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Centrale à charbon en Nouvelle-Calédonie: les écologistes déplorent le "double langage" de Lurel


Centrale à charbon en Nouvelle-Calédonie: les écologistes déplorent le "double langage" de Lurel
NOUMÉA, 14 octobre 2013 (AFP) - Des associations écologiques de Nouvelle-Calédonie ont accusé lundi Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, de double langage sur l'environnement après le feu vert donné par l'Etat au choix du charbon pour la future centrale électrique de la Société Le Nickel (SLN).

"L'Etat ne respecte pas ses engagements nationaux et internationaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de la biodiversité. Nous pensons qu'il est schizophrène", a protesté dans un communiqué Ensemble Pour la Planète (EPLP), qui regroupe 16 associations écologiques.

Ce collectif se dit "choqué" par les déclarations du ministre le 28 septembre à Nouméa affirmant que le charbon est "le meilleur choix au plan économique et le plus efficace au plan environnemental" pour la future centrale électrique de la SLN, usine métallurgique aux portes de Nouméa.

M. Lurel s'appuyait sur les conclusions d'un rapport d'expertise interministériel.

"Victorin Lurel s'est exprimé non pas au nom d'un Etat impartial mais d'un Etat actionnaire (l'Etat détient 26% d'Eramet, maison mère de la SLN, NDLR). Il est juge et partie sur le sujet", a dénoncé Martine Cornaille, présidente d'EPLP.

Elle a reproché à M. Lurel de "bafouer" les promesses faites lors de la Conférence environnementale le 15 septembre dernier à Paris où il avait plaidé en faveur d'une France "exemplaire en matière de reconquête de la biodiversité".

"Comment, dans ces conditions, le gouvernement peut-il affirmer qu'il veut faire de l'outre-mer une vitrine pour les énergies renouvelables ?", s'est demandée Mme Cornaille dans une déclaration à l'AFP.

Fermement opposée au charbon, EPLP avait proposé une centrale "mixte couplant solaire thermodynamique et énergie fossile". Les experts de l'Etat ont jugé qu'il n'était "pas possible de justifier économiquement" cette option.

La SLN fonctionne actuellement avec une centrale au fuel vieille de plus 40 ans, dont les rejets en dioxyde de soufre engendrent régulièrement des pics de pollution qui s'ajoutent aux poussières de l'usine métallurgique.

Deux enquêtes épidémiologiques sur l'état de santé bronchopulmonaire des habitants de la zone ont été diligentées mais aucun résultat n'a jusqu'alors filtré, a indiqué EPLP.

Deux autres usines métallurgiques, récemment entrées en production, fonctionnent avec des centrales au charbon, faisant de la Nouvelle-Calédonie l'un des plus gros émetteurs de CO2 par habitant et par an de la planète.

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Rédigé par () le Lundi 14 Octobre 2013 à 06:01 | Lu 1767 fois