Sydney, Australie | AFP | mercredi 10/02/2016 -L'Australie ne parvient pas à combler l'"écart inacceptable" entre l'espérance de vie des aborigènes et des autres Australiens, a reconnu mercredi le Premier ministre Malcolm Turnbull, pointant à nouveau les ravages de l'alcool et de la drogue au sein des communautés indigènes.
Ils ont beau être présents depuis au moins 40.000 ans sur l'île-continent, les aborigènes ne sont que 670.000 en Australie, sur une population de 23 millions.
Les taux d'emprisonnement, de chômage et de grave maladie sont bien plus élevés chez eux que chez les autres Australiens.
Le gouvernement a commencé en 2009 à publier un rapport annuel intitulé "combler l'écart" ("Closing the gap") pour mesurer les inégalités, et tenter d'y remédier.
Présentant la dernière édition de ce rapport, M. Turnbull a pointé un certain nombre de progrès en matière de mortalité infantile, de lutte contre l'illétrisme ou en ce qui concerne le taux d'étudiants terminant le secondaire.
Mais il a aussi reconnu que l'ampleur de la tâche demeurait immense, notamment pour les communautés les plus isolées.
"La différence d'espérance de vie est toujours de l'ordre de 10 ans, un écart inacceptable", a-t-il déclaré dans un discours au Parlement, reconnaissant que l'objectif de réduction de cet écart "n'est pas sur la bonne voie".
Sur la période 2010-2012, chez les hommes, l'espérance de vie des non indigènes était de 79,7 ans contre 69,1 ans pour les aborigènes, et de 83,1 ans contre 73,7 ans pour les femmes, selon des chiffres officiels publiés en 2013.
"Nous devons reconnaître la catastrophe et la violence générée par l'abus de drogue et d'alcool, répondre aux appels à l'aide, lancés notamment par les femmes et les enfants", a poursuivi M. Turnbull à Canberra.
Le Premier ministre a réaffirmé que la coopération avec les communautés locales était cruciale pour trouver des solutions aux inégalités.
"Nous connaissons ce discours", a répliqué le commissaire à la justice sociale pour les Aborigènes et indigènes du Détroit de Torres, Mick Gooda, coprésident de l'initiative "Closing the gap".
"Nous ne pouvons qu'être cyniques face à ces paroles, tant qu'elles ne se seront pas traduites par des actes", a-t-il ajouté.
Des responsables aborigènes ont de leur côté demandé davantage de constance dans les politiques d'aide et les financements en matière de santé, dénonçant une instabilité politique préjudiciable aux efforts sur le long terme.
"Ce n'est pas à l'instabilité au sein des communautés indigènes mais à celle au sein de cette chambre (parlementaire) qu'il faut s'attaquer pour avoir des politiques et des financements vraiment cohérents", a déclaré lors d'une conférence de presse le coprésident de l'ONG Reconciliation Australia, Tom Calma.
L'Australie a changé de chef de gouvernement cinq fois en cinq ans. M. Turnbull a succédé en septembre à Tony Abbott, dont il était un des ministres, après un putsch interne à leur Parti libéral.
Ils ont beau être présents depuis au moins 40.000 ans sur l'île-continent, les aborigènes ne sont que 670.000 en Australie, sur une population de 23 millions.
Les taux d'emprisonnement, de chômage et de grave maladie sont bien plus élevés chez eux que chez les autres Australiens.
Le gouvernement a commencé en 2009 à publier un rapport annuel intitulé "combler l'écart" ("Closing the gap") pour mesurer les inégalités, et tenter d'y remédier.
Présentant la dernière édition de ce rapport, M. Turnbull a pointé un certain nombre de progrès en matière de mortalité infantile, de lutte contre l'illétrisme ou en ce qui concerne le taux d'étudiants terminant le secondaire.
Mais il a aussi reconnu que l'ampleur de la tâche demeurait immense, notamment pour les communautés les plus isolées.
"La différence d'espérance de vie est toujours de l'ordre de 10 ans, un écart inacceptable", a-t-il déclaré dans un discours au Parlement, reconnaissant que l'objectif de réduction de cet écart "n'est pas sur la bonne voie".
Sur la période 2010-2012, chez les hommes, l'espérance de vie des non indigènes était de 79,7 ans contre 69,1 ans pour les aborigènes, et de 83,1 ans contre 73,7 ans pour les femmes, selon des chiffres officiels publiés en 2013.
"Nous devons reconnaître la catastrophe et la violence générée par l'abus de drogue et d'alcool, répondre aux appels à l'aide, lancés notamment par les femmes et les enfants", a poursuivi M. Turnbull à Canberra.
Le Premier ministre a réaffirmé que la coopération avec les communautés locales était cruciale pour trouver des solutions aux inégalités.
"Nous connaissons ce discours", a répliqué le commissaire à la justice sociale pour les Aborigènes et indigènes du Détroit de Torres, Mick Gooda, coprésident de l'initiative "Closing the gap".
"Nous ne pouvons qu'être cyniques face à ces paroles, tant qu'elles ne se seront pas traduites par des actes", a-t-il ajouté.
Des responsables aborigènes ont de leur côté demandé davantage de constance dans les politiques d'aide et les financements en matière de santé, dénonçant une instabilité politique préjudiciable aux efforts sur le long terme.
"Ce n'est pas à l'instabilité au sein des communautés indigènes mais à celle au sein de cette chambre (parlementaire) qu'il faut s'attaquer pour avoir des politiques et des financements vraiment cohérents", a déclaré lors d'une conférence de presse le coprésident de l'ONG Reconciliation Australia, Tom Calma.
L'Australie a changé de chef de gouvernement cinq fois en cinq ans. M. Turnbull a succédé en septembre à Tony Abbott, dont il était un des ministres, après un putsch interne à leur Parti libéral.