Deux conférences sont prévues aujourd'hui à 12 et 15 heures. L'exposition est ouverte de 9 à 17 heures.
PAPEETE, le 30 novembre 2016. Avenir Makatea organise jusqu'au 3 décembre une exposition à la présidence pour présenter le projet de reprise de l'exploitation de phosphate à Makatea et de réhabilitation de l'atoll. L'objectif est d'obtenir le soutien de la population, condition demandée par le président du Pays pour soutenir ce projet. Colin Randall, P-dg de SAS Avenir Makatea, s'est engagé à répondre aux questions du public. Des opposants au projet se sont eux installés devant la présidence. Le débat est ouvert.
"Sans connaître l'ensemble des informations, il n'est pas possible de comprendre le projet et de le considérer correctement", souligne Colin Randall, P-dg de SAS Avenir Makatea. Depuis mercredi et ce jusqu'à samedi, il présente son projet de reprise d'exploitation du phosphate à Makatea et de réhabilitation de l'atoll. Sous le chapiteau de la présidence, des panneaux détaillent le projet, schémas à l'appui.
Pour mettre en valeur son projet, l'homme d'affaires australien revient aussi sur les pratiques de la Compagnie française des phosphates de l'Océanie (CFPO). "La CFPO n'a pas investi d'argent dans l'île pour préparer une quelconque reconversion post-exploitation, ni au niveau social et culturel, ni au niveau environnemental ou économique", peuvent lire les visiteurs de l'exposition. "Elle a exploité des ressources naturelles sans considérer les impacts humains et environnementaux". Avenir Makatea met ainsi en valeur ses projets : "Si 25 % de l'île seront exploités puis réhabilités, la seconde exploitation n'a pas vocation à bouleverser brusquement tout l'équilibre de l'atoll".
OBJECTIF : CONVAINCRE LA POPULATION
C'est surtout la réhabilitation que met en avant cette exposition. Colin Randall a bien compris que s'il voulait le soutien de la population, condition demandée par le président du Pays, il fallait mettre à en avant ce que les habitants y ont à gagner.
Cette réhabilitation (lire ci-dessous les explications de la SAS avenir Makatea) ne fait pas l'unanimité. Une trentaine de personnes, à l'appel des associations Te Fatu fenua no Makatea et Te Rupe no Makatea, ont manifesté ce mercredi devant la présidence. La Fédération des associations de protection de l’environnement (1), qui a à sa tête le président du Conseil économique, social, culturel et environnemental Winiki Sage, soutient leur démarche. Mais il n'y a pas qu'à Tahiti, que l'on se mobilise contre ce projet. Mi-novembre, les deux associations ont reçu le soutien de Sauvons la forêt, association écologiste basée en Allemagne, qui a mis en ligne une pétition.
"UN PROJET COMPLETEMENT FOU"
Le naturaliste Michel Huet, qui a déjà réalisé un documentaire sur Makatea en 2007, alerte aussi sur la menace que fait peser selon lui l’exploitation du phosphate sur l’atoll de Makatea. "La réhabilitation est un projet complètement fou. Il n'a rien à voir avec la réalité. On ne peut pas refaire un écosystème avec du compost. C'est de l'amateurisme", souligne-t-il. "On ne peut pas procéder autrement que par étape."
Michel Huet se souvient de ses premiers pas sur Makatea il y a près de 10 ans : " Il y avait un paysage lunaire. On trouvait alors des plantes pionnières, des acacias extrêmement nuisibles quand ils dominent d'autres plantes plus faibles". "Finalement, elles ont bien fait d'arriver car elles ont commencé un travail important de reconstruction du sol", a-t-il constaté lors de son séjour cette année sur Makatea. "Un sol a été pu être reconstruit dans le fond des feo, une partie de ces feo ne sont plus visibles aujourd'hui. Des plantes ont réussi à s'y installer."
LE PHOSPHORE, INDISPENSABLE A L'AGRICULTURE
Michel Huet prépare un nouveau reportage sur Makatea qui devrait sortir au cours du premier semestre 2017. Il aura valeur de "plaidoyer" contre la reprise de l'exploitation du phosphate.
Le phosphore est essentiel au transport de l'énergie dans les cellules, la division cellulaire et l'enracinement. Sans lui, la production agricole sur terre ne serait pas possible. De manière traditionnelle, les agriculteurs fournissaient du phosphore à leurs terres par le biais du fumier. Mais aujourd'hui, les fermes d'élevage ne sont pas toujours proches des cultures. Résultat, les fumiers sont loin, les pratiques agricoles ont changé et les sources de phosphore ajouté ont changé. Les cultivateurs utilisent maintenant de l'engrais minéral, une ressource limitée, non renouvelable, comme le pétrole par exemple. Selon Colin Randall, deux sociétés japonaises, Mitsui et Mitsubishi, sont déjà intéressées par le phosphate de Makatea. Il serait utilisé dans des fermes bio au Japon.
Selon les spécialistes, les réserves mondiales de phosphore approchent aujourd'hui de l'épuisement. Les mines de phosphore s'épuisent aussi rapidement parce qu'entre autres, l'utilisation de cet engrais est abusive.
Jusqu'à 80 % des épandages de phosphore s'échappent vers les cours d'eau de surface, par ruissellement. Irrécupérable. "Cette dispersion du phosphore est due au fait que seulement de 5 à 15 % du phosphore des engrais est absorbé par la plante. "Le reste se fixe aux métaux du sol et n'est plus assimilable par la plante," affirme le professeur Mohamed Hijri, professeur au département de sciences biologiques de l'Université de Montréal.
Le phosphore perdu dans les cours d'eau contribue à l'eutrophisation, la formation et la prolifération de cyanobactéries, ces fameuses algues bleues. "Il n'y a pas besoin de phosphore. On en a suffisamment autour de nous", souligne Michel Huet. "Quand on en vend, on vend à ceux qui le gaspille."
Michel Huet prépare également un documentaire sur le phosphate. Il a rencontré aux quatre coins du monde des agriculteurs mais aussi des scientifiques. "Conservons le phosphate que nous avons, retrouvons les méthodes traditionnelles de faire du phosphate. C'est absurde pour les fermes bio japonaises d'y utiliser du phosphate. Les paysans japonais vivent sur une terre volcanique."
Mais ce que craint Michel Huet, c'est que le phosphate de Mataiva soit exploité après celui de Makatea. "Aujourd'hui, on sait bien gérer les extractions du phosphate dans les zones inondées comme Mataiva", souligne Michel Huet. Colin Randall assure que ce n'est pas au programme : "Les études ont montré selon moi que c'était un mauvais projet. Notre projet concerne seulement la réhabilitation de 600 hectares de Makatea."
(1) Cette fédération regroupe notamment les associations Manu, Te Mana o te moana, Te Rau ati ati, Sea shepherd Tahiti, Les Colibris de Tahiti.
"Sans connaître l'ensemble des informations, il n'est pas possible de comprendre le projet et de le considérer correctement", souligne Colin Randall, P-dg de SAS Avenir Makatea. Depuis mercredi et ce jusqu'à samedi, il présente son projet de reprise d'exploitation du phosphate à Makatea et de réhabilitation de l'atoll. Sous le chapiteau de la présidence, des panneaux détaillent le projet, schémas à l'appui.
Pour mettre en valeur son projet, l'homme d'affaires australien revient aussi sur les pratiques de la Compagnie française des phosphates de l'Océanie (CFPO). "La CFPO n'a pas investi d'argent dans l'île pour préparer une quelconque reconversion post-exploitation, ni au niveau social et culturel, ni au niveau environnemental ou économique", peuvent lire les visiteurs de l'exposition. "Elle a exploité des ressources naturelles sans considérer les impacts humains et environnementaux". Avenir Makatea met ainsi en valeur ses projets : "Si 25 % de l'île seront exploités puis réhabilités, la seconde exploitation n'a pas vocation à bouleverser brusquement tout l'équilibre de l'atoll".
OBJECTIF : CONVAINCRE LA POPULATION
C'est surtout la réhabilitation que met en avant cette exposition. Colin Randall a bien compris que s'il voulait le soutien de la population, condition demandée par le président du Pays, il fallait mettre à en avant ce que les habitants y ont à gagner.
Cette réhabilitation (lire ci-dessous les explications de la SAS avenir Makatea) ne fait pas l'unanimité. Une trentaine de personnes, à l'appel des associations Te Fatu fenua no Makatea et Te Rupe no Makatea, ont manifesté ce mercredi devant la présidence. La Fédération des associations de protection de l’environnement (1), qui a à sa tête le président du Conseil économique, social, culturel et environnemental Winiki Sage, soutient leur démarche. Mais il n'y a pas qu'à Tahiti, que l'on se mobilise contre ce projet. Mi-novembre, les deux associations ont reçu le soutien de Sauvons la forêt, association écologiste basée en Allemagne, qui a mis en ligne une pétition.
"UN PROJET COMPLETEMENT FOU"
Le naturaliste Michel Huet, qui a déjà réalisé un documentaire sur Makatea en 2007, alerte aussi sur la menace que fait peser selon lui l’exploitation du phosphate sur l’atoll de Makatea. "La réhabilitation est un projet complètement fou. Il n'a rien à voir avec la réalité. On ne peut pas refaire un écosystème avec du compost. C'est de l'amateurisme", souligne-t-il. "On ne peut pas procéder autrement que par étape."
Michel Huet se souvient de ses premiers pas sur Makatea il y a près de 10 ans : " Il y avait un paysage lunaire. On trouvait alors des plantes pionnières, des acacias extrêmement nuisibles quand ils dominent d'autres plantes plus faibles". "Finalement, elles ont bien fait d'arriver car elles ont commencé un travail important de reconstruction du sol", a-t-il constaté lors de son séjour cette année sur Makatea. "Un sol a été pu être reconstruit dans le fond des feo, une partie de ces feo ne sont plus visibles aujourd'hui. Des plantes ont réussi à s'y installer."
LE PHOSPHORE, INDISPENSABLE A L'AGRICULTURE
Michel Huet prépare un nouveau reportage sur Makatea qui devrait sortir au cours du premier semestre 2017. Il aura valeur de "plaidoyer" contre la reprise de l'exploitation du phosphate.
Le phosphore est essentiel au transport de l'énergie dans les cellules, la division cellulaire et l'enracinement. Sans lui, la production agricole sur terre ne serait pas possible. De manière traditionnelle, les agriculteurs fournissaient du phosphore à leurs terres par le biais du fumier. Mais aujourd'hui, les fermes d'élevage ne sont pas toujours proches des cultures. Résultat, les fumiers sont loin, les pratiques agricoles ont changé et les sources de phosphore ajouté ont changé. Les cultivateurs utilisent maintenant de l'engrais minéral, une ressource limitée, non renouvelable, comme le pétrole par exemple. Selon Colin Randall, deux sociétés japonaises, Mitsui et Mitsubishi, sont déjà intéressées par le phosphate de Makatea. Il serait utilisé dans des fermes bio au Japon.
Selon les spécialistes, les réserves mondiales de phosphore approchent aujourd'hui de l'épuisement. Les mines de phosphore s'épuisent aussi rapidement parce qu'entre autres, l'utilisation de cet engrais est abusive.
Jusqu'à 80 % des épandages de phosphore s'échappent vers les cours d'eau de surface, par ruissellement. Irrécupérable. "Cette dispersion du phosphore est due au fait que seulement de 5 à 15 % du phosphore des engrais est absorbé par la plante. "Le reste se fixe aux métaux du sol et n'est plus assimilable par la plante," affirme le professeur Mohamed Hijri, professeur au département de sciences biologiques de l'Université de Montréal.
Le phosphore perdu dans les cours d'eau contribue à l'eutrophisation, la formation et la prolifération de cyanobactéries, ces fameuses algues bleues. "Il n'y a pas besoin de phosphore. On en a suffisamment autour de nous", souligne Michel Huet. "Quand on en vend, on vend à ceux qui le gaspille."
Michel Huet prépare également un documentaire sur le phosphate. Il a rencontré aux quatre coins du monde des agriculteurs mais aussi des scientifiques. "Conservons le phosphate que nous avons, retrouvons les méthodes traditionnelles de faire du phosphate. C'est absurde pour les fermes bio japonaises d'y utiliser du phosphate. Les paysans japonais vivent sur une terre volcanique."
Mais ce que craint Michel Huet, c'est que le phosphate de Mataiva soit exploité après celui de Makatea. "Aujourd'hui, on sait bien gérer les extractions du phosphate dans les zones inondées comme Mataiva", souligne Michel Huet. Colin Randall assure que ce n'est pas au programme : "Les études ont montré selon moi que c'était un mauvais projet. Notre projet concerne seulement la réhabilitation de 600 hectares de Makatea."
(1) Cette fédération regroupe notamment les associations Manu, Te Mana o te moana, Te Rau ati ati, Sea shepherd Tahiti, Les Colibris de Tahiti.
Le programme de l'exposition
CONFERENCES
Rehabilitation par l’exploitation minière M. Colin RANDALL - 45 mn
• Mercredi 30 novembre 16h
• Jeudi 1 décembre 12h
• Vendredi 2 décembre 9h30
• Samedi 3 décembre 11h
Géologie et géomorphologie M. Colin RANDALL - 30 mn
• Mercredi 30 novembre 13h
• Jeudi 1 décembre 15h
• Vendredi 2 décembre 12h
• Samedi 3 décembre 15h
FILMS
Mémoire de Polynésie M079 Makatea et les Tuamotu - Images d’archives © Fonds
Nouveau 1mn39
Mercredi 30 novembre 11h
Jeudi 1 décembre 16h
Vendredi 2 décembre 11h
Samedi 3 décembre 9h30
Cinematamua 80 Fonds Jean Perrin Makatea 1953-1957 - Fonds Jean Perrin - 53mn 49s
Mercredi 30 novembre 12h
Jeudi 1 décembre 11h
Vendredi 2 décembre 15h
Samedi 3 décembre 13h
Makatea : L’extraction - Auteur Julien MAI - 22mn48
Mercredi 30 novembre 14h
Jeudi 1 décembre 13h
Vendredi 2 décembre 13h
Samedi 3 décembre 14h
Makatea : L’oubli - © Jacques NAVARRO-ROVIRA - 52mn02s
Mercredi 30 novembre 15h
Jeudi 1 décembre 14h
Vendredi 2 décembre 14h
Samedi 3 décembre 16h
DEMONSTRATIONS
Exposition du matériel d’escalade - Jeunes de Makatea
Démonstration avec les Kave’u vivants et méthodes de chasse - Jeunes de Makatea
Rehabilitation par l’exploitation minière M. Colin RANDALL - 45 mn
• Mercredi 30 novembre 16h
• Jeudi 1 décembre 12h
• Vendredi 2 décembre 9h30
• Samedi 3 décembre 11h
Géologie et géomorphologie M. Colin RANDALL - 30 mn
• Mercredi 30 novembre 13h
• Jeudi 1 décembre 15h
• Vendredi 2 décembre 12h
• Samedi 3 décembre 15h
FILMS
Mémoire de Polynésie M079 Makatea et les Tuamotu - Images d’archives © Fonds
Nouveau 1mn39
Mercredi 30 novembre 11h
Jeudi 1 décembre 16h
Vendredi 2 décembre 11h
Samedi 3 décembre 9h30
Cinematamua 80 Fonds Jean Perrin Makatea 1953-1957 - Fonds Jean Perrin - 53mn 49s
Mercredi 30 novembre 12h
Jeudi 1 décembre 11h
Vendredi 2 décembre 15h
Samedi 3 décembre 13h
Makatea : L’extraction - Auteur Julien MAI - 22mn48
Mercredi 30 novembre 14h
Jeudi 1 décembre 13h
Vendredi 2 décembre 13h
Samedi 3 décembre 14h
Makatea : L’oubli - © Jacques NAVARRO-ROVIRA - 52mn02s
Mercredi 30 novembre 15h
Jeudi 1 décembre 14h
Vendredi 2 décembre 14h
Samedi 3 décembre 16h
DEMONSTRATIONS
Exposition du matériel d’escalade - Jeunes de Makatea
Démonstration avec les Kave’u vivants et méthodes de chasse - Jeunes de Makatea
Du convoyeur aérien à la réhabilitation
"L'espace de la plage, utilisé par les habitants à l'occasion des Heiva et des fêtes, restera public pour ne pas perturber ces rituels. Les infrastructures se cantonneront strictement à leur espace."
L'exposition d'Avenir Makatea détaille longuement le principe de réhabilitation de l'atoll qu'il prévoit. Voici les éléments principaux
Le port
"Comme à l'époque du CFPO, le port sera investi par l'exploitation minière. Des convoyeurs aériens achemineront le phosphate et le feo jusqu'au bateau. Les infrastructures intermédiaires traiteront les matériaux avant leur embarquement. Elles seront construites sur les plateaux dans la falaise, réutilisant parfois les anciens bâtiments abandonnés du CFPO. Le phosphate et le feo seront toujours déplacés en convoyeurs hermétiques, puis dans d'importants tuyaux."
Un convoyeur aérien
"Lors de la première exploitation, un train convoyait les matériaux et traversait le village. (…) La nouvelle exploitation utilisera un convoyeur aérien pour transporter le phosphate et les feo. Deux zones seront réservées pour les infrastructures. A l'échelle de l'atoll, elles occuperont une surface moindre. Les infrastructures se trouveront sur la première parcelle d'exploitation, dans les terres. Les secondes se trouveront au niveau de la falaise, face au port."
Prospection puis défrichage
"Si 25 % de l'île seront exploités puis réhabilités, la seconde exploitation n'a pas vocation à bouleverser brusquement tout l'équilibre de l'atoll. La totalité de la concession minière est divisée en 28 parcelles qui seront réhabilitées une à une. C’est-à-dire que tant que la première parcelle n'a pas été traitée et revégétalisée, la deuxième ne sera pas touchée.
(…) Avant chaque défrichage, des prospections seront réalisées pour valider la présence ou non d'espèces endémiques voire protégées. Des décisions seront prises au cas par cas, pour déplacer et mettre en attente certaines essences remarquables transportables. Quelques bosquets pourront éventuellement être laissés en état. Le sous-sol de Makatea contient sans doute des cavités et des grottes calcaires. La zone principale n'est pas exploitée mais afin d'évaluer la présence de telles cavités, des prospections en tomographie et mesures de résistivité sont prévues, après défrichage, pour cartographier en trois dimensions les éventuelles cavités. Si ces cavités sont exposées et peuvent conduire à des effondrements, les zones seront laissées en état. (…)"
Le compost
"Le compost utilisé pour la revégétalisation des parcelles sera réalisé uniquement avec les plantes issues du défrichage afin de ne pas favoriser l'introduction des pestes. Une bande de végétation intermédiaire sera maintenue entre la zone de réhabilitation et la forêt primaire. Les limites ont été prises sur la base des expertises indépendantes réalisées et préconisant le classement de cette forêt mais aussi des falaises."
Le port
"Comme à l'époque du CFPO, le port sera investi par l'exploitation minière. Des convoyeurs aériens achemineront le phosphate et le feo jusqu'au bateau. Les infrastructures intermédiaires traiteront les matériaux avant leur embarquement. Elles seront construites sur les plateaux dans la falaise, réutilisant parfois les anciens bâtiments abandonnés du CFPO. Le phosphate et le feo seront toujours déplacés en convoyeurs hermétiques, puis dans d'importants tuyaux."
Un convoyeur aérien
"Lors de la première exploitation, un train convoyait les matériaux et traversait le village. (…) La nouvelle exploitation utilisera un convoyeur aérien pour transporter le phosphate et les feo. Deux zones seront réservées pour les infrastructures. A l'échelle de l'atoll, elles occuperont une surface moindre. Les infrastructures se trouveront sur la première parcelle d'exploitation, dans les terres. Les secondes se trouveront au niveau de la falaise, face au port."
Prospection puis défrichage
"Si 25 % de l'île seront exploités puis réhabilités, la seconde exploitation n'a pas vocation à bouleverser brusquement tout l'équilibre de l'atoll. La totalité de la concession minière est divisée en 28 parcelles qui seront réhabilitées une à une. C’est-à-dire que tant que la première parcelle n'a pas été traitée et revégétalisée, la deuxième ne sera pas touchée.
(…) Avant chaque défrichage, des prospections seront réalisées pour valider la présence ou non d'espèces endémiques voire protégées. Des décisions seront prises au cas par cas, pour déplacer et mettre en attente certaines essences remarquables transportables. Quelques bosquets pourront éventuellement être laissés en état. Le sous-sol de Makatea contient sans doute des cavités et des grottes calcaires. La zone principale n'est pas exploitée mais afin d'évaluer la présence de telles cavités, des prospections en tomographie et mesures de résistivité sont prévues, après défrichage, pour cartographier en trois dimensions les éventuelles cavités. Si ces cavités sont exposées et peuvent conduire à des effondrements, les zones seront laissées en état. (…)"
Le compost
"Le compost utilisé pour la revégétalisation des parcelles sera réalisé uniquement avec les plantes issues du défrichage afin de ne pas favoriser l'introduction des pestes. Une bande de végétation intermédiaire sera maintenue entre la zone de réhabilitation et la forêt primaire. Les limites ont été prises sur la base des expertises indépendantes réalisées et préconisant le classement de cette forêt mais aussi des falaises."
"Planter des espèces végétales ne fera que masquer les dégâts"
Lucien Montaggioni, sédimentologue, qui a notamment travaillé sur Makatea
Dans un courrier diffusé sur les réseaux sociaux par Te Rupe no Makatea, vous indiquez "Affirmer que l'île sera ensuite réhabilitée et retrouvera un aspect et un état proches relève d'une vaste fumisterie pour ne pas dire d'une escroquerie!" Pourquoi affirmez-vous ceci ?
"Tout industriel présente la réhabilitation d’un site ayant fait l’objet d’une exploitation (mines, carrières) comme susceptible de ramener le dit site à un état plus ou moins conforme à son état initial, voire à un état « amélioré ». Ce type de promesse n’engage que ceux qui l'écoutent. Toute zone exploitée ne saurait revenir vers un état naturel. Tous les exemples le montrent. Et je ne parle pas de l’état actuel de toutes les îles type Makatea sur lesquelles le phosphate a été extrait, comme Nauru par exemple. Même dans le meilleur des cas -et je veux bien croire que Colin Randall essaiera de faire au mieux et limitera les dégâts-, que va-t-il en résulter? Il est prévu que les zones exploitées soient remblayées par les résidus pierreux et sablonneux issus des extractions, le remblaiement s’accompagnant d'un abaissement de plusieurs mètres du niveau initial. On crée donc une zone déprimée susceptible de drainer les eaux pluviales, zone qui, au cours des décennies, va subir inévitablement un tassement qui va accentuer la profondeur de la dépression. Le fait de planter des espèces végétales, endémiques ou pas, ou de créer un parc naturel comme sur l’île de Christmas, ne fera que masquer les dégâts."
Colin Randall assure que les mesures seront prises pour qu'il n'y ait pas de pollution. Pour vous, la pollution de la nappe phréatique est "inévitable". Pourquoi ?
Il suffit de voir les méthodes d’extraction utilisées dans ce type d’exploration. Une fine poussière est générée et se dépose à la périphérie. Les nappes phréatiques qui affleurent dans les grottes et au fond des cavités karstiques en nombreux points de l’île recevront leur part de poussières phosphatées.
Dans un courrier diffusé sur les réseaux sociaux par Te Rupe no Makatea, vous indiquez "Affirmer que l'île sera ensuite réhabilitée et retrouvera un aspect et un état proches relève d'une vaste fumisterie pour ne pas dire d'une escroquerie!" Pourquoi affirmez-vous ceci ?
"Tout industriel présente la réhabilitation d’un site ayant fait l’objet d’une exploitation (mines, carrières) comme susceptible de ramener le dit site à un état plus ou moins conforme à son état initial, voire à un état « amélioré ». Ce type de promesse n’engage que ceux qui l'écoutent. Toute zone exploitée ne saurait revenir vers un état naturel. Tous les exemples le montrent. Et je ne parle pas de l’état actuel de toutes les îles type Makatea sur lesquelles le phosphate a été extrait, comme Nauru par exemple. Même dans le meilleur des cas -et je veux bien croire que Colin Randall essaiera de faire au mieux et limitera les dégâts-, que va-t-il en résulter? Il est prévu que les zones exploitées soient remblayées par les résidus pierreux et sablonneux issus des extractions, le remblaiement s’accompagnant d'un abaissement de plusieurs mètres du niveau initial. On crée donc une zone déprimée susceptible de drainer les eaux pluviales, zone qui, au cours des décennies, va subir inévitablement un tassement qui va accentuer la profondeur de la dépression. Le fait de planter des espèces végétales, endémiques ou pas, ou de créer un parc naturel comme sur l’île de Christmas, ne fera que masquer les dégâts."
Colin Randall assure que les mesures seront prises pour qu'il n'y ait pas de pollution. Pour vous, la pollution de la nappe phréatique est "inévitable". Pourquoi ?
Il suffit de voir les méthodes d’extraction utilisées dans ce type d’exploration. Une fine poussière est générée et se dépose à la périphérie. Les nappes phréatiques qui affleurent dans les grottes et au fond des cavités karstiques en nombreux points de l’île recevront leur part de poussières phosphatées.