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Edouard Fritch : "Nous sommes nombreux à vouloir créer notre mouvement et nous battre"


PAPEETE, 2 septembre 2015 - Au lendemain de la sentence d'exclusion définitive prononcée mardi soir par le conseil politique de Tahoera'a Huiraatira, Edouard Fritch annonce être "soulagé". L'ancien président délégué du parti orange dit s'être préparé à cette éviction qu'il voit comme la conséquence de sa mésentente avec un "Monsieur". Edouard Fritch annonce aussi qu'il va créer son parti politique. "Nous sommes nombreux à vouloir créer notre mouvement et nous battre pour une certaine idée du développement de ce pays, de la gouvernance et du comportement des uns et des autres", a-t-il déclaré à la presse, mercredi matin.

Le Tahoera’a a décidé de vous exclure définitivement. Comment vous sentez-vous ce matin ?

Edouard Fritch : Je me sens bien ce matin. Je me sens soulagé…

Vous attendiez-vous à ce que cela tombe aussi vite, après le retour de Gaston Flosse ?

Edouard Fritch : Vous ne vous y attendiez pas vous ? Ne vous rappelez-vous pas que, le 16 septembre lorsque j’ai présenté mon gouvernement à l’assemblée de Polynésie française, déjà mes « amis » du Tahoera’a Huiraatira des îles Sous-le-vent étaient absents, à la demande de M. Gaston Flosse. Ne vous attendiez-vous pas à ce que je me fasse virer ? Moi, aujourd’hui, je suis soulagé.

Ça fait 35 ans que vous participiez à cette famille politique. Sincèrement, êtes-vous vraiment soulagé ?

Edouard Fritch : Je crois que vous l’avez senti depuis quelques temps : sincèrement, je suis soulagé. C’est vrai que c’est une longue histoire et que mon attachement à ce parti va au-delà de la politique. J’avais de vrais sentiments, je m’étais beaucoup investi. Et effectivement, je souhaitais que ce soit le président du Tahoera’a Huiraatira qui éclaircisse les choses. Cela a mis beaucoup de temps : dès le 16 septembre, à la présentation de mon gouvernement, une partie de la majorité était absente. Ça a commencé là, quatre jours après mon élection. Et je ne vous parle pas de la polémique sur mes indemnités, enfin… toutes ces histoires pour arriver en fin de compte à la décision qui a été prise hier soir. Je remercie le Seigneur d’être libéré. Intérieurement, moralement, cet attachement je ne voulais pas le rompre parce que j’ai des problèmes avec un Monsieur, et que depuis un certain temps ce Monsieur se comporte de manière intolérable pour moi.
Je savais que nous en arriverions là, et j’avais commencé à me préparer. Vous vous en doutez bien
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Allez-vous dénoncer en justice la procédure qui a conduit à votre exclusion ?

Edouard Fritch : Une procédure en justice est déjà en cours et j’estime effectivement qu’il (Gaston Flosse) n’est pas en droit de prendre ces mesures, compte tenu de sa situation civile. Mais cela est secondaire pour moi.

Pourtant mardi vous lui avez adressé un courrier pour lui demander de surseoir à la sanction afin de vous laisser du temps pour organiser votre défense.

Edouard Fritch : Effectivement, il me semble que la défense à des droits. C’est le message que j’ai essayé de lui faire parvenir : on ne convoque pas le matin pour le soir ; on n’envoie pas un huissier à 10 heures pour une réunion à 16 heures. Enfin, il faut être sérieux : on n’est pas dans une dictature !
Et puis j’ai eu envie de lui rappeler que j’estime qu’il n’a pas le droit de se comporter ainsi vis-à-vis de moi, comme des élus de l’assemblée. Il s’agit des représentants du peuple. Mais Monsieur fait à sa guise... C’est normal qu’un jour ou l’autre quelqu’un conteste. Mais je ne vais pas m’accrocher à cela. Vous imaginez bien que je ne vais pas m’accrocher au Tahoera’a. Ma vie au Tahoera’a est terminée ! Il vient d’y mettre un terme. Il faut que je m’organise pour une nouvelle vie. Et je ne suis pas seul. Je ne suis pas seul ! Nous sommes nombreux à vouloir créer notre mouvement et nous battre pour une certaine idée du développement de ce pays, de la gouvernance et du comportement des uns et des autres
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Est-ce à dire créer un parti politique ?

Edouard Fritch : Ah, bien sûr. (…) Je suis déjà rejoint par plusieurs membres du Tahoera’a ou d’ailleurs. Ce qui m’intéresse – et je fais du terrain pour cela – c’est de voir quelle est la réaction de mes anciens amis du Tahoera’a, qui pour la plupart contestent l’attitude de leur président.

Reprendre le Tahoera’a un jour : l’idée ne vous tente-elle pas ?

Edouard Fritch : Non, non… Ce n’est pas la peine. Non. Depuis un moment je n’ai pas du tout le projet de reprendre le Tahoera’a. Je me sens rejeté et trahi par certains membres de ce parti. Non, je n’y tiens pas du tout.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 2 Septembre 2015 à 14:11 | Lu 2757 fois