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Enseignants contractuels : des contrats retardés


Photo d'illustration.
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En fin de semaine dernière, des internautes alertaient le site Tahiti Infos concernant l’absence d’enseignants contractuels dans les établissements scolaires du second degré. Une situation qui perdure, alors que la rentrée scolaire a eu lieu, il y a désormais trois semaines. Françoise Hauata, secrétaire du SNES en Polynésie française confirme : «Il manque effectivement un certain nombre d’enseignants contractuels dans les établissements du second degré. Je n’ai pas un calcul exact, mais il en manque entre 2 et 8, suivant les établissements». Les enseignants contractuels viennent renforcer les effectifs des enseignants titulaires du Capes ou de l’agrégation. L’an dernier ils étaient 120 enseignants contractuels engagés en CDI, et 116 en CDD, ce qui représente environ 5% des effectifs totaux des enseignants de Polynésie française.

Ce qui explique leur retard à arriver devant leurs élèves cette année, tient au mode de gestion différent
mis en place à la fois par la DES (direction de l’enseignement secondaire) qui gère les listes de ces enseignants contractuels et du vice-rectorat qui va ensuite les rémunérer. Il y a peu encore, personne ne s’offusquait que ces contractuels puissent venir enseigner avant même d’avoir signé officiellement leur contrat. Mais, désormais pour des raisons de sécurité et d’assurance, cette pratique est prohibée. Or, les contrats il faut les rédiger, et les faire signer au destinataire : 39 de ces contrats seraient actuellement dans la nature dans l’attente d’un retour vers les administrations compétentes.

D’autres complications sont venues alourdir la situation, détaille encore Françoise Hauata : «Concernant les nominations de titulaires venus d’autres académies, le vice-rectorat a donné cette année des avis défavorables sur certains dossiers. Pour compenser, il a fallu chercher de nouveaux contractuels. Or, le vivier local de personnes ayant un niveau licence et désirant enseigner, n’est pas extensible. Certaines d’entre elles ont refusé un contrat dans les îles éloignées, parce qu’elles sont en préparation des concours de l’enseignement justement». Enfin, pas question cette année pour le Vice-rectorat, de signer ces contrats sans regarder de près, si les compétences des postulants sont en adéquation avec le poste. L’exemple d’un cuisinier nommé, l’an dernier, pour enseigner la musique aux Marquises, est l’une des perles de ces situations parfois franchement comiques s’il ne s’agissait pas d’éducation. Dans ce lot d’infortune, les archipels sont les plus mal lotis. «A Rangiroa, depuis la rentrée scolaire 2012, il n’y a pas assez de surveillants pour l’internat, à tel point que le personnel en place travaille jour et nuit, et il manque pas moins de cinq enseignants au CETAD», car régulièrement, des contractuels ne souhaitent pas aller hors de Tahiti.

Vendredi dernier, lors d’une réunion à la DES avec les syndicats enseignants
, ces situations de blocage et de retard ont été présentées. Certaines situations plus que d’autres. Car elles auraient pu être anticipées afin de ne pas peser sur les parcours scolaire des élèves. «Les congés maternité, les congés formation posés par les enseignants bien avant la fin de l’année scolaire dernière sont connus depuis longtemps ! Aujourd’hui, on cherche des enseignants en lettres modernes, en mathématiques et même dans les filières professionnelles comme en bois et en structure métallique» poursuit Françoise Hauata, secrétaire du SNES en Polynésie française.



Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 10 Septembre 2012 à 16:54 | Lu 4192 fois