"Je suis spécialisée en tortues marines", explique Alice Carpentier. "À la Réunion, j’ai pu confirmer pour la première fois que les écailles qui se trouvent sur la tête des tortues sont comme des empreintes digitales chez l’homme. Elles permettent de caractériser un individu."
PAPEETE, le 10 avril 2017 - La photo-identification des tortues marines a démarré en 2014 sur le territoire par l’association Te mana o te moana avec le soutien de la Direction de l’environnement. Depuis quelques mois, l’association a donné un coup d’accélérateur lançant Torsoii, un programme de traitement des photos récoltées. Elle a fait venir Alice Carpentier, biologiste marin, en charge du développement de ce programme.
Alice Carpentier est biologiste. Après l’île de la Réunion et Mayotte, elle est en Polynésie française, plus précisément à Moorea au sein de Te mana o te moana. Elle vient prêter main forte aux membres de l’association sur différents programmes et initiatives dont celui de la photo-identification des tortures et l’utilisation des photos récoltées. Dans ce contexte, tous les plongeurs, baigneurs, chasseurs, marins polynésiens, équipés d’un appareil photo sont invités à prendre part au programme.
Naissance d’un outil
"Je suis spécialisée en tortues marines", explique Alice Carpentier. "À la Réunion, j’ai pu confirmer pour la première fois que les écailles qui se trouvent sur la tête des tortues sont comme des empreintes digitales chez l’homme. Elles permettent de caractériser un individu." L’hypothèse avait été émise depuis un moment, mais personne n’avait pris le temps de la vérifier et donc de mettre au point un outil de suivi.
"J’avais à disposition un nombre conséquent de clichés, ce qui m’a facilité la tâche", reconnaît la biologiste qui a commencé son travail en décembre 2015 dans le cadre d’un partenariat entre Kelonia (aquarium, musée et centre de recherche) et l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). En quelques semaines, les résultats étaient prêts. Un article est paru rapidement, en juin 2016 dans The Journal of experimental marine biology and ecology, validant le processus.
L’outil développé tient compte du nombre d’écailles, de leur disposition et de leur forme. Sachant que ces trois paramètres ne changent pas au cours de la vie des tortues. "L’avantage", indique Alice Carpentier "est que l’outil ne nécessite aucune manipulation des animaux. Ce qui n’est pas le cas des bagues que l’on pose et… que l’on peut perdre."
Par ailleurs, à l’ère du tout numérique, où tout le monde se met à l’eau avec un appareil photo, le nombre de clichés peut grossir très rapidement, sachant que les photographes amateurs ont toute leur chance. "Les photos prises de loin sont exploitables, même si elles ne sont pas toujours de très bonne qualité."
Mieux connaître les populations
L’outil d’identification des tortues a permis le développement d’un programme de suivi : Torsoii. Ce dernier consiste en une base de données qui peuvent être comparées les unes des autres. "Quand on reçoit une nouvelle photo, un système de rapprochement entre des photos déjà saisies est possibles". Ainsi, les tortues photographiées sont désormais baptisées puis suivies. "La photo-identification permet au final de mieux connaître les populations de tortues, savoir où elles naissent, où elles pondent, comment elles se déplacent."
Alice Carpentier a gagné l’île de Mayotte après la Réunion pour adapter Torsoii et faciliter sa prise en main sur le département. En Polynésie, Torsoii a été lancé en 2016 par Te mana o te moana. La photo-indentification ayant démarré en 2014. "Nous avons une trentaine de tortues identifiées, nous avons 150 profils seuls et il me reste entre 400 et 500 photos à saisir", rapporte Alice Carpentier.
"J’ai fait le tour des clubs de plongées à Moorea, ils jouent le jeu, je reçois de nombreuses photos et j’espère pouvoir faire un état des lieux de la population de tortues de cette île et peut-être aussi de Tahiti d’ici à la fin de l’année." Dans l’attente, elle compte sur les photo-identificateurs volontaires pour nourrir sa base de données.
Alice Carpentier est biologiste. Après l’île de la Réunion et Mayotte, elle est en Polynésie française, plus précisément à Moorea au sein de Te mana o te moana. Elle vient prêter main forte aux membres de l’association sur différents programmes et initiatives dont celui de la photo-identification des tortures et l’utilisation des photos récoltées. Dans ce contexte, tous les plongeurs, baigneurs, chasseurs, marins polynésiens, équipés d’un appareil photo sont invités à prendre part au programme.
Naissance d’un outil
"Je suis spécialisée en tortues marines", explique Alice Carpentier. "À la Réunion, j’ai pu confirmer pour la première fois que les écailles qui se trouvent sur la tête des tortues sont comme des empreintes digitales chez l’homme. Elles permettent de caractériser un individu." L’hypothèse avait été émise depuis un moment, mais personne n’avait pris le temps de la vérifier et donc de mettre au point un outil de suivi.
"J’avais à disposition un nombre conséquent de clichés, ce qui m’a facilité la tâche", reconnaît la biologiste qui a commencé son travail en décembre 2015 dans le cadre d’un partenariat entre Kelonia (aquarium, musée et centre de recherche) et l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). En quelques semaines, les résultats étaient prêts. Un article est paru rapidement, en juin 2016 dans The Journal of experimental marine biology and ecology, validant le processus.
L’outil développé tient compte du nombre d’écailles, de leur disposition et de leur forme. Sachant que ces trois paramètres ne changent pas au cours de la vie des tortues. "L’avantage", indique Alice Carpentier "est que l’outil ne nécessite aucune manipulation des animaux. Ce qui n’est pas le cas des bagues que l’on pose et… que l’on peut perdre."
Par ailleurs, à l’ère du tout numérique, où tout le monde se met à l’eau avec un appareil photo, le nombre de clichés peut grossir très rapidement, sachant que les photographes amateurs ont toute leur chance. "Les photos prises de loin sont exploitables, même si elles ne sont pas toujours de très bonne qualité."
Mieux connaître les populations
L’outil d’identification des tortues a permis le développement d’un programme de suivi : Torsoii. Ce dernier consiste en une base de données qui peuvent être comparées les unes des autres. "Quand on reçoit une nouvelle photo, un système de rapprochement entre des photos déjà saisies est possibles". Ainsi, les tortues photographiées sont désormais baptisées puis suivies. "La photo-identification permet au final de mieux connaître les populations de tortues, savoir où elles naissent, où elles pondent, comment elles se déplacent."
Alice Carpentier a gagné l’île de Mayotte après la Réunion pour adapter Torsoii et faciliter sa prise en main sur le département. En Polynésie, Torsoii a été lancé en 2016 par Te mana o te moana. La photo-indentification ayant démarré en 2014. "Nous avons une trentaine de tortues identifiées, nous avons 150 profils seuls et il me reste entre 400 et 500 photos à saisir", rapporte Alice Carpentier.
"J’ai fait le tour des clubs de plongées à Moorea, ils jouent le jeu, je reçois de nombreuses photos et j’espère pouvoir faire un état des lieux de la population de tortues de cette île et peut-être aussi de Tahiti d’ici à la fin de l’année." Dans l’attente, elle compte sur les photo-identificateurs volontaires pour nourrir sa base de données.
Les étapes à suivre pour devenir photo-identificateur
Si vous avez déjà pris ou si vous avez l’occasion de prendre des photos de tortues, envoyez vos observations + clichés à l’observatoire des tortues marines de Polynésie française. Pour pouvoir nommer une tortue il faut une photo du profil gauche et une photo du profil droit et ajouter, dans l’idéal, une photo complète de l’animal. Mais, même si vous n’avez qu’un profil, vous pouvez tout de même transmettre vos données.
Si la tortue photographiée figure déjà dans la base de données, vous découvrirez son nom et son historique (plus ou moins long selon la date de "baptême" de l’animal). Si c’est une nouvelle tortue, vous pourrez lui choisir un nom et la suivre dans ses déplacements.
Toutes les observations récoltées seront transmises à la Direction de l’environnement de Polynésie française et transmises au public en fin d’année.
Pour rappel, les tortues sont des espèces sauvages et protégées par le Code de l’environnement de Polynésie française. Aussi, l’observation doit se faire sans déranger les animaux.
Si vous avez déjà pris ou si vous avez l’occasion de prendre des photos de tortues, envoyez vos observations + clichés à l’observatoire des tortues marines de Polynésie française. Pour pouvoir nommer une tortue il faut une photo du profil gauche et une photo du profil droit et ajouter, dans l’idéal, une photo complète de l’animal. Mais, même si vous n’avez qu’un profil, vous pouvez tout de même transmettre vos données.
Si la tortue photographiée figure déjà dans la base de données, vous découvrirez son nom et son historique (plus ou moins long selon la date de "baptême" de l’animal). Si c’est une nouvelle tortue, vous pourrez lui choisir un nom et la suivre dans ses déplacements.
Toutes les observations récoltées seront transmises à la Direction de l’environnement de Polynésie française et transmises au public en fin d’année.
Pour rappel, les tortues sont des espèces sauvages et protégées par le Code de l’environnement de Polynésie française. Aussi, l’observation doit se faire sans déranger les animaux.
Contact
Facebook : Temana o te moana
[email protected]
Site internet l'association Te mana o te moana
Tél : 40 56 40 11 ou 87 71 53 44
Site de l’observatoire des tortues marines de Polynésie française
Facebook : Temana o te moana
[email protected]
Site internet l'association Te mana o te moana
Tél : 40 56 40 11 ou 87 71 53 44
Site de l’observatoire des tortues marines de Polynésie française