Tearii Alpha a présenté mardi après-midi à la presse le programme des premières Assises de l'habitat qui se dérouleront la semaine prochaine. Parmi les invités, des représentants du ministère des Outre-mer et du logement national, grâce auxquels des solutions alternatives pourraient être proposées pour mettre un coup d'accélérateur au logement social en Polynésie.
PAPEETE, le 4 novembre 2015. Le ministère du logement de la Polynésie française en partenariat avec l'Union sociale pour l'habitat outre-mer organisent les premières Assises de l'habitat des régions et collectivités d'outre-mer la semaine prochaine. Ou comment les exemples venus d'ailleurs pourraient inspirer la politique de l'habitat en Polynésie.
Y aura-t-il une révolution à venir en matière de politique du logement en Polynésie française ? A écouter Tearii Alpha, le ministre du logement, il semblerait qu'elle soit en marche. Ou tout au moins que les leçons –pour ne pas dire les erreurs- d'un passé récent pourraient enfin ne plus se reproduire. Par exemple, la faiblesse de livraison de logements sociaux par l'OPH (Office polynésien de l'habitat) au cours des dernières années, faute de parvenir à mobiliser les financements de l'Etat via le Contrat de projets. Le constat est là : pour satisfaire pleinement la demande de logements au cours des 20 prochaines années en Polynésie, il faudrait construire 38 000 logements. "Imaginer bâtir ces 38 000 logements uniquement sur des terrains domaniaux, c'est impossible" énonce le ministre du logement Tearii Alpha. Il faudra donc bâtir sur des terrains privés, mais quand on connait les difficultés inextricables de l'indivision polynésienne on imagine aisément que ce ne sera pas possible du tout…
Alors ? Ne surtout pas céder à la fatalité et trouver des solutions alternatives, dont certaines sont pour le moins très novatrices… La Polynésie aurait ainsi fort à apprendre sur la façon dont certains pays océaniens ont réussi à contourner ce problème de foncier réparti entre des dizaines quand ce ne sont pas des centaines d'indivisaires. "Il ne faut pas toujours vouloir sortir de l'indivision. Car l'indivision menée à son terme peut provoquer un morcellement tel d'une parcelle, qu'au final personne n'arrivera à construire ! On peut ainsi imaginer gérer la parcelle en restant dans l'indivision mais de manière consensuelle afin de construire un collectif familial" développe le ministre. "Ces indivisaires proposeraient le foncier à un bailleur social qui construirait un ensemble sur la parcelle familiale. La famille aurait ainsi à disposition des constructions pour elle-même en location-vente sur son propre terrain. C'est l'une des solutions, mais pas la seule" avance le ministre.
Enfin, il faut aussi prendre en compte que la constructibilité d'une parcelle est évolutive grâce aux nouvelles techniques de construction. "On pense toujours en Polynésie qu'il faut terrasser pour construire, mais avec d'autres solutions d'urbanisme on peut construire sur des pentes fortes sans terrasser… Ce sont ces expériences venues d'ailleurs que nous souhaitons partager lors de ces Assises".
D'AUTRES BAILLEURS SOCIAUX ET INTERMEDIAIRES
L'autre avantage d'organiser ces Assises de l'habitat outre-mer à Tahiti, sera pour le ministre du logement local de pouvoir réunir des décideurs métropolitains de premier rang. Car, certains dossiers sensibles sont en attente de solution. Il en est ainsi de l'intervention de la Caisse des dépôts et consignation (CDC), partenaire incontournable du logement social en France mais aussi dans les départements et régions d'outremer…. mais pas en Polynésie française ! "Avec l'Agence française de développement, la Caisse des dépôts et consignation permet aux bailleurs sociaux d'obtenir des financements moins chers que les emprunts classiques que nous obtenons actuellement. La CDC intervient déjà depuis deux ans en Nouvelle-Calédonie, il faut qu'elle puisse intervenir aussi en Polynésie française prochainement".
De quoi ouvrir de nouvelles solutions d'ingénierie financière pour débloquer les fonds dont l'OPH a besoin pour assurer sa part de financement dans les programmes de construction à venir. La faiblesse des constructions réalisées ces dernières années par l'OPH, en dépit du Contrat de projets avec l'Etat, provenant de l'impossibilité pour le bailleur social d'avancer sa part de financement préliminaire.
Enfin, ce qui va pouvoir booster prochainement la construction de logements en Polynésie, dans le secteur intermédiaire au moins, sera l'apparition d'un nouvel opérateur. En effet, le groupe BPCE (Banque populaire/Caisse d'Epargne) et son partenaire local la Banque de Tahiti souhaite se lancer dans la construction de logements aidés, via la défiscalisation d'autant que la date butoir de ces dispositifs devrait être actée jusqu'à la fin de l'année 2020 au moins. Bref après des années de sur place, la politique du logement pourrait bien enfin décoller en Polynésie française : cela se traduira également par "une réorganisation complète de l'OPH et de toute l'administration liée au logement" poursuivait encore Tearii Alpha et même des programmes d'incitations à la rénovation du parc privé qui en a besoin. Cette fois on croit vraiment rêver !
Y aura-t-il une révolution à venir en matière de politique du logement en Polynésie française ? A écouter Tearii Alpha, le ministre du logement, il semblerait qu'elle soit en marche. Ou tout au moins que les leçons –pour ne pas dire les erreurs- d'un passé récent pourraient enfin ne plus se reproduire. Par exemple, la faiblesse de livraison de logements sociaux par l'OPH (Office polynésien de l'habitat) au cours des dernières années, faute de parvenir à mobiliser les financements de l'Etat via le Contrat de projets. Le constat est là : pour satisfaire pleinement la demande de logements au cours des 20 prochaines années en Polynésie, il faudrait construire 38 000 logements. "Imaginer bâtir ces 38 000 logements uniquement sur des terrains domaniaux, c'est impossible" énonce le ministre du logement Tearii Alpha. Il faudra donc bâtir sur des terrains privés, mais quand on connait les difficultés inextricables de l'indivision polynésienne on imagine aisément que ce ne sera pas possible du tout…
Alors ? Ne surtout pas céder à la fatalité et trouver des solutions alternatives, dont certaines sont pour le moins très novatrices… La Polynésie aurait ainsi fort à apprendre sur la façon dont certains pays océaniens ont réussi à contourner ce problème de foncier réparti entre des dizaines quand ce ne sont pas des centaines d'indivisaires. "Il ne faut pas toujours vouloir sortir de l'indivision. Car l'indivision menée à son terme peut provoquer un morcellement tel d'une parcelle, qu'au final personne n'arrivera à construire ! On peut ainsi imaginer gérer la parcelle en restant dans l'indivision mais de manière consensuelle afin de construire un collectif familial" développe le ministre. "Ces indivisaires proposeraient le foncier à un bailleur social qui construirait un ensemble sur la parcelle familiale. La famille aurait ainsi à disposition des constructions pour elle-même en location-vente sur son propre terrain. C'est l'une des solutions, mais pas la seule" avance le ministre.
Enfin, il faut aussi prendre en compte que la constructibilité d'une parcelle est évolutive grâce aux nouvelles techniques de construction. "On pense toujours en Polynésie qu'il faut terrasser pour construire, mais avec d'autres solutions d'urbanisme on peut construire sur des pentes fortes sans terrasser… Ce sont ces expériences venues d'ailleurs que nous souhaitons partager lors de ces Assises".
D'AUTRES BAILLEURS SOCIAUX ET INTERMEDIAIRES
L'autre avantage d'organiser ces Assises de l'habitat outre-mer à Tahiti, sera pour le ministre du logement local de pouvoir réunir des décideurs métropolitains de premier rang. Car, certains dossiers sensibles sont en attente de solution. Il en est ainsi de l'intervention de la Caisse des dépôts et consignation (CDC), partenaire incontournable du logement social en France mais aussi dans les départements et régions d'outremer…. mais pas en Polynésie française ! "Avec l'Agence française de développement, la Caisse des dépôts et consignation permet aux bailleurs sociaux d'obtenir des financements moins chers que les emprunts classiques que nous obtenons actuellement. La CDC intervient déjà depuis deux ans en Nouvelle-Calédonie, il faut qu'elle puisse intervenir aussi en Polynésie française prochainement".
De quoi ouvrir de nouvelles solutions d'ingénierie financière pour débloquer les fonds dont l'OPH a besoin pour assurer sa part de financement dans les programmes de construction à venir. La faiblesse des constructions réalisées ces dernières années par l'OPH, en dépit du Contrat de projets avec l'Etat, provenant de l'impossibilité pour le bailleur social d'avancer sa part de financement préliminaire.
Enfin, ce qui va pouvoir booster prochainement la construction de logements en Polynésie, dans le secteur intermédiaire au moins, sera l'apparition d'un nouvel opérateur. En effet, le groupe BPCE (Banque populaire/Caisse d'Epargne) et son partenaire local la Banque de Tahiti souhaite se lancer dans la construction de logements aidés, via la défiscalisation d'autant que la date butoir de ces dispositifs devrait être actée jusqu'à la fin de l'année 2020 au moins. Bref après des années de sur place, la politique du logement pourrait bien enfin décoller en Polynésie française : cela se traduira également par "une réorganisation complète de l'OPH et de toute l'administration liée au logement" poursuivait encore Tearii Alpha et même des programmes d'incitations à la rénovation du parc privé qui en a besoin. Cette fois on croit vraiment rêver !
Trois jours de séminaire du 9 au 11 novembre
Réservées aux professionnels qui seront réunis sur invitation ces premières Assises de l'habitat des régions et des collectivités d'outre-mer se déroulent au lycée hôtelier de Punaauia. Trois journées et trois thèmes ont été choisis :
• Lundi 9 novembre : "Aménager la ville durable polynésienne : cadres, méthodes et outils". Seront évoquées les données recueillies sur les logements polynésiens issus des données statistiques du dernier recensement de population en 2012 ; les prémisses du schéma directeur du logement ; le rôle des communes dans les opérations d'aménagement et de programmation de l'habitat ; la résorption de l'habitat insalubre dans les outre-mer.
• Mardi 10 novembre : "Le logement social outremer : actualités et perspectives". Avec des interventions des représentants du ministère des Outre-mer ; la présentation des actions et des règles de financement d'une opération locative sociale, de montage de dossiers financiers et des plans de défiscalisation par des bailleurs sociaux de Martinique, de Guadeloupe, de Nouvelle-Calédonie et de La Réunion.
• Mercredi 11 novembre : "Les défis de l'habitat durable et de la ville solidaire". Pour aborder la politique de la ville en Polynésie française; la présentation du Fare OPH et des évolutions proposées avec des éco-constructeurs ; la présentation de la programmation pluriannuelle du logement social de Polynésie française et enfin des exemples de gestion foncière dans d'autres pays océaniens (Nouvelle-Zélande, Samoa).
Réservées aux professionnels qui seront réunis sur invitation ces premières Assises de l'habitat des régions et des collectivités d'outre-mer se déroulent au lycée hôtelier de Punaauia. Trois journées et trois thèmes ont été choisis :
• Lundi 9 novembre : "Aménager la ville durable polynésienne : cadres, méthodes et outils". Seront évoquées les données recueillies sur les logements polynésiens issus des données statistiques du dernier recensement de population en 2012 ; les prémisses du schéma directeur du logement ; le rôle des communes dans les opérations d'aménagement et de programmation de l'habitat ; la résorption de l'habitat insalubre dans les outre-mer.
• Mardi 10 novembre : "Le logement social outremer : actualités et perspectives". Avec des interventions des représentants du ministère des Outre-mer ; la présentation des actions et des règles de financement d'une opération locative sociale, de montage de dossiers financiers et des plans de défiscalisation par des bailleurs sociaux de Martinique, de Guadeloupe, de Nouvelle-Calédonie et de La Réunion.
• Mercredi 11 novembre : "Les défis de l'habitat durable et de la ville solidaire". Pour aborder la politique de la ville en Polynésie française; la présentation du Fare OPH et des évolutions proposées avec des éco-constructeurs ; la présentation de la programmation pluriannuelle du logement social de Polynésie française et enfin des exemples de gestion foncière dans d'autres pays océaniens (Nouvelle-Zélande, Samoa).