PAPEETE, le 29 septembre 2014. Dans une lettre de trois pages à en-tête du parti Tahoeraa Huiraatira et datée du jeudi 25 septembre, Gaston Flosse explique au président de la République française pourquoi il rend sa médaille de la Légion d'honneur. Une fois de plus, l'ex président polynésien déchu de ses mandats depuis le 5 septembre dernier, revient sur les conditions de cette déchéance et de la main tendue au président de la République dans sa demande de recours en grâce partiel. "Certes, la justice s'est prononcée. Et bien que j'aie toujours clamé mon innocence des faits qu'on me reproche, j'ai accepté la sanction des juges".
Toutefois, il met en avant que les Polynésiens l'ont élu le 5 mai 2013 à la présidence du Pays : "ils ont fait ce choix en toute connaissance de cause, ils ont fait ce choix en toute liberté, c'était leur volonté en dépit de la décision de la cour d'appel de Papeete que personne n'ignorait, ils l'ont fait parce qu'ils ont voulu que je sois à nouveau président de la Polynésie française (…) C'est au nom de ce choix souverain qui n'enlève rien à la décision tout aussi souveraine des juges, c'est au nom de la séparation des pouvoirs qui fonde notre démocratie et parce que vous êtes le dépositaire du suffrage universel, que je vous ai saisi, afin que vous preniez en considération la volonté exprimée par 62 000 Polynésiens. Vous avez préféré les ignorer".
Le courrier de Gaston Flosse insiste ensuite sur la complicité des hauts fonctionnaires "qui sont tout autant responsables que moi de la situation qui me vaut d'être condamné" et qui n'ont "jamais été inquiétés par la justice". Il précise et implique différentes personnalités : "les Haut commissaires de l'époque ont validé les contrats de ces emplois que la justice a considérés comme fictifs (…) tandis que les trésoriers payeurs généraux ont payé les salaires de ces personnes durant des années sans jamais attirer mon attention sur une éventuelle illégalité, sans jamais émettre la moindre observation. Comment voulez-vous que je puisse accepter d'être le seul à faire les frais de cette affaire, alors que ceux qui sont complices de cette situation ne sont pas inquiétés ? Le fait d'être un haut fonctionnaire confère-t-il une immunité qui placerait les garants de la légalité au-dessus de la justice?"
Il poursuit sur un mode de reproches, où il estime que la reconnaissance que la France devrait légitimement à la Polynésie, pour avoir accepté les essais nucléaires, est bien mal restituée. Il admet ainsi implicitement avoir menti sur les effets a posteriori de ces essais. "J'attendais de cette République que j'ai servie si longtemps et que je chéris envers et contre tout, un peu de reconnaissance, mais elle s'est montrée ingrate, elle qui a su pourtant me trouver lorsqu'elle avait besoin de moi pour défendre les intérêts supérieurs de la Nation, pour défendre la France, ici en Polynésie française contre ses adversaires indépendantistes (…), lorsqu'il fallait plaider la nécessité et l'innocuité de vos essais nucléaires qui permirent à la France d'occuper le rang qui est le sien aujourd'hui au Conseil de sécurité des Nations Unies". Au passage, il fait état que le plus grand nombre d'essais nucléaires ont eu lieu pendant les mandats de François Mitterrand et que c'est Jacques Chirac qui y mit fin. Or, c'est bien François Mitterrand qui signe en avril 1992 un moratoire pour suspendre ces essais nucléaires en Polynésie et Jacques Chirac qui rompt ce moratoire en juin 1995 pour ordonner la réalisation d'une dernière campagne de six essais.
Il conclut sa lettre par des mots très durs à l'encontre de François Hollande. "Au fond de mon côté, je vous demandais bien peu. Je ne confonds pas la France que j'ai servie et que j'aime, avec la médiocrité de certains de ses représentants. Parce que j'ai une autre idée de la France et parce que je m'estime bafoué dans mon honneur, je vous rends ma légion d'honneur". Gaston Flosse avait été décoré chevalier de l'ordre national du mérite en 1970 et de la Légion d'honneur en juillet 1975. En juin 1996, il a reçu la grand-croix de l'ordre de Tahiti Nui, qu'il avait lui-même créé cette année-là. Rappelons que le leader autonomiste polynésien, a été déchu à l'âge de 83 ans, de ses mandats locaux pour observer une peine de trois ans d'interdiction de droits civils, civiques et de famille rendue définitive le 23 juillet et exécutable le 5 septembre derniers. Il a été par ailleurs déchu de son mandat, national, de sénateur le 16 septembre 2014.
Pour lire la lettre de Gaston Flosse au président de la République, François Hollande dans son intégralité, CLIQUER ICI
Toutefois, il met en avant que les Polynésiens l'ont élu le 5 mai 2013 à la présidence du Pays : "ils ont fait ce choix en toute connaissance de cause, ils ont fait ce choix en toute liberté, c'était leur volonté en dépit de la décision de la cour d'appel de Papeete que personne n'ignorait, ils l'ont fait parce qu'ils ont voulu que je sois à nouveau président de la Polynésie française (…) C'est au nom de ce choix souverain qui n'enlève rien à la décision tout aussi souveraine des juges, c'est au nom de la séparation des pouvoirs qui fonde notre démocratie et parce que vous êtes le dépositaire du suffrage universel, que je vous ai saisi, afin que vous preniez en considération la volonté exprimée par 62 000 Polynésiens. Vous avez préféré les ignorer".
Le courrier de Gaston Flosse insiste ensuite sur la complicité des hauts fonctionnaires "qui sont tout autant responsables que moi de la situation qui me vaut d'être condamné" et qui n'ont "jamais été inquiétés par la justice". Il précise et implique différentes personnalités : "les Haut commissaires de l'époque ont validé les contrats de ces emplois que la justice a considérés comme fictifs (…) tandis que les trésoriers payeurs généraux ont payé les salaires de ces personnes durant des années sans jamais attirer mon attention sur une éventuelle illégalité, sans jamais émettre la moindre observation. Comment voulez-vous que je puisse accepter d'être le seul à faire les frais de cette affaire, alors que ceux qui sont complices de cette situation ne sont pas inquiétés ? Le fait d'être un haut fonctionnaire confère-t-il une immunité qui placerait les garants de la légalité au-dessus de la justice?"
Il poursuit sur un mode de reproches, où il estime que la reconnaissance que la France devrait légitimement à la Polynésie, pour avoir accepté les essais nucléaires, est bien mal restituée. Il admet ainsi implicitement avoir menti sur les effets a posteriori de ces essais. "J'attendais de cette République que j'ai servie si longtemps et que je chéris envers et contre tout, un peu de reconnaissance, mais elle s'est montrée ingrate, elle qui a su pourtant me trouver lorsqu'elle avait besoin de moi pour défendre les intérêts supérieurs de la Nation, pour défendre la France, ici en Polynésie française contre ses adversaires indépendantistes (…), lorsqu'il fallait plaider la nécessité et l'innocuité de vos essais nucléaires qui permirent à la France d'occuper le rang qui est le sien aujourd'hui au Conseil de sécurité des Nations Unies". Au passage, il fait état que le plus grand nombre d'essais nucléaires ont eu lieu pendant les mandats de François Mitterrand et que c'est Jacques Chirac qui y mit fin. Or, c'est bien François Mitterrand qui signe en avril 1992 un moratoire pour suspendre ces essais nucléaires en Polynésie et Jacques Chirac qui rompt ce moratoire en juin 1995 pour ordonner la réalisation d'une dernière campagne de six essais.
Il conclut sa lettre par des mots très durs à l'encontre de François Hollande. "Au fond de mon côté, je vous demandais bien peu. Je ne confonds pas la France que j'ai servie et que j'aime, avec la médiocrité de certains de ses représentants. Parce que j'ai une autre idée de la France et parce que je m'estime bafoué dans mon honneur, je vous rends ma légion d'honneur". Gaston Flosse avait été décoré chevalier de l'ordre national du mérite en 1970 et de la Légion d'honneur en juillet 1975. En juin 1996, il a reçu la grand-croix de l'ordre de Tahiti Nui, qu'il avait lui-même créé cette année-là. Rappelons que le leader autonomiste polynésien, a été déchu à l'âge de 83 ans, de ses mandats locaux pour observer une peine de trois ans d'interdiction de droits civils, civiques et de famille rendue définitive le 23 juillet et exécutable le 5 septembre derniers. Il a été par ailleurs déchu de son mandat, national, de sénateur le 16 septembre 2014.
Pour lire la lettre de Gaston Flosse au président de la République, François Hollande dans son intégralité, CLIQUER ICI