PAPEETE, 20 mai 20174 – Quatorze personnes étaient appelées à comparaître devant le tribunal correctionnel, ce mardi dans une vaste affaire de vol et de recel de métaux.
L’entreprise exerçant l’activité de ferrailleur impliquée pour recel aura exporté en Chine 27 tonnes de cuivre, en grande partie issue de larcins sur des chantiers, durant le premier semestre de 2011, période à laquelle s’est intéressée la justice.
Des condamnations allant jusqu’à un an de prison ferme ont été prononcées en correctionnelle à l’encontre des prévenus accusés de vol et d’effraction.
Les trois receleurs écopent de peines de 2 ans et 3 ans de prison assorties d’un an de sursis mise à l’épreuve.
Tous les accusés sont en outre condamnés à payer solidairement un préjudice de 1,52 millions Fcfp à la société Cegelec et de 3,6 millions Fcfp à l’Edt.
Le tribunal statuera à l’audience du 28 octobre prochain sur les intérêts civils de l’EURL Van Fau, de JL Polynésie et de l’OPT, qui sont également plaignants dans ce dossier.
"Les faits sont simples", a illustré le président du tribunal en préambule de l’audience, mardi matin : "En métropole ces vols sont commis par des manouches ; ici aussi nous avons nos manouches", a-t-il comparé en regardant les onze personnes qui lui faisaient face à la barre, prévenues pour des faits de vol en réunion, effraction et dégradation.
"Un petit marché parallèle de misère pour les voleurs", a défendu un avocat qui décrit ses clients comme "des personnes d’extraction modeste qui se lancent dans la récupération de matériaux" et pour qui "les revenus ont exclusivement servi à acheter de la nourriture pendant les période de disette".
Acheté 150 Fcfp à Tahiti, le kilogramme de cuivre était revendu jusqu’à 1250 Fcfp en Chine. Une belle affaire qui a permis au receleur de réaliser un chiffre d’affaires de 13,2 millions Fcfp en 2010 et de 19,4 millions Fcfp en 2011, le tout payé sur un compte bancaire en Chine. Les conteneurs de 40 tonnes étaient préparés en planquant le précieux chargement de cuivre derrière des morceaux de ferraille ou d'aluminium.
"Elle ne posait jamais de question"
"Je ne pensais pas dans ma tête que ça provenait de vols", martèle pour sa défense d'une voix forte Pik Wah Chan épouse Yip, la patronne, dans un français approximatif. Native de Hong Kong, elle est arrivée en Polynésie française en 1987 pour accompagner son mari, recruté comme cuisinier au restaurant le Dragon d’Or. Depuis la fermeture du célèbre établissement de Papeete, le couple a rebondi sur Faa’a, quartier Tavararo, où il gère un petit restaurant.
Puis en 2007 la famille accueille Kim Yee Yip, frère du mari. Il débute une activité de ferrailleur avec un investissement de départ prêté par le couple Yip. Il connaît une croissance fulgurante. C'est l'affaire qui a beaucoup intéressé la justice.
"Lorsque le frère crée son entreprise de ferrailleur, le marché est énorme à Tahiti", exagère Me Des Arcis, avocat du trio de receleurs. "Puisqu’il n’y a personne sur la place".
De fait, les chiffres parlent : en 2008 l’entreprise de récupération de métaux exporte 116 tonnes sur la Chine, puis 122 tonnes en 2009 dont 4 tonnes de cuivre. L’année 2010 montre l’intérêt naissant de cette affaire pour le négoce du cuivre avec 18,5 tonnes exportées sur les 150 tonnes de ferraille vendues. En 2011, sur le premier semestre, ce sont 27 tonnes de cuivre qui seront glissées dans les 194 tonnes de ferraille exportées.
Interrogée sur caractère impressionnant de ces quantités de cuivre exportées, Pik Wah Chan est catégorique : "J’étais confiante, ils m’assuraient que tout était ramassé sur la route ou dans les dépotoirs", assure-t-elle à propos de ses fournisseurs.
"Mais madame, les quantités sont énormes, c’est le problème", interpelle le juge. "Vous ne tenez pas de registre, vous n’avez pas de facture, tous les paiements sont faits en espèces, jusqu’à 250 000 francs d’un coup. Quand on voit de telles quantités, c’est pas possible, ça ne peut pas venir tout du dépotoir ; ou alors on n’est pas très regardant".
"Elle ne posait jamais de question", affirme à la barre l’un des prévenus pour vol. Il ira jusqu’à fournir 400 kilos de métal doré et bien éclatant par semaine. "Elle nous demandait du cuivre, pas les autres métaux. Elle voulait beaucoup de cuivre".
Il explique que les câbles devaient être livrés dénudés et en sections de 1,5 mètre au plus long, sur demande des ferrailleurs. L’entreprise tolérait même que la préparation des tourets de câbles flambants-neufs se fasse sur son pignon, allant jusqu’à fournir les gants et les pinces nécessaires à l’opération.
Les accusés ont accueilli la condamnation sans broncher. Ils ont dix jours pour faire appel.
L’entreprise exerçant l’activité de ferrailleur impliquée pour recel aura exporté en Chine 27 tonnes de cuivre, en grande partie issue de larcins sur des chantiers, durant le premier semestre de 2011, période à laquelle s’est intéressée la justice.
Des condamnations allant jusqu’à un an de prison ferme ont été prononcées en correctionnelle à l’encontre des prévenus accusés de vol et d’effraction.
Les trois receleurs écopent de peines de 2 ans et 3 ans de prison assorties d’un an de sursis mise à l’épreuve.
Tous les accusés sont en outre condamnés à payer solidairement un préjudice de 1,52 millions Fcfp à la société Cegelec et de 3,6 millions Fcfp à l’Edt.
Le tribunal statuera à l’audience du 28 octobre prochain sur les intérêts civils de l’EURL Van Fau, de JL Polynésie et de l’OPT, qui sont également plaignants dans ce dossier.
"Les faits sont simples", a illustré le président du tribunal en préambule de l’audience, mardi matin : "En métropole ces vols sont commis par des manouches ; ici aussi nous avons nos manouches", a-t-il comparé en regardant les onze personnes qui lui faisaient face à la barre, prévenues pour des faits de vol en réunion, effraction et dégradation.
"Un petit marché parallèle de misère pour les voleurs", a défendu un avocat qui décrit ses clients comme "des personnes d’extraction modeste qui se lancent dans la récupération de matériaux" et pour qui "les revenus ont exclusivement servi à acheter de la nourriture pendant les période de disette".
Acheté 150 Fcfp à Tahiti, le kilogramme de cuivre était revendu jusqu’à 1250 Fcfp en Chine. Une belle affaire qui a permis au receleur de réaliser un chiffre d’affaires de 13,2 millions Fcfp en 2010 et de 19,4 millions Fcfp en 2011, le tout payé sur un compte bancaire en Chine. Les conteneurs de 40 tonnes étaient préparés en planquant le précieux chargement de cuivre derrière des morceaux de ferraille ou d'aluminium.
"Elle ne posait jamais de question"
"Je ne pensais pas dans ma tête que ça provenait de vols", martèle pour sa défense d'une voix forte Pik Wah Chan épouse Yip, la patronne, dans un français approximatif. Native de Hong Kong, elle est arrivée en Polynésie française en 1987 pour accompagner son mari, recruté comme cuisinier au restaurant le Dragon d’Or. Depuis la fermeture du célèbre établissement de Papeete, le couple a rebondi sur Faa’a, quartier Tavararo, où il gère un petit restaurant.
Puis en 2007 la famille accueille Kim Yee Yip, frère du mari. Il débute une activité de ferrailleur avec un investissement de départ prêté par le couple Yip. Il connaît une croissance fulgurante. C'est l'affaire qui a beaucoup intéressé la justice.
"Lorsque le frère crée son entreprise de ferrailleur, le marché est énorme à Tahiti", exagère Me Des Arcis, avocat du trio de receleurs. "Puisqu’il n’y a personne sur la place".
De fait, les chiffres parlent : en 2008 l’entreprise de récupération de métaux exporte 116 tonnes sur la Chine, puis 122 tonnes en 2009 dont 4 tonnes de cuivre. L’année 2010 montre l’intérêt naissant de cette affaire pour le négoce du cuivre avec 18,5 tonnes exportées sur les 150 tonnes de ferraille vendues. En 2011, sur le premier semestre, ce sont 27 tonnes de cuivre qui seront glissées dans les 194 tonnes de ferraille exportées.
Interrogée sur caractère impressionnant de ces quantités de cuivre exportées, Pik Wah Chan est catégorique : "J’étais confiante, ils m’assuraient que tout était ramassé sur la route ou dans les dépotoirs", assure-t-elle à propos de ses fournisseurs.
"Mais madame, les quantités sont énormes, c’est le problème", interpelle le juge. "Vous ne tenez pas de registre, vous n’avez pas de facture, tous les paiements sont faits en espèces, jusqu’à 250 000 francs d’un coup. Quand on voit de telles quantités, c’est pas possible, ça ne peut pas venir tout du dépotoir ; ou alors on n’est pas très regardant".
"Elle ne posait jamais de question", affirme à la barre l’un des prévenus pour vol. Il ira jusqu’à fournir 400 kilos de métal doré et bien éclatant par semaine. "Elle nous demandait du cuivre, pas les autres métaux. Elle voulait beaucoup de cuivre".
Il explique que les câbles devaient être livrés dénudés et en sections de 1,5 mètre au plus long, sur demande des ferrailleurs. L’entreprise tolérait même que la préparation des tourets de câbles flambants-neufs se fasse sur son pignon, allant jusqu’à fournir les gants et les pinces nécessaires à l’opération.
Les accusés ont accueilli la condamnation sans broncher. Ils ont dix jours pour faire appel.