PARIS, 6 octobre 2016 - Le président du Pays reste jusqu'en fin de semaine à Paris afin, notamment, de négocier des points précis de l'accord de Papeete, qui doit être signé avant la fin de l'année. Il a déjà rencontré la ministre de l'Outre-mer Ericka Bareigts, et lui a fait part des demandes de la Polynésie Française en matière d'"égalité réelle".
Finalement, ils n'auront que très peu parlé du discours prononcé mardi devant la 4e commission de l'Assemblée générale des Nations unies. A la sortie de leur entretien matinal d'une heure, la ministre de l'Outre-mer Ericka Bareigts et Edouard Fritch ont minimisé la prise de parole du président du Pays à New-York. "Je n'ai pas grand-chose à dire sur le sujet si ce n'est que j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une très belle intervention, d'un équilibre absolu", a expliqué Ericka Bareigts.
De son côté, tout en insistant avoir parlé à la tribune des Nations unies "sans demander la permission à la France" et "uniquement pour faire entendre la parole des Polynésiens autonomistes", Edouard Fritch a tenu à préciser qu'il n'avait pas demandé formellement la désinscription de la Polynésie de la liste onusienne des territoires non-autonomes à décoloniser. "Il fallait rétablir certaines vérités et je tenais à expliquer à cette institution que nous fonctionnons comme un territoire autonome, avec des compétences larges et le soutien d'un état qui ne se comporte pas de façon coloniale, la France".
Ce sujet évacué, Edouard Fritch a profité d'une conférence de presse organisée au siège parisien de la délégation polynésienne pour donner les raisons de sa venue à Paris.
Dispositif de "continuité intérieure"
La rénovation de la loi statutaire n'est pas le seul sujet de discussion de la délégation polynésienne de passage à Paris dans les assemblées et dans les ministères. Il y a aussi l'accord de Papeete - une promesse du président de la république François Hollande - que le président de Pays souhaite toujours voir signé avant la fin de l'année. Il devrait comporter une plus grande reconnaissance du fait nucléaire par la France. Plusieurs points techniques, notamment autour des critères d’indemnisation des victimes des essais ou encore de réforme du décret de la loi Morin sont encore en négociation. Là encore, tout doit être prêt avant la fin de l'année.
Et en plus de cet accord à venir, il y a "l'égalité réelle". Ce dernier thème est un enjeu important des relations entre la Polynésie et le ministère des Outre-mer en particulier. Alors que l'examen en séance publique à l'Assemblée nationale de la "loi de programmation relative à l'égalité réelle" vient tout juste de se terminer, la députée Maina Sage a défendu des mesures spécifiques aux archipels polynésiens dans l'hémicycle. Présente aux côtés d'Edouard Fritch lors de sa conférence de presse parisienne elle a enfoncé le clou sur les sujets qui lui paraissent cruciaux : "Nous avons droit à des mesures spécifiques - puisque c'est l'objet de l'égalité réelle – en raison de l'immensité de notre territoire. La "continuité intérieure" doit faire l'objet d'un soutien accru de l'Etat", a-t-elle défendu.
Le président du Pays, s'est pour sa part dit tout à fait déterminé à effectuer de nombreuses demandes en ce sens et affirmé ne vouloir transiger "ni sur la Santé, ni sur l'éducation", toujours en relation avec les problèmes que suscitent les distances entre les îles lointaines. Il a programmé de rester à Paris jusqu'au 9 octobre.
Finalement, ils n'auront que très peu parlé du discours prononcé mardi devant la 4e commission de l'Assemblée générale des Nations unies. A la sortie de leur entretien matinal d'une heure, la ministre de l'Outre-mer Ericka Bareigts et Edouard Fritch ont minimisé la prise de parole du président du Pays à New-York. "Je n'ai pas grand-chose à dire sur le sujet si ce n'est que j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une très belle intervention, d'un équilibre absolu", a expliqué Ericka Bareigts.
De son côté, tout en insistant avoir parlé à la tribune des Nations unies "sans demander la permission à la France" et "uniquement pour faire entendre la parole des Polynésiens autonomistes", Edouard Fritch a tenu à préciser qu'il n'avait pas demandé formellement la désinscription de la Polynésie de la liste onusienne des territoires non-autonomes à décoloniser. "Il fallait rétablir certaines vérités et je tenais à expliquer à cette institution que nous fonctionnons comme un territoire autonome, avec des compétences larges et le soutien d'un état qui ne se comporte pas de façon coloniale, la France".
Ce sujet évacué, Edouard Fritch a profité d'une conférence de presse organisée au siège parisien de la délégation polynésienne pour donner les raisons de sa venue à Paris.
Dispositif de "continuité intérieure"
La rénovation de la loi statutaire n'est pas le seul sujet de discussion de la délégation polynésienne de passage à Paris dans les assemblées et dans les ministères. Il y a aussi l'accord de Papeete - une promesse du président de la république François Hollande - que le président de Pays souhaite toujours voir signé avant la fin de l'année. Il devrait comporter une plus grande reconnaissance du fait nucléaire par la France. Plusieurs points techniques, notamment autour des critères d’indemnisation des victimes des essais ou encore de réforme du décret de la loi Morin sont encore en négociation. Là encore, tout doit être prêt avant la fin de l'année.
Et en plus de cet accord à venir, il y a "l'égalité réelle". Ce dernier thème est un enjeu important des relations entre la Polynésie et le ministère des Outre-mer en particulier. Alors que l'examen en séance publique à l'Assemblée nationale de la "loi de programmation relative à l'égalité réelle" vient tout juste de se terminer, la députée Maina Sage a défendu des mesures spécifiques aux archipels polynésiens dans l'hémicycle. Présente aux côtés d'Edouard Fritch lors de sa conférence de presse parisienne elle a enfoncé le clou sur les sujets qui lui paraissent cruciaux : "Nous avons droit à des mesures spécifiques - puisque c'est l'objet de l'égalité réelle – en raison de l'immensité de notre territoire. La "continuité intérieure" doit faire l'objet d'un soutien accru de l'Etat", a-t-elle défendu.
Le président du Pays, s'est pour sa part dit tout à fait déterminé à effectuer de nombreuses demandes en ce sens et affirmé ne vouloir transiger "ni sur la Santé, ni sur l'éducation", toujours en relation avec les problèmes que suscitent les distances entre les îles lointaines. Il a programmé de rester à Paris jusqu'au 9 octobre.
La question de la continuité territoriale dans les transports
Dans le cadre de la loi Egalité réelle, Edouard Fritch travaille à obtenir "un maximum de soutien de l'Etat", pour "contribuer aux efforts du pays pour que tous les Polynésiens puissent avoir les mêmes accès aux écoles et à l'hôpital".
"L'Etat ne peut pas ignorer les différents handicaps que subissent les compatriotes ultramarins", a dit le président polynésien lors d'une conférence de presse au siège de la délégation de la Polynésie à Paris, en se félicitant du projet de loi "Egalité réelle outre-mer", actuellement en discussion à l'Assemblée.
"La Polynésie est fortement concernée", a-t-il expliqué, de part son éloignement avec la métropole et l'éparpillement des îles (2.000 km séparent les îles les plus éloignées).
"Nous revendiquons une égalité liée à l'éclatement de notre pays", a dit M. Fritch, évoquant "un problème de continuité du service public" notamment en matière de transport scolaire. Si la Polynésie compte des écoles primaires sur les 70 îles habitées, "ça se complique" au niveau du collège et du lycée, les établissements étant moins nombreux.
"Il faut transporter les élèves pour qu'ils puissent aller à l'école", a-t-il expliqué, citant le cas de lycéens qui font "3 heures et demi d'avion pour rejoindre Papeete".
"C'est le gouvernement qui prend en charge le transport. L'année dernière, ça nous a coûté 11 à 12 millions d'euros (1,4 milliard Fcfp)", a expliqué Edouard Fritch.
De même, avec seulement trois hôpitaux périphériques en plus du centre hospitalier de Taaone, et une difficulté pour trouver des chirurgiens dans ces établissements, la Polynésie française pratique environ 60.000 évacuations sanitaires par avion vers Papeete chaque année. "Le coût des évacuations sanitaires est de plus de 10 millions d'euros (1,2 milliard Fcfp)" par an, sans compter celles vers Paris ou la Nouvelle-Zélande, a souligné M. Fritch.
L'égalité réelle sera abordée dans le cadre des accords de Papeete qui doivent être signés d'ici fin décembre avec l'Etat pour définir les grands principes de la relation entre la collectivité et la métropole.
(Source AFP)
Dans le cadre de la loi Egalité réelle, Edouard Fritch travaille à obtenir "un maximum de soutien de l'Etat", pour "contribuer aux efforts du pays pour que tous les Polynésiens puissent avoir les mêmes accès aux écoles et à l'hôpital".
"L'Etat ne peut pas ignorer les différents handicaps que subissent les compatriotes ultramarins", a dit le président polynésien lors d'une conférence de presse au siège de la délégation de la Polynésie à Paris, en se félicitant du projet de loi "Egalité réelle outre-mer", actuellement en discussion à l'Assemblée.
"La Polynésie est fortement concernée", a-t-il expliqué, de part son éloignement avec la métropole et l'éparpillement des îles (2.000 km séparent les îles les plus éloignées).
"Nous revendiquons une égalité liée à l'éclatement de notre pays", a dit M. Fritch, évoquant "un problème de continuité du service public" notamment en matière de transport scolaire. Si la Polynésie compte des écoles primaires sur les 70 îles habitées, "ça se complique" au niveau du collège et du lycée, les établissements étant moins nombreux.
"Il faut transporter les élèves pour qu'ils puissent aller à l'école", a-t-il expliqué, citant le cas de lycéens qui font "3 heures et demi d'avion pour rejoindre Papeete".
"C'est le gouvernement qui prend en charge le transport. L'année dernière, ça nous a coûté 11 à 12 millions d'euros (1,4 milliard Fcfp)", a expliqué Edouard Fritch.
De même, avec seulement trois hôpitaux périphériques en plus du centre hospitalier de Taaone, et une difficulté pour trouver des chirurgiens dans ces établissements, la Polynésie française pratique environ 60.000 évacuations sanitaires par avion vers Papeete chaque année. "Le coût des évacuations sanitaires est de plus de 10 millions d'euros (1,2 milliard Fcfp)" par an, sans compter celles vers Paris ou la Nouvelle-Zélande, a souligné M. Fritch.
L'égalité réelle sera abordée dans le cadre des accords de Papeete qui doivent être signés d'ici fin décembre avec l'Etat pour définir les grands principes de la relation entre la collectivité et la métropole.
(Source AFP)