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Christian Petit: de retour du Népal ce plombier de Tahiti témoigne...


Christian Petit: de retour du Népal ce plombier de Tahiti témoigne...
Christian Petit est plombier à Tahiti. En visite chez des amis au Népal il y a quelques années, il rencontre SATI, un moine bouddhiste d'origine bretonne qui mène un véritable combat au quotidien pour aider les enfants des rues de Katmandou et coordonne, grâce à l'association qu'il a fondé, Little World Népal, de nombreuses actions pour améliorer la vie des habitants des villages.
En novembre dernier, Christian est animé par un profond désir d'agir lui aussi en faveur de cette population en souffrance. Selon lui, donner, aider, permet d'améliorer sa propre estime de soi. Il décide alors de monter une mission à la hauteur de ses moyens et de ses compétences: Il est plombier, il décide donc de rénover le bloc sanitaire du village de Giri, un petit village accroché aux flancs de l'Himalaya.
Avant son départ, il échange sur son projet avec ses amis du club des Harley de Tahiti, il parle des enfants des rues, les fameux "street-kids" de Kathmandou. Ses amis, touchés, lui demandent donc de bien vouloir faire quelque chose pour ces enfants, ils ne savent pas encore quoi, mais chacun donne une participation en fonction de ses moyens.
200 FCP, "pour nous ce n'est rien, ou pas grand chose, là bas, cela permet d'acheter dpour 1 an de fournitures scolaires pour un enfant!" nous explique Christian.

Quelques jours plus tard, il débarque à Katmandou, et nul mieux que lui, avec ses propres mots, ses propres expressions ne pourrait décrire ce voyage,nous vous livrons donc son récit tel qu'il nous l'a confié. (chacun voudra bien excuser les quelques erreurs de syntaxe, et s'attarder plutôt sur l'histoire elle-même).

Aujourd'hui, Christian Petit souhaite crée une association à Tahiti pour poursuivre cette action et créer un relais local, il cherche des personnes qui pourraient l'aider dans cette démarche, vous pouvez le joindre par téléphone au 72 43 57 ou par mail à [email protected]

Le témoignage de Christian Petit



Petit monde du NEPAL , petite chose nous faisons

Arrivée de nuit à Katmandou Népal, l’aéroport est vide, fait de brique rouge comme toute la ville…des soldats armés pour nous accueillir, c’est Beyrouth, « circulez ! » qu’ on me dit, de l’autre coté de la route… un trentaine de mecs- taxis qui te regardent comme un paquet de bonbon , angoisse, " Où j’ai été me fourrer!...", puis ouf ! Le visage de mon ami Sati moine bouddhiste apparait comme un rayon de soleil ,il est accompagné de deux jeunes Népalais, des « social worker » qui deviendront mes amis.
On prend un taxi, 200fcp pour nous conduire dans la maison ou nous vivrons : Pas de courant , trois étages loués pour 10 000f cp par mois 7 chambres le rdc est destiné aux fonctionnement de l’association « little world Népal » avec laquelle je vais participer à de petites action.
Je prends vite conscience de la pauvreté et, soyons clairs, je parle pas ici du style de pauvreté qui t’empêche de t’acheter le dernier modèle de vini à la mode où le 4x4 de tes rêves ... en Amérique le seuil de pauvreté est de 11$ par jour c’est trois fois plus que ce que la plupart des gens de la planète gagnent , 60% de gens exactement gagnent moins de 300fcp par jour en Russie, 45 millions de gens vivent avec 100fcp par jour en chine, 350 millions aux Népal comme dans d’autres pays aux alentours, la pauvreté est tellement extrême depuis la crise que le nombre de patients chez les docteurs a diminué de moitié, (non pas parcequ’il n’y a plus de malade – NDLR), mais car les gens ne peuvent plus se permettre de payer la consultation qui coûte 5 centimes d’ euro soit 5FCP , ! ALLO !!!!
Quand prendrons-nous la responsabilité collective de la santé de la famille humaine ? (renseignements pris sur internet BETANCOURT gagne 700 000 euro par jour….)
Je vais vite m’apercevoir que « l’humanité » (le sens des valeurs humaines-NDLR) et 1000fois plus présente ici que dans des pays soit disant civilisés.

Sati et moi partons dans les rues de Katmandou pour acheter du papier, des ciseaux, de la peinture, des crayons ; 2500fcp et voila ! une entreprise d’handy grafft vient de naître , on loue des motos et départ aux villages de GIRI et GAIRIMUDI a la frontière du Tibet où des enfants et tout un village nous attendent . Les routes sont très dangereuses, c’est MADMAX en direct mais les paysages sont incroyables, une impression de vivre dans l’émission « envoyé spécial » m’ habitera tout le long de notre voyage , nous passons devant des carrières ou des enfants cassent des cailloux pour 1 euro la journée de 9 heures !
Nous stoppons et grâce à mes amis Népalais nous échangeons, ce sont des gens d’une immense gentillesse, immense comme la chaine de l’HIMALAYA qui nous offre un spectacle en 4 DIMMENSIONS !
Après deux jours de route nous arrivons à Giri , nous sommes accueilli par les autorités du village et les enfants qui nous couronnent de colliers de fleurs aux couleurs éclatantes , nous exposons le projet d’un atelier d’handy graff qui permettra aux gens du village de s’ impliquer dans une source de revenus , la confection d’enveloppes avec carte postale faites à la main et qui seront revendues à Tahiti et en Bretagne 2 euro (230 FCP) ce qui paye la fourniture scolaire d’un enfant pour une année !

Comme quoi on a pas besoin de s’appeler Mr TRES RICHE pour faire une action, le projet leur plait car il ne demandent pas la charité mais le droit à l’éducation comme tous les enfants du monde, ils sont conscients que c’est par là que le pays sortira doucement de la pauvreté.
Nous voila réunis dans une salle de classe ou j’imagine les enfants étudier, pas de fenêtre pas de chauffage et un froid de canard je pense pas que cela donne envie de dormir en classe , nous donnons l’argent pour la réfection du bloc sanitaire de l’école puis nous allons voir le captage d’eau et les travaux de plomberie à effectuer. Je m’aperçois que ça n’a rien à voir avec ceux que je pouvais imaginer : NAPUKA, c’est le grand luxe à coté, mais ces OK HELP PLOMBERIE ça passe ou ça casse, je relève le défi et dirige les travaux !

Nous sommes invités pour le repas par les profs de l’école dans la demeure de la sœur de Umesh mon ami « social worker ». La nourriture népalaise est très bonne surtout quand elle est partagée avec amour comme tout le reste ici , et oui, je constate encore une fois que c’est plus facile de partager la pauvreté en 10 que la richesse en 2 .

Nous voila repartis pour le village suivant ou Sati à entrepris la création d’une crèche dans l’école maternelle de GAIRIMUNDI. Nous passerons une nuit chez les parents de Umesh, des gens très attachants qui ont pris une place dans mon cœur. C’est difficile d’expliquer ces moments, ce que j’ai ressentit, l’impression d’être un privilégié du fait d’avoir put vivre ces instants…qui me marqueront à vie…quand je pense, la grand-mére de mon amie n’avait jamais vu de moto de sa vie, comme tous les enfants voisins.

De retour à KATMANDOU, une autre expérience inoubliable va m’arriver : alors que je roulais sur le coté de la chaussée un bus, comme on ne peut les imaginer chez nous, va m’éjecter de la route et continuer sont chemin comme si rien ne s’était passé et là… je rentre dans un autre monde, c’est mon karma, c’est tout ! Bon d’accord, 2 heures de route avant d’arrivée à l’hôpital de Katmandou, les gens sont désolés, tout le monde me donne des signes d’affection, j’ai vraiment l’impression d’une immense et sincère compassion, je n’en veut pas au chauffeur, c’est comme ça! Là-bas, un bus par jour à un accident avec plusieurs morts, et on en parle pas aux infos, ça fait partie du quotidien. La semaine précédente, un bus a eut un accident en France avec 2 blessés et ça fait la une des infos internationales.
Bref ! me voila hospitalisé dans un des meilleurs hôpitaux : pas d’eau chaude, comme depuis mon arrivée et avec une eau a 0 degré, c’est froid la douche… puis pas de nourriture ,ce n’est pas pris en charge dans les hôpitaux, un membre de la famille doit être là et s’occuper de vous …des chambres d’une trentaine de personnes…par chance il m’ont offert une chambre pour les castes moyennes, donc seul, mais toujours pas d’eau chaude, pas d’hygiène, c’est effrayant de voir à quel point il manque de tout , pas de brancard, une chaise roulante fabriquée localement avec de simples roulettes…j’ai droit à des analyses de sang avant l’anesthésie , je suis terrifié quand je rentre dans le bloc opératoire avec 5 tables d’opération, occupées et séparées par de simples baies vitrées grandes ouvertes… je passe les détails de peur d’être censuré.
Je me réveille avec deux broches dans la main et mon amie Makundha a côté de moi.
Très vite, je veux sortir d’ici et continuer mon action avec les enfants de la rue appelés les « STREET-KID » car mes potes du club TAHITI HARLEY RIDERS avaient fait tourner un chapeau pour cette action là.
Toujours grâce à mes amis « social worker » je vais pouvoir parrainer une journée pour 6 enfants qu’ils sont allé chercher dans les rues de Katmandou. Après, de longues discussions où mes amis on put noter tous les renseignements sur leur histoire, de quel village ils étaient, s’ils avaient de la famille … Cela était facile car Umesh et connu pour sa gentillesse et son dévouement auprès des plus pauvres.
Quand ils sont arrivés à la maison, cela faisait peur, mais après une bonne douche et un bon repas, nous voila partis aux marché où on les a habillé des pieds à la tête. Nous avons beaucoup rit, mais à plusieurs reprises, KAMAL (voir l’action qui a été menée avec Kamal dans le paragraphe suivant-NDLR) un des six enfants, tente de s’échapper. Mais il revient, et nous promet de n’a pas toucher à la colle de la journée. Direction : le parc d’attraction où ils n’ont pas le droit d’entrer en temps normal. Au fur et à mesure que la journée avance ils redeviennent des enfants « normaux », leurs visages se détendent s’éclairent , il jouent aux auto-tamponneuses, partent dans des éclats de rire, comme tout les enfants du monde entier, mais je savais que cette nuit ils allaient dormir dehors dans le froids glacial qui descend de l’Himalaya et là j’ai compris pourquoi ils se droguent avec des sacs en plastique remplis de colle : oublier la douleur du froid , le manque d’amour familial…tout à coup ma gorge me serre, mon nez me pique et là je me dit « NON ! Christian, t’as pas le droit de pleurer » difficilement je me suis repris, car je n’imaginais pas ces gosses venir me consoler, mais l’un d’entre eux vient me voir , c’est le petit KAMAL, et il m’ annonce une merveilleuse nouvelle : après 3 années à vivre dans la rue il est d’accord pour retourner vivre chez sa mère et à l’école ! c’est une victoire !
Apres une superbe journée et un bon repas ,rendez-vous est pris avec Kamal pour le lendemain matin 10h.
Kamal Shrestha, garçon de 13 ans de Barhabise a quitté son domicile à l'âge de 11 ans. Il est né dans une famille très pauvre et la vie était très difficile.
Sa famille possède seulement une petite cabane. Le revenu de sa famille dépend du salaire journalier gagné par sa mère et son père, travaillant dur dans le marché à proximité.
Lorsque Kamal a eu 11 ans, ses parents ont eu un autre enfant, il devenait un fardeau pour la famille. Ses parents ne pouvaient pas l'envoyer à l'école privée.
Il a quitté son école publique à sa 3ème année et il s'est enfui à la ville de Kathmandou. La raison était économique et affective : la déception avec ses parents (remariage, mauvaise relation avec son beau père) et sa scolarité était difficile, il voulait aussi voir la vie en ville.
Il arrive à Katmandou . Il était aimé des gens, des chiens et des enfants comme lui. Peu à peu, cette vie est devenue sombre. Il a commencé la mendicité, la collecte de plastique, le travail dans certains hôtels, pour sa subsistance. Pour oublier sa déception, il a également commencé à utiliser «LA COLLE»…

Grâce a cette journée et aux membres de Little World Népal qui venaient juste de commencer un programme sur les problèmes des srteetkid, KAMAL a été pris en charge
Ces programmes sont organisés à l’occasion de l’anniversaire de l’association et sont financés par l'argent de poche de chaque étudiant Népalais .
Encore une fois en décembre 2010, les membres de LWN ont eu un nouveau contact avec Kamal pour le même programme.
Au départ du bus, Kamal, la larme glissant sur ses joues donne un dernier sourire avant d'y monter. Le numéro de téléphone d’un membre de la LWN lui avait été donné avec un sac de vêtements neufs et un cadeau pour sa mère.
Après une semaine, les membres de LWN avec le président de LWNF Umesh sont allés dans son village pour rendre visite à sa famille.
Des dispositions ont été prises pour ses études à l'école de proximité.
L’achat de matériel scolaire, une coupe chez le coiffeur était aussi au programme, demain Kamal ira et sera sur les bancs d’école.
Une longue discussion avec les parents, la promesse que nous ne le laisserons pas tomber.
Kamal est un « DAI » pour nous (en français « petit frère »)
A ce jour, tout est ok. Nous avons Kamal au moins une fois par semaine au téléphone, la fondation s’occupe bien de son suivi.
Kamal nous fait savoir qu'il est bien dans sa famille et que l’école lui convient très bien.

De petits gestes pour de grandes causes !

Christian PETIT

Ouverture d'un atelier de création de cartes au village de Gairimudi

Christian Petit: de retour du Népal ce plombier de Tahiti témoigne...
Voilà, c'est fait ! Depuis quelques semaines, un atelier de travaux manuels nommé "Atelier Sister Jeanne" vient d'ouvrir ses portes dans le village de Gairimudi.

Le projet est de créer des cartes postales afin de les vendre en France ou à Tahiti. Elles sont réalisées en cours de travaux manuels par les élèves mais aussi le samedi par un groupe de femmes du village, cela leur permet d'avoir un petit revenu supplémentaire.

Le prix de revient de la carte est d'environ 20 centimes d'euros, vendu 2 euros en France et 230 FCP à Tahiti:
- 1/3 de cet argent sera versée à l'école du village,
- 1/3 pour l'association "Little World Nepal" pour ses divers et futurs projets,
- 1/3 pour les femmes du village.

Certaines femmes du village descendent à la rivière chaque jour pour aller casser des cailloux pour des entreprises privées. Pour 9 heures de dur travail, le salaire est d'1 euro par jour. La venue de cet atelier est un plus pour ces femmes. Ensemble, elles se retrouvent, travaillent, parlent et rient avec un salaire supérieur à leur quotidien.

L'atelier pour ces femmes est ouvert 1 journée par semaine, en général le samedi, jour de repos au Népal.

Si la vente de ces cartes en 2010 a été une très bonne année, nous espérons en faire autant en 2011 et cela permettrait de donner plus de travail aux femmes du village.

Vous pouvez acheter ces cartes auprès de Christian Petit à Tahiti ( tel 72 43 57) ou en les commandant à l'adresse internet suivante [email protected].
ou rendez-vous sur le site de Little world Nepal

Rédigé par Avec Christian Petit le Vendredi 7 Janvier 2011 à 10:02 | Lu 4562 fois