui intègrent à la fois les dimensions économique, sociale, culturelle et environnementale (ex: éco-tourisme, agriculture raisonnée…) Lors des débats Christophe Plée, président de la CGPME et membre du collège des entrepreneurs, a souligné : "Pour les vallées, il faudra être bien meilleur que ce qu'on a fait dans le littoral et qu'on écoute les associations. Les associations ont été maltraitées par le passé, il faut le reconnaître".
Vallée de la Vaiiha, un "site de conservation important"
Dans le cadre du projet d'aménagement hydroélectrique, la délégation à la recherche a effectué une « évaluation écologique de la vallée de la Vaiiha (Papeiha)» il y a neuf ans maintenant. Cette fiche technique recense sept espèces végétales endémiques menacées et protégées, notamment l’orchidée terrestre Moerenhoutia plantaginea, ou encore de petits arbres endémiques Lepenia taitensis. Ces chercheurs dévoilaient également la présence d’une faune originale, comme un escargot arboricole protégé, le Partula hyalina, et de « nombreuses populations de fauvettes ou de rousserolles à long bec ». Enfin, ils faisaient remarquer que la basse vallée est un site de nidification pour le canard à sourcil « mo’ora ».
Cette étude concluait : « La vallée de la Vaiiha, qui n’avait pas fait l’objet de prospections botaniques approfondies dans le passé, peut être reconnue comme un site de conservation important en Polynésie française, au même titre que les sites environnants du mont Mauru et du plateau de Viriviriterai ». De nombreux sites archéologiques ont également été recensés dans la vallée.
Cette étude concluait : « La vallée de la Vaiiha, qui n’avait pas fait l’objet de prospections botaniques approfondies dans le passé, peut être reconnue comme un site de conservation important en Polynésie française, au même titre que les sites environnants du mont Mauru et du plateau de Viriviriterai ». De nombreux sites archéologiques ont également été recensés dans la vallée.