PAPEETE, le 2 juillet 2015 - Un jeune primo-délinquant avait agressé au couteau un chauffeur de taxi en avril dernier. C'est son confesseur qui l'a convaincu de se rendre.
Le 28 avril 2015, Richard T. a mis un couteau sous la gorge d'un chauffeur de taxi pendant que sa complice volait un Bose sur la banquette arrière. Une agression en bande organisée qui aurait pu lui valoir une condamnation très grave… Mais il s'en sort avec une condamnation d'un an de prison avec sursis et 140 000 Fcfp de dommages et intérêts envers le taxi.
Pour comprendre la clémence du tribunal, il faut savoir que Richard n'a que 22 ans, avec deux parents qui travaillent et aucun casier judiciaire. Après une dispute avec son père et sa belle-mère, il est parti de la maison familiale. Depuis janvier il vit dans la rue, touchant quelques revenus de petits boulots dans les cuisines des hôtels.
Le 28 avril, selon sa version des faits, il joue le peu d'argent qu'il a encore au kikiriri autour du marché. Évidemment il perd tout… Mais rencontre une fille, Tiffany de la Mission, qui s'est elle aussi faite plumer aux tables de jeu. Elle lui propose un plan pour se refaire : un taxi où elle est déjà montée laisse un Bose sur la lunette arrière, pour que ses clients aient de la musique. Le plan : il l'assomme, elle prend le Bose, ils le revendent.
LE CHAUFFEUR DÉCIDE DE SE BATTRE
Ils se retrouvent donc le soir même au parking de Plomberium et appellent le taxi avec le portable de Richard. Mais quand vient le moment de passer à l'acte, il n'est pas prêt. L'action est ensuite un peu confuse : il se jette sur le chauffeur de taxi et lui met un couteau sous la gorge. Le chauffeur, qui a été déjà été victime de 5 vols et dégradations de son véhicule, tous classés sans suite, n'est pas prêt à se laisser faire. Il attrape le couteau et se bat avec Richard. La lutte dure "longtemps, autour de 5 minutes" confirment les deux protagonistes à la cour, mais au final Richard, paniqué, essaie d'assommer le chauffeur et prend la fuite. Tiffany était déjà partie depuis longtemps avec le Bose et ne sera jamais retrouvée…
Celui qui vient de se transformer en criminel se retrouve donc libre, toujours sans le sou, mais avec une conscience très lourde. Ce catholique très croyant ira se confesser auprès de père Christophe, qui lui dira que le premier pas pour retrouver la paix sera de se livrer à la police et de réparer sa faute envers sa victime. C'est ainsi qu'il se rend à la DSP et avoue son crime. Son seul désir exprimé aux juges : que père Christophe l'aide à faire son passeport pour aller rejoindre sa mère à Bordeaux. Son avocate demandera la clémence de la cour, expliquant que "on ne sait pas trop comment il est arrivé dans la rue, mais il a une chance de s'en sortir, sauf s'il va en prison. Aujourd'hui il a pris la mesure de ses actes, et il en a honte. Tellement honte qu'il n'a pas pu avouer à ses parents ce qu'il a fait…"
Le procureur lui-même hésitait entre le profil atypique de ce criminel et la violence de son acte : "il n'est pas antipathique, mais ce qu'il a fait est extrêmement grave." Finalement, les juges le suivront et condamneront Richard T. à un an de prison avec sursis, 100 000 Fcfp de dédommagement au chauffeur de taxi et 40 000 Fcfp pour ses frais d'avocat. S'il se tient à carreau pendant cinq ans et rembourse ses dettes, le jeune homme évitera Nuutania.
Le 28 avril 2015, Richard T. a mis un couteau sous la gorge d'un chauffeur de taxi pendant que sa complice volait un Bose sur la banquette arrière. Une agression en bande organisée qui aurait pu lui valoir une condamnation très grave… Mais il s'en sort avec une condamnation d'un an de prison avec sursis et 140 000 Fcfp de dommages et intérêts envers le taxi.
Pour comprendre la clémence du tribunal, il faut savoir que Richard n'a que 22 ans, avec deux parents qui travaillent et aucun casier judiciaire. Après une dispute avec son père et sa belle-mère, il est parti de la maison familiale. Depuis janvier il vit dans la rue, touchant quelques revenus de petits boulots dans les cuisines des hôtels.
Le 28 avril, selon sa version des faits, il joue le peu d'argent qu'il a encore au kikiriri autour du marché. Évidemment il perd tout… Mais rencontre une fille, Tiffany de la Mission, qui s'est elle aussi faite plumer aux tables de jeu. Elle lui propose un plan pour se refaire : un taxi où elle est déjà montée laisse un Bose sur la lunette arrière, pour que ses clients aient de la musique. Le plan : il l'assomme, elle prend le Bose, ils le revendent.
LE CHAUFFEUR DÉCIDE DE SE BATTRE
Ils se retrouvent donc le soir même au parking de Plomberium et appellent le taxi avec le portable de Richard. Mais quand vient le moment de passer à l'acte, il n'est pas prêt. L'action est ensuite un peu confuse : il se jette sur le chauffeur de taxi et lui met un couteau sous la gorge. Le chauffeur, qui a été déjà été victime de 5 vols et dégradations de son véhicule, tous classés sans suite, n'est pas prêt à se laisser faire. Il attrape le couteau et se bat avec Richard. La lutte dure "longtemps, autour de 5 minutes" confirment les deux protagonistes à la cour, mais au final Richard, paniqué, essaie d'assommer le chauffeur et prend la fuite. Tiffany était déjà partie depuis longtemps avec le Bose et ne sera jamais retrouvée…
Celui qui vient de se transformer en criminel se retrouve donc libre, toujours sans le sou, mais avec une conscience très lourde. Ce catholique très croyant ira se confesser auprès de père Christophe, qui lui dira que le premier pas pour retrouver la paix sera de se livrer à la police et de réparer sa faute envers sa victime. C'est ainsi qu'il se rend à la DSP et avoue son crime. Son seul désir exprimé aux juges : que père Christophe l'aide à faire son passeport pour aller rejoindre sa mère à Bordeaux. Son avocate demandera la clémence de la cour, expliquant que "on ne sait pas trop comment il est arrivé dans la rue, mais il a une chance de s'en sortir, sauf s'il va en prison. Aujourd'hui il a pris la mesure de ses actes, et il en a honte. Tellement honte qu'il n'a pas pu avouer à ses parents ce qu'il a fait…"
Le procureur lui-même hésitait entre le profil atypique de ce criminel et la violence de son acte : "il n'est pas antipathique, mais ce qu'il a fait est extrêmement grave." Finalement, les juges le suivront et condamneront Richard T. à un an de prison avec sursis, 100 000 Fcfp de dédommagement au chauffeur de taxi et 40 000 Fcfp pour ses frais d'avocat. S'il se tient à carreau pendant cinq ans et rembourse ses dettes, le jeune homme évitera Nuutania.
Taxi, un métier à risques ?
Maitre Viviane Genot représente le chauffeur de taxi. Il a tenu à ce qu'elle raconte le calvaire d'insécurité de cette profession :
"Mon client a été victime de multiples fois, puisqu'on en est à son cinquième dossier, et que tous ont été classés sans suite. Simplement celui-ci, du fait des violences puisqu'il a subit tout de même une agression avec arme blanche, a été suivie d'effet, enfin. Il fallait tout de même montrer, sur un plan sociétal, que les gens ne sont pas tout permis, surtout vis-à-vis d'un chauffeur de taxi qui exerce sa profession de nuit comme de jour. (Là,) il ressort du dossier que chauffeur de taxi est une profession à risque. Il a été appelé de façon anodine par une femme, et a été agressé."
Concernant l'affaire, elle note que la justice a été relativement clémente malgré la gravité des faits. "Le prévenu n'a pas de casier judiciaire, et il a été pris de panique et a arrêté au dernier moment. Pour autant, l'affaire a été préméditée de manière antérieure. Ça a été initié comme un vol en réunion, pour autant il s'agit, comme le disait le procureur, de violences volontaires avec préméditation."
Maitre Viviane Genot représente le chauffeur de taxi. Il a tenu à ce qu'elle raconte le calvaire d'insécurité de cette profession :
"Mon client a été victime de multiples fois, puisqu'on en est à son cinquième dossier, et que tous ont été classés sans suite. Simplement celui-ci, du fait des violences puisqu'il a subit tout de même une agression avec arme blanche, a été suivie d'effet, enfin. Il fallait tout de même montrer, sur un plan sociétal, que les gens ne sont pas tout permis, surtout vis-à-vis d'un chauffeur de taxi qui exerce sa profession de nuit comme de jour. (Là,) il ressort du dossier que chauffeur de taxi est une profession à risque. Il a été appelé de façon anodine par une femme, et a été agressé."
Concernant l'affaire, elle note que la justice a été relativement clémente malgré la gravité des faits. "Le prévenu n'a pas de casier judiciaire, et il a été pris de panique et a arrêté au dernier moment. Pour autant, l'affaire a été préméditée de manière antérieure. Ça a été initié comme un vol en réunion, pour autant il s'agit, comme le disait le procureur, de violences volontaires avec préméditation."