PAPEETE, le 26 février 2016. Nucléaire, Dotation globale d'autonomie, accord de Papeete… Le président du Pays est revenu, avec son gouvernement, sur les annonces faites par le président de la République. "Il faut savoir se satisfaire de ce qu'on nous donne", résume Edouard Fritch.
Entouré de presque tous ses ministres, Edouard Fritch a fait le bilan des annonces du président de la République ce vendredi matin. Son "séjour était trop court mais intense" a démarré le président du Pays. "Il a été intense en annonces. Elles ne sont pas tombées du ciel. Il y a eu un important travail préparatoire par notre gouvernement et nos parlementaires." Edouard Fritch explique qu'il avait demandé au gouvernement de préparer des dossiers à soumettre au président de la République. Celui-ci "n'a pas retenu toutes nos propositions", reconnaît-il avant d'insister : "Il faut savoir se satisfaire de ce qu'on nous donne".
Le gouvernement local n'a pas plus d'informations que ce que nous avons pu entendre lors du discours de François Hollande lundi dernier. "Il n'est pas entré dans le détail. Ce n'était pas le lieu, ni le moment", rappelle-t-il. "Il nous appartient de préciser et mettre en œuvre ces annonces." Edouard Fritch prévoit ainsi que dès le mois de mars, le gouvernement et les parlementaires se réunissent pour engager les discussions et établir "un calendrier pour les mesures".
Le président et ses ministres sont ensuite revenus point par point sur les annonces faites par le président de la République.
Entouré de presque tous ses ministres, Edouard Fritch a fait le bilan des annonces du président de la République ce vendredi matin. Son "séjour était trop court mais intense" a démarré le président du Pays. "Il a été intense en annonces. Elles ne sont pas tombées du ciel. Il y a eu un important travail préparatoire par notre gouvernement et nos parlementaires." Edouard Fritch explique qu'il avait demandé au gouvernement de préparer des dossiers à soumettre au président de la République. Celui-ci "n'a pas retenu toutes nos propositions", reconnaît-il avant d'insister : "Il faut savoir se satisfaire de ce qu'on nous donne".
Le gouvernement local n'a pas plus d'informations que ce que nous avons pu entendre lors du discours de François Hollande lundi dernier. "Il n'est pas entré dans le détail. Ce n'était pas le lieu, ni le moment", rappelle-t-il. "Il nous appartient de préciser et mettre en œuvre ces annonces." Edouard Fritch prévoit ainsi que dès le mois de mars, le gouvernement et les parlementaires se réunissent pour engager les discussions et établir "un calendrier pour les mesures".
Le président et ses ministres sont ensuite revenus point par point sur les annonces faites par le président de la République.
Nucléaire : "une vraie avancée"
Lundi dernier, François Hollande, lors de son discours a reconnu "que les essais nucléaires menés entre 1966 et 1996 en Polynésie française ont eu un impact environnemental, provoqué des conséquences sanitaires et aussi, c'est un paradoxe, entraîné des bouleversements sociaux lorsque les essais eux-mêmes ont cessé". Edouard Fritch ne cache pas que le nucléaire "était le sujet le plus attendu. (…) Il n'est pas allé aussi loin que nous l'espérions mais il faut positiver. C'est une vraie avancée. (…) François Hollande est allé bien au-delà de ce qui avait été fait auparavant".
Le président de la République a précisé qu'il allait modifier le décret d'application de la loi Morin "pour préciser la notion de risque négligeable pour certaines catégories de victimes lorsqu'il est démontré que les mesures de surveillance indispensables n'avaient pas été mises en place". Le président du Pays reste prudent sur cette annonce : "Nous allons attendre la modification du décret de la loi Morin pour mesurer les conséquences de cette évolution. Il faudra sans doute attendre de voir comment le Civen (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, NDLR) traitera les dossiers. Le gouvernement et les parlementaires resteront vigilants sur ce sujet. Il ne faut pas modifier le décret et que cela aboutisse aux mêmes blocages."
Le président de la République a précisé qu'il allait modifier le décret d'application de la loi Morin "pour préciser la notion de risque négligeable pour certaines catégories de victimes lorsqu'il est démontré que les mesures de surveillance indispensables n'avaient pas été mises en place". Le président du Pays reste prudent sur cette annonce : "Nous allons attendre la modification du décret de la loi Morin pour mesurer les conséquences de cette évolution. Il faudra sans doute attendre de voir comment le Civen (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, NDLR) traitera les dossiers. Le gouvernement et les parlementaires resteront vigilants sur ce sujet. Il ne faut pas modifier le décret et que cela aboutisse aux mêmes blocages."
DGA : "Revenir à quelque chose de plus simple"
La dotation globale d'autonomie "sera sanctuarisée dans le statut de la Polynésie française et son niveau sera, dès 2017, rétabli à plus de 90 millions d’euros (10.7 milliards de Fcfp). "La sanctuarisation de la DGA est un engagement fort", souligne Edouard Fritch. Nuihau Laurey, le ministre des Finances, souligne néanmoins : "Nous souhaitons revenir à quelque chose de plus simple."
Accord de Papeete : "le terme est flou mais correspond à la volonté du gouvernement de nous projeter dans l'avenir"
Parmi les dossiers que le gouvernement souhaitait aborder avec le président de la République, le gouvernement avait mis dans la liste des dossiers "les plus urgents et pertinents", les "accords de Polynésie". De manière rapide, le chef de l'Etat a évoqué "l’accord de Papeete pour le développement de la Polynésie française dans la République". "Le terme est flou mais correspond à la volonté du gouvernement de nous projeter dans l'avenir", assure Edouard Fritch. Pour savoir vraiment ce qu'il y aura dans cet accord, il est encore trop tôt mais le président du Pays a dévoilé ce que son gouvernement souhaitait dans "les accords de Polynésie". Edouard Fritch se voit bien les signer à Paris, à l'automne prochain. Les accords de Polynésie consistent selon ce qu'a proposé le Pays en "un pacte républicain de développement fort et durable à la hauteur des enjeux que posent les conséquences des essais nucléaires et l'éclatement de la bulle économique et sociale artificiellement induite par la manne économique. (… )Nous avons proposé au président de la République que nous fassions évoluer ensemble ce système économique." Sur ce point économique, l'idée esquivée par le président de la République semble rejoindre celle du Pays. En revanche, le gouvernement est allé plus loin lorsqu'il a présenté son projet. Les accords de Polynésie viendraient "conforter l'autonomie de la Polynésie française mais aussi son ancrage au sein de l'ensemble républicain sur les 30 années à venir et répondre aussi aux velléités de certains leaders politiques d'agiter à nouveau le spectre de l'indépendance ou encore le projet de pays libre associé". Edouard Fritch insiste : "Nous voulons à travers ces accords de Papeete confirmer notre attachement à la République française". Le président du Pays voit se concrétiser cet accord par le vote au Parlement national "d'une ou plusieurs lois d'orientations économiques et sociales, la conclusion de contrats de développement quinquennaux de mise en œuvre de ces orientations et qui feront l'objet d'un suivi par une conférence annuelle rassemblant les signataires et les autorités constituées sous l'égide du Premier ministre (…) et le haut patronage du chef de l'Etat." L'objectif résume Edouard est que "le monde politique et économique" puisse "avoir une visibilité pour les prochaines années".
Fonds vert : reste "à savoir comment" en bénéficier
Lors de son discours au marae de Taputapuataea. François Hollande a annoncé que suite à la conférence sur le climat, la Polynésie française pourrait prétendre au financement du fonds vert. Celui-ci est un organisme financier de l’Organisation des Nations unies. Il a pour objectif de réaliser le transfert de fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables. Reste "à savoir comment" en bénéficier note Edouard Fritch. François Hollande a bien mis en garde : "il ne sert à rien d’avoir des financements s’il n’y a pas de projets et c’est donc à vous maintenant de porter ces projets".
Institut des archives "comme à Las Vegas"
Le président de la République a annoncé qu'il "sera créé avec le Pays un Institut d’archives, d’informations et de documentation en Polynésie française afin que la jeunesse polynésienne n’oublie pas cette période de notre Histoire commune". Le gouvernement ne perd pas lui l'idée de faire un "mémorial" par la suite. En attendant, Heremoana Maamaatuaiahutapu imagine cet institut "à l'image de ce qui se fait à Las Vegas avec le National Atomic Testing Museum. Un musée qui sert à la fois à rappeler l'histoire et aussi qui montre les archives audiovisuelles photographiques et les archives militaires déclassifiés". Pour Edouard Fritch, il ne faut "pas occulter l'objectif initial qui est de nourrir les livres d'histoire de nos enfants pour que la vérité leur soit dite sur ce dossier".