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Depuis 25 ans Manu protège les oiseaux de Polynésie


Un relâché de pétrel de Tahiti. A l'association Manu, c'est  Michel, un bénévole, qui est chargé particulièrement de cette mission. Il y a deux ans il avait assisté à un relâché à Pirae, depuis il ne peut plus s'en passer. (Photo : Jean Kape).
Un relâché de pétrel de Tahiti. A l'association Manu, c'est Michel, un bénévole, qui est chargé particulièrement de cette mission. Il y a deux ans il avait assisté à un relâché à Pirae, depuis il ne peut plus s'en passer. (Photo : Jean Kape).
TARAVAO, le 5 août 2015. La Société d’Ornithologie de Polynésie baptisée Manu, œuvre pour la protection des oiseaux sauvages de Tahiti et des îles ainsi que pour la préservation de leurs habitats. Cette association a été fondée en juillet 1990 par quelques amateurs passionnés par les oiseaux. Elle compte aujourd'hui plus de 140 adhérents et quatre salariés permanents.

Officiellement, l'association Manu est née avec la parution de son annonce dans le Journal Officiel de Polynésie le 9 août 1990, c'était donc il y a quasiment jour pour jour 25 ans. Au cours de ce quart de siècle, l'association s'est structurée au point de devenir un acteur incontournable dans la protection d'espèces d'oiseaux menacées et de leurs habitats mais aussi et surtout, dans l'information véhiculée vers le grand public et en priorité les enfants.

Reconnue d'intérêt général par le gouvernement de Polynésie en juillet 1999 (par arrêté ministériel), la société d'ornithologie de Polynésie Manu est aussi agrée au titre du code de l'environnement depuis juin 2003. Enfin, même si elle œuvre sur le territoire polynésien, l'association a su tisser des liens internationaux : elle est ainsi partenaire de BirdLife International, fédération mondiale d'associations œuvrant pour la conservation des oiseaux. Manu est membre enfin de la Fédération des associations de protection de la nature Te Ora Naho.

MANU A PRIS SON ENVOL

Aujourd'hui Manu gère de nombreux programmes de surveillance et de sauvegarde des espèces d'oiseaux pour lesquels l'association a dû se démener pour obtenir des financements. "On fait de notre mieux pour faire avancer la cause des oiseaux mais avec toujours la conscience qu'il y a toujours beaucoup à faire" témoigne Monique Franc de Ferrière, secrétaire du bureau de l'association et membre fondateur. "Nous avons été amenés à grandir, à nous structurer à suivre des programmes et des actions et donc à embaucher quatre salariés permanents tellement il y a de choses à faire".

Salariés et membres volontaires participent régulièrement, côte à côte, aux actions menées par l'association, particulièrement pour le sauvetage des pétrels, ces grands oiseaux marins qu'il faut aider à repartir pour qu'ils regagnent le grand large ou pour le suivi des monarques de Tahiti qui peuplent encore deux vallées de Punaauia et Paea, ou bien encore pour le suivi du monarque de Fatu Hiva pour lequel l'association a mis en place un salarié aux Marquises.

Un total de 38 espèces d’oiseaux sont protégés en Polynésie française : cinq espèces d’oiseaux marins menacés, une espèce d’oiseau migrateur menacé, 28 oiseaux terrestres endémiques dont 20 espèces qui sont menacées selon les classifications de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et huit autres espèces terrestres endémiques de Polynésie française qui, même si elles ne sont pas directement menacées, présentent une valeur patrimoniale indiscutable. L'environnement naturel de la Polynésie est extraordinaire et les oiseaux sont un des joyaux de ce trésor.

Le Monarque de Tahiti (ici un jeune oiseau) est l'espèce emblématique de l'île. On ne le trouve plus que dans une vallée de Punaauia et deux de Paea.  (Photo Alain Petit).
Le Monarque de Tahiti (ici un jeune oiseau) est l'espèce emblématique de l'île. On ne le trouve plus que dans une vallée de Punaauia et deux de Paea. (Photo Alain Petit).
150 bénévoles, quatre salariés

Comme toutes les associations Manu a fédéré autour d'elle des adhérents qui oeuvrent bénévolement sur les programmes et les actions de la société d'ornithologie, "l'an dernier grâce à eux il y a eu plus de 150 journées de travail effectuées, c'est une force extraordinaire et on ne les remerciera jamais assez" indique Monique Franc de Ferrière, secrétaire du bureau de l'association. Mais depuis quelques années, les programmes se diversifiant et se complexifiant également, il a fallu trouver des financements pour embaucher des salariés afin d'assurer, en permanence, les actions sur le terrain.

L'effectif de Manu est aujourd'hui composé de quatre personnes : Thomas Ghestemme, coordinateur des programmes; Caroline Blanvillain, cette vétérinaire de formation assure le suivi du monarque de Tahiti mais a en charge également la biosécurité "pour empêcher les pestes de rentrer dans des îles épargnées jusqu'ici ou dans les îles où il y a des espèces à protéger". C'est ainsi qu'en Polynésie française Ua Huka et Rimatara sont les deux îles les plus surveillées. Enfin, Manu a embauché deux techniciens de terrain : Laurent Yan à Tahiti et Arthur Matohi à Fatu Hiva.

Visites ornithologiques

Au-delà des actions de protection des oiseaux et de leurs habitats, l'une des grandes missions de Manu est l'information du public, particulièrement des plus jeunes. Chaque année de nombreuses visites de scolaires sont organisées sur les sites de Tahiti à la rencontre, notamment, du monarque. Le 13 août prochain les enseignants d'une école primaire de Punaauia et des agents de la municipalité iront ainsi à la rencontre de cet oiseau unique dans la vallée de la Papehue.
Les visites peuvent également être organisées, à la demande, pour le grand public et les touristes. Il s'agit alors d'une prestation payante organisée en fonction des disponibilités des guides de l'association et de la météo.

CONTACTS
Manu
Société d'ornithologie de Polynésie
Tel. : 40 52 11 00
Mail : [email protected] ou [email protected]
Site Internet : www.manu.pf
Page Facebook : Manu-SOP

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 5 Août 2015 à 16:45 | Lu 2504 fois