La centrale de production et de distribution d’électricité hybride de Ahe a été édifiée en 2010 sous la maitrise d’ouvrage du pays. Cette centrale a été intégralement financée par le Fonds européen de développement (FED).
PAPEETE, le 27 février 2017. Les travaux pour la centrale hybride de Manihi débuteront le mois prochain. Pour le tavana de l'atoll, l'enjeu est important : elle ne souhaite pas que les dysfonctionnements connus à la centrale de Ahe se reproduisent. " Je veux connaître tout ce qui se passe dès le début", souligne-t-elle. A Ahe, comme à Fakahina, les communes se sont retrouvées face à des difficultés d'entretien notamment.
La ministre des Outre-mer a visité mardi dernier la centrale hybride de Ahe. Du côté des autorités, le bilan est aujourd'hui positif. Pourtant la mise en marche de la centrale de Ahe a été marquée par des dysfonctionnements. Des problèmes tels que le Pays a réalisé un audit pour en identifier les causes : matériaux mal adaptés au milieu insulaire, mauvais dimensionnement de la centrale et lacune dans l’entretien. Charles Delord, qui s'occupe depuis six ans de la maintenance avait du mal à cacher son embarras mardi dernier et regrettait de ne pas avoir été assez formé. La centrale de Ahe vient d'être "remise à niveau" pour un coût de 12 millions de Fcfp. Les travaux ont été financés à 80% par le Pays et 20% par la commune. A Ahe, le coût initial de la centrale était de 233 millions de Fcfp.
La ministre des Outre-mer a visité mardi dernier la centrale hybride de Ahe. Du côté des autorités, le bilan est aujourd'hui positif. Pourtant la mise en marche de la centrale de Ahe a été marquée par des dysfonctionnements. Des problèmes tels que le Pays a réalisé un audit pour en identifier les causes : matériaux mal adaptés au milieu insulaire, mauvais dimensionnement de la centrale et lacune dans l’entretien. Charles Delord, qui s'occupe depuis six ans de la maintenance avait du mal à cacher son embarras mardi dernier et regrettait de ne pas avoir été assez formé. La centrale de Ahe vient d'être "remise à niveau" pour un coût de 12 millions de Fcfp. Les travaux ont été financés à 80% par le Pays et 20% par la commune. A Ahe, le coût initial de la centrale était de 233 millions de Fcfp.
Des financements européens et du Pays
La centrale de production et de distribution d’électricité hybride de Ahe a été édifiée en 2010 sous la maîtrise d’ouvrage du Pays. Plusieurs centrales hybrides dans les Tuamotu ont été mises en place à cette époque. Les atolls de Napuka, Fakahina et Ahe ont ainsi bénéficié de financements européens et territoriaux pour la réalisation de centrales électriques hybrides. Les centrales des atolls de Reao, Fangatau et Tatakoto ont, quant à elles, été financées par l’Etat (FEI à 75%) et le Pays.
Les travaux de construction d'une centrale hybride doivent commencer en mars à Manihi, atoll voisin de Ahe. Ils dureront 18 mois et coûteront 191 millions de Fcfp, financés à 80% par le Fonds exceptionnel d'investissement. La centrale sera construite en face du motu village, là où sont l'aéroport et l'ancien hôtel Manihi Pearl Beach. La réouverture promise en août dernier par Jean-Christophe Buissou, alors ministre du Tourisme, est très attendue par le tavana de Manihi. En plaçant la centrale sur cette partie de l'atoll, la commune espère séduire un investisseur. La centrale a également été dimensionnée en fonction de la perspective de cet hôtel sans qu'aucuns travaux de rénovation n'aient encore été commencés aujourd'hui.
Mireille Haoatai, maire de Manihi, compte bien éviter les problèmes rencontrés par Ahe (lire entretien ci-contre). "Quand ils seront là pour travailler, je serai là. Je veux connaître tout ce qui se passe dès le début", souligne-t-elle. Je n'ai pas envie qu'on dise plus tard, c'est la faute du maire. J'ai vraiment envie que ce soit une réussite."
Les travaux de construction d'une centrale hybride doivent commencer en mars à Manihi, atoll voisin de Ahe. Ils dureront 18 mois et coûteront 191 millions de Fcfp, financés à 80% par le Fonds exceptionnel d'investissement. La centrale sera construite en face du motu village, là où sont l'aéroport et l'ancien hôtel Manihi Pearl Beach. La réouverture promise en août dernier par Jean-Christophe Buissou, alors ministre du Tourisme, est très attendue par le tavana de Manihi. En plaçant la centrale sur cette partie de l'atoll, la commune espère séduire un investisseur. La centrale a également été dimensionnée en fonction de la perspective de cet hôtel sans qu'aucuns travaux de rénovation n'aient encore été commencés aujourd'hui.
Mireille Haoatai, maire de Manihi, compte bien éviter les problèmes rencontrés par Ahe (lire entretien ci-contre). "Quand ils seront là pour travailler, je serai là. Je veux connaître tout ce qui se passe dès le début", souligne-t-elle. Je n'ai pas envie qu'on dise plus tard, c'est la faute du maire. J'ai vraiment envie que ce soit une réussite."
"Il nous faut des agents formés"
A Fakahina, commune associée de Fangatau, le tavana Mareta Mapu a aussi dû face à des problèmes depuis son élection en 2014. "A Fangatau, cela fonctionne mais sur Fakahina, le groupe électrogène est toujours en marche", explique l'élue pour qui la centrale a été "sous-dimensionnée". "Elle a été construite en fonction du nombre de foyers existants alors mais aujourd'hui la population a augmenté", regrette-t-elle. Malgré tout pour le maire, la centrale hybride est "une très bonne idée pour les Tuamotu mais il nous faut des agents formés pour s'en occuper", insiste-t-elle.
La production d'énergies dans les îles est un enjeu financier important. En juillet dernier, Nuihau Laurey, en charge des énergies, présentait en conseil des ministres, un premier programme d’équipement en centrales hybrides de huit atolls (Manihi, Hikueru, Raroia, Tureia, Takapoto Takaroa, Fakarava et Rapa). Il avait indiqué que le coût pour équiper six de ces îles atteignait "un montant total de 980 millions de francs". Les deux premières îles qui en bénéficieront seront Manihi et Rapa, pour lesquelles les financements sont assurés. L'atoll de Takapoto a déposé un dossier de demande de financement. Pour son tavana, Nadine Tchong Min, cela permettrait de mettre fin aux menaces de coupure d'électricité qu'ils ont déjà subies à plusieurs reprises à cause du groupe électrogène.
La production d'énergies dans les îles est un enjeu financier important. En juillet dernier, Nuihau Laurey, en charge des énergies, présentait en conseil des ministres, un premier programme d’équipement en centrales hybrides de huit atolls (Manihi, Hikueru, Raroia, Tureia, Takapoto Takaroa, Fakarava et Rapa). Il avait indiqué que le coût pour équiper six de ces îles atteignait "un montant total de 980 millions de francs". Les deux premières îles qui en bénéficieront seront Manihi et Rapa, pour lesquelles les financements sont assurés. L'atoll de Takapoto a déposé un dossier de demande de financement. Pour son tavana, Nadine Tchong Min, cela permettrait de mettre fin aux menaces de coupure d'électricité qu'ils ont déjà subies à plusieurs reprises à cause du groupe électrogène.
Mireille Haoatai, maire de Manihi
"Je sais ce que je veux à Manihi"
La centrale de Ahe a connu un démarrage difficile. Quinze millions de Fcfp ont été débloqués pour la remettre à niveau. La centrale hybride est-elle vraiment la bonne solution ? Ne craignez-vous pas de retrouver les mêmes difficultés que celles rencontrées à Ahe ?
"Une centrale hybride, c'est vraiment intéressant. Si c'est bien entretenu et si c'est toi qui la mets en place, ça vaut le coup. A Ahe, c’est le Pays qui a mis en place la centrale hybride. Ça n'a vraiment pas été suivi par les élus. A Manihi, c'est moi qui vais suivre, je sais ce que je veux à Manihi. La centrale hybride permet vraiment une économie de carburant."
La centrale à Ahe ne fonctionnait pas correctement jusqu'à très récemment.
"Oui c'est pour ça que je voulais que ce soit rénové. On y utilisait beaucoup plus de gasoil. Il fallait vraiment la rénover : tout était rouillé en plus. J'ai pris connaissance du dossier de la centrale de Ahe en 2014. C'est là que j'ai vu les gros problèmes. Le radier de Ahe n'était pas fini. Déjà pour aller entretenir, il fallait marcher dans l'eau. En 2014, j'ai terminé le radier pour avoir accès plus facilement à la centrale. Il y avait beaucoup de choses qui faisait que je ne comprenais pas pourquoi cela avait été mis là et pourquoi-ci et pourquoi-ça."
Le parc à batteries doit aussi être changé.
"Oui, maintenant à Ahe, il me faut trouver de l'argent pour changer les batteries. Cela va me coûter au moins 20 millions. Il faut que je les change d'ici six mois petit à petit. J'attends mon budget pour voir combien on peut mettre déjà sur les batteries."
A Ahe, la personne qui s'occupe de l'entretien de la centrale ne sent pas assez formée pour assurer son entretien. A Manihi, la centrale sera encore plus complexe à gérer. Aurez-vous le personnel nécessaire pour le faire ?
"Depuis 2014, je travaille dessus sur cette centrale. En 2015, j'ai pris un CAE (contrat d'accès à l'emploi) qui était dans l'électricité. Je l'ai pris une deuxième année. Je l'ai embauché pour trois mois en attendant que la centrale de Manihi se mette en place. "
La société qui fera la centrale hybride Manihi est la même que celle qui s'est occupée de la centrale de Ahe, cela vous inquiète-t-il ?
"Quand ils seront là pour travailler, je serai là. Je veux connaître tout ce qui se passe dès le début. Je n'ai pas envie qu'on dise plus tard, c'est la faute du maire. J'ai vraiment envie que ce soit une réussite."
Vous aimeriez aussi qu'une hydrolienne soit mise en place ?
"Une étude a été faite. Ces experts sont venus il y a deux semaines pour retirer ce qu'ils avaient mis dans l'eau. L'hydrolienne serait complémentaire de la centrale. La passe de Manihi : on a un courant rentrant très fort. C'est pour ça que j'ai voulu qu'une étude soit réalisée. J'aurais aimé avoir les trois énergies : le solaire, l'hydrolien et l'éolien mais il parait que le coût est très élevé.
A Ahe, quand il n'y a plus de soleil il y a des problèmes."
La centrale de Ahe a connu un démarrage difficile. Quinze millions de Fcfp ont été débloqués pour la remettre à niveau. La centrale hybride est-elle vraiment la bonne solution ? Ne craignez-vous pas de retrouver les mêmes difficultés que celles rencontrées à Ahe ?
"Une centrale hybride, c'est vraiment intéressant. Si c'est bien entretenu et si c'est toi qui la mets en place, ça vaut le coup. A Ahe, c’est le Pays qui a mis en place la centrale hybride. Ça n'a vraiment pas été suivi par les élus. A Manihi, c'est moi qui vais suivre, je sais ce que je veux à Manihi. La centrale hybride permet vraiment une économie de carburant."
La centrale à Ahe ne fonctionnait pas correctement jusqu'à très récemment.
"Oui c'est pour ça que je voulais que ce soit rénové. On y utilisait beaucoup plus de gasoil. Il fallait vraiment la rénover : tout était rouillé en plus. J'ai pris connaissance du dossier de la centrale de Ahe en 2014. C'est là que j'ai vu les gros problèmes. Le radier de Ahe n'était pas fini. Déjà pour aller entretenir, il fallait marcher dans l'eau. En 2014, j'ai terminé le radier pour avoir accès plus facilement à la centrale. Il y avait beaucoup de choses qui faisait que je ne comprenais pas pourquoi cela avait été mis là et pourquoi-ci et pourquoi-ça."
Le parc à batteries doit aussi être changé.
"Oui, maintenant à Ahe, il me faut trouver de l'argent pour changer les batteries. Cela va me coûter au moins 20 millions. Il faut que je les change d'ici six mois petit à petit. J'attends mon budget pour voir combien on peut mettre déjà sur les batteries."
A Ahe, la personne qui s'occupe de l'entretien de la centrale ne sent pas assez formée pour assurer son entretien. A Manihi, la centrale sera encore plus complexe à gérer. Aurez-vous le personnel nécessaire pour le faire ?
"Depuis 2014, je travaille dessus sur cette centrale. En 2015, j'ai pris un CAE (contrat d'accès à l'emploi) qui était dans l'électricité. Je l'ai pris une deuxième année. Je l'ai embauché pour trois mois en attendant que la centrale de Manihi se mette en place. "
La société qui fera la centrale hybride Manihi est la même que celle qui s'est occupée de la centrale de Ahe, cela vous inquiète-t-il ?
"Quand ils seront là pour travailler, je serai là. Je veux connaître tout ce qui se passe dès le début. Je n'ai pas envie qu'on dise plus tard, c'est la faute du maire. J'ai vraiment envie que ce soit une réussite."
Vous aimeriez aussi qu'une hydrolienne soit mise en place ?
"Une étude a été faite. Ces experts sont venus il y a deux semaines pour retirer ce qu'ils avaient mis dans l'eau. L'hydrolienne serait complémentaire de la centrale. La passe de Manihi : on a un courant rentrant très fort. C'est pour ça que j'ai voulu qu'une étude soit réalisée. J'aurais aimé avoir les trois énergies : le solaire, l'hydrolien et l'éolien mais il parait que le coût est très élevé.
A Ahe, quand il n'y a plus de soleil il y a des problèmes."