Charles Fong Loi pourrait annoncer sa démission du groupe Tahoera'a en fin de semaine. La décision sera prise à l'issue et conformément au vote exprimé par les 60 membres du bureau fédéral du parti Taatira No Te Hau.
PAPEETE, 19 octobre 2015 - Le Taatira No Te Hau, parti du représentant Charles Fong Loi doit se réunir en bureau exécutif ce mercredi, pour fixer la date de l’assemblée du bureau fédéral qui devra statuer, avant la fin de la semaine, sur la démission de l’élu aujourd’hui encore affilié au groupe Tahoera’a Huiraatira à l’assemblée.
Charles Fong Loi a annoncé l’imminence de cette procédure à Gaston Flosse en ces termes : "Président, je ne peux pas devenir un général sans armée", nous dit-il tandis que ses homologues du groupe orange ont été prévenus peu avant la séance plénière de jeudi dernier.
La position de Charles Fong Loi au sein du groupe Tahoera’a est très précaire depuis la constitution, en mai dernier, du groupe Tapura Huiraatira. Des rumeurs circulent depuis lors pour indiquer que l’élu Taatira No Te Hau est pressé par des membres influents de son parti, notamment Robert Tanseau, de rejoindre le groupe des pro-Fritch.
Lors d’une entrevue avec Edouard Fritch, le 6 octobre dernier, il s’était même fait fort de convaincre Evans Haumani et Fernand Tahiata de démissionner avec lui du Tahoera’a, si le chef de l’exécutif voulait bien retarder l’annonce du remaniement qui devait renvoyer Frédéric Riveta et René Temeharo à Tarahoi. L'engagement resta sans effet. Et Charles Fong Loi pourrait annoncer sa démission du groupe orange avant la fin de la semaine. Mais cela se fera dans les formes : après un suffrage majoritaire des 60 membres du bureau fédéral de son parti.
Si tel était le cas, le groupe Tahoera’a se retrouverait à 19 représentants à Tarahoi, tandis que les pro-Fritch passeraient à 27.
Comment se positionne le représentant Charles Fong Loi, aujourd’hui dans l’hémicycle ?
Charles Fong Loi : D’abord, je souhaite être clair là-dessus, on ne parle pas de la position de Charles Fong Loi mais de la position du parti Taatira No Te Hau. Je l’ai répété : mon positionnement dans l’hémicycle ne m’appartient pas. Si je dois changer de groupe, ce sera après une décision collégiale prise par les membres du bureau fédéral. Nous devons nous réunir très bientôt.
Je dois avoir le soutien formel de ma base. Si je change de camp pour soutenir le gouvernement ce sera à l’issue d’un vote (…). Si la majorité s’exprime pour que je bascule, je basculerai. Pour l’instant, en attendant, je ne peux pas me permettre d’affirmer que je vais changer de camp.
Concrètement, comment et dans quels délais cela va-t-il se faire ?
Charles Fong Loi : Le bureau fédéral compte 60 membres (…) avec le pouvoir de vote. Il se réunira très bientôt, avant la fin de la semaine. Pour l’instant, tout ce que je peux vous dire c’est que la décision sera prise avant dimanche. Nous devons d’abord réunir les 12 membres du comité exécutif, en milieu de semaine.
Cela fait un moment que des membres influents du parti vous incitent à bouger, n'est-ce pas ?
Charles Fong Loi : Pas du tout. On se voit régulièrement pour en parler. Ce que j’entends surtout c’est l’interrogation de nos membres sur ce vers quoi nous mène l’instabilité politique actuelle. La question c’est : le Taatira No Te Hau, avec son siège à l’assemblée va-t-il continuer à contribuer à cette instabilité ? (…) Si le parti estime qu’en bougeant on peut faire évoluer favorablement la situation, il m’appartiendra de le faire. Ce sera une décision très démocratique.
Vous avez été élu avec le soutien du Tahoera’a. N’aurez-vous pas le sentiment alors de manquer de loyauté à l’égard du parti de Gaston Flosse ?
Charles Fong Loi : J’ai été éduqué dans le sens du respect de la parole donnée. C’est vrai que je siège à l’assemblée grâce au Tahoera’a Huiraatira. Aujourd’hui, je suis sensible à cette valeur de loyauté ; mais la situation va au-delà de ça : si j’ai accepté de siéger à l’assemblée, c’est pour le bien de la population, ce n’est pas pour le bien d’un parti. Je suis élu pour travailler pour le peuple. Que voit-on aujourd’hui ? Que ça va mal : les gens perdent leur emploi ; certains sont prêts à occuper n’importe quel emploi pour nourrir leur famille ; les familles sont dans le besoin.
Si cela ne tenait qu’à vous, auriez-vous déjà rejoint le groupe Tapura Huiraatira ?
Charles Fong Loi : Si ça ne tenait qu’à moi : non. Je le dis en toute franchise. Pourquoi ? Parce que nous avons des valeurs et la fidélité en est une. Pour l’instant, le Tahoera’a n’a pas dérapé vis-à-vis de la ligne de conduite qui vaut à ce parti d’avoir fait un tel score en 2013.
En septembre 2014, vous faisiez partie de la majorité qui a choisi de confier l’exécutif à Edouard Fritch. A-t-il dérapé selon vous depuis ?
Charles Fong Loi : Pas du tout. Edouard est un bon Président (…) ; mais le Tahoera’a est un bon parti : qu’il n’y ait aucun malentendu dans ce que je vais dire. Le gouvernement d’Edouard fait de son mieux ! Je vois les efforts qu’ils font. Mais je ne comprends pas où va le Pays avec cette instabilité. Et je ne veux pas cautionner ça. Ma base m’interroge : "Président, où est-ce qu’on va ? As-tu bien réfléchi ?" A partir de là, je suis contraint de faire le point démocratiquement avec ma base.
Cette situation, vous l’avez présentée à Gaston Flosse ?
Charles Fong Loi : Bien sûr. Très récemment je lui ai présenté la situation ainsi : "Président, je ne peux pas devenir un général sans armée. En tant que général, si ma base me quitte, qu’est-ce que je fais ?" J’ai été élu démocratiquement, il va de soi que je dois écouter ce que pense la majorité de ma base.
Charles Fong Loi a annoncé l’imminence de cette procédure à Gaston Flosse en ces termes : "Président, je ne peux pas devenir un général sans armée", nous dit-il tandis que ses homologues du groupe orange ont été prévenus peu avant la séance plénière de jeudi dernier.
La position de Charles Fong Loi au sein du groupe Tahoera’a est très précaire depuis la constitution, en mai dernier, du groupe Tapura Huiraatira. Des rumeurs circulent depuis lors pour indiquer que l’élu Taatira No Te Hau est pressé par des membres influents de son parti, notamment Robert Tanseau, de rejoindre le groupe des pro-Fritch.
Lors d’une entrevue avec Edouard Fritch, le 6 octobre dernier, il s’était même fait fort de convaincre Evans Haumani et Fernand Tahiata de démissionner avec lui du Tahoera’a, si le chef de l’exécutif voulait bien retarder l’annonce du remaniement qui devait renvoyer Frédéric Riveta et René Temeharo à Tarahoi. L'engagement resta sans effet. Et Charles Fong Loi pourrait annoncer sa démission du groupe orange avant la fin de la semaine. Mais cela se fera dans les formes : après un suffrage majoritaire des 60 membres du bureau fédéral de son parti.
Si tel était le cas, le groupe Tahoera’a se retrouverait à 19 représentants à Tarahoi, tandis que les pro-Fritch passeraient à 27.
Comment se positionne le représentant Charles Fong Loi, aujourd’hui dans l’hémicycle ?
Charles Fong Loi : D’abord, je souhaite être clair là-dessus, on ne parle pas de la position de Charles Fong Loi mais de la position du parti Taatira No Te Hau. Je l’ai répété : mon positionnement dans l’hémicycle ne m’appartient pas. Si je dois changer de groupe, ce sera après une décision collégiale prise par les membres du bureau fédéral. Nous devons nous réunir très bientôt.
Je dois avoir le soutien formel de ma base. Si je change de camp pour soutenir le gouvernement ce sera à l’issue d’un vote (…). Si la majorité s’exprime pour que je bascule, je basculerai. Pour l’instant, en attendant, je ne peux pas me permettre d’affirmer que je vais changer de camp.
Concrètement, comment et dans quels délais cela va-t-il se faire ?
Charles Fong Loi : Le bureau fédéral compte 60 membres (…) avec le pouvoir de vote. Il se réunira très bientôt, avant la fin de la semaine. Pour l’instant, tout ce que je peux vous dire c’est que la décision sera prise avant dimanche. Nous devons d’abord réunir les 12 membres du comité exécutif, en milieu de semaine.
Cela fait un moment que des membres influents du parti vous incitent à bouger, n'est-ce pas ?
Charles Fong Loi : Pas du tout. On se voit régulièrement pour en parler. Ce que j’entends surtout c’est l’interrogation de nos membres sur ce vers quoi nous mène l’instabilité politique actuelle. La question c’est : le Taatira No Te Hau, avec son siège à l’assemblée va-t-il continuer à contribuer à cette instabilité ? (…) Si le parti estime qu’en bougeant on peut faire évoluer favorablement la situation, il m’appartiendra de le faire. Ce sera une décision très démocratique.
Vous avez été élu avec le soutien du Tahoera’a. N’aurez-vous pas le sentiment alors de manquer de loyauté à l’égard du parti de Gaston Flosse ?
Charles Fong Loi : J’ai été éduqué dans le sens du respect de la parole donnée. C’est vrai que je siège à l’assemblée grâce au Tahoera’a Huiraatira. Aujourd’hui, je suis sensible à cette valeur de loyauté ; mais la situation va au-delà de ça : si j’ai accepté de siéger à l’assemblée, c’est pour le bien de la population, ce n’est pas pour le bien d’un parti. Je suis élu pour travailler pour le peuple. Que voit-on aujourd’hui ? Que ça va mal : les gens perdent leur emploi ; certains sont prêts à occuper n’importe quel emploi pour nourrir leur famille ; les familles sont dans le besoin.
Si cela ne tenait qu’à vous, auriez-vous déjà rejoint le groupe Tapura Huiraatira ?
Charles Fong Loi : Si ça ne tenait qu’à moi : non. Je le dis en toute franchise. Pourquoi ? Parce que nous avons des valeurs et la fidélité en est une. Pour l’instant, le Tahoera’a n’a pas dérapé vis-à-vis de la ligne de conduite qui vaut à ce parti d’avoir fait un tel score en 2013.
En septembre 2014, vous faisiez partie de la majorité qui a choisi de confier l’exécutif à Edouard Fritch. A-t-il dérapé selon vous depuis ?
Charles Fong Loi : Pas du tout. Edouard est un bon Président (…) ; mais le Tahoera’a est un bon parti : qu’il n’y ait aucun malentendu dans ce que je vais dire. Le gouvernement d’Edouard fait de son mieux ! Je vois les efforts qu’ils font. Mais je ne comprends pas où va le Pays avec cette instabilité. Et je ne veux pas cautionner ça. Ma base m’interroge : "Président, où est-ce qu’on va ? As-tu bien réfléchi ?" A partir de là, je suis contraint de faire le point démocratiquement avec ma base.
Cette situation, vous l’avez présentée à Gaston Flosse ?
Charles Fong Loi : Bien sûr. Très récemment je lui ai présenté la situation ainsi : "Président, je ne peux pas devenir un général sans armée. En tant que général, si ma base me quitte, qu’est-ce que je fais ?" J’ai été élu démocratiquement, il va de soi que je dois écouter ce que pense la majorité de ma base.