PARIS, le 28 septembre 2016 - La ministre Ericka Bareigts a présenté ce mercredi à Paris son projet de budget pour l'outremer en 2017. Un "équivalent fonds vert" sera créé pour financer la lutte contre le réchauffement climatique.
A l’approche de la campagne présidentielle, Ericka Bareigts s’est montrée combative lors de la présentation, ce mercredi à Paris, de son premier budget en tant que ministre des Outremer. "Chez moi, il n’y a que des bonnes nouvelles", a-t-elle résumé. Globalement, elle présente son budget comme "volontaire malgré les contraintes budgétaires" et en soutien à l’activité économique et à l’investissement. Elle souligne que son budget dépasse les deux milliards d’euros (238,6 milliards de Fcfp), ce que "le quinquennat précédent n’avait jamais fait", en ciblant Nicolas Sarkozy.
Pour la Polynésie, ce budget honore d’abord une promesse du président de la République. Lors de son discours prononcé à Papeete le 22 février dernier, François Hollande avait annoncé que la Dotation globale d’autonomie (DGA), serait "sanctuarisée dans le Statut" et rétablie à plus de 90 millions d’euros, alors que le ministère du Budget l’avait diminuée depuis quelques années. C’est confirmé, ce dotation au titre de la "dette nucléaire" après la fin des essais nucléaires en 1996, sera ramené "à son niveau initial", soit 90,5 millions d’euros (10,8 milliards de Fcfp).
Le budget alloué à la Polynésie augmente donc de 10 millions d’euros, "en lien avec la reconnaissance du fait nucléaire". Pour Ericka Bareigts, c’est "un geste fort et important que fait le gouvernement vis-à-vis des Polynésiens".
Ce projet de budget 2017 vient aussi confirmer un engagement pris lors de la Cop21, en décembre dernier. Le président de la Polynésie Edouard Fritch avait beaucoup milité auprès de l’Etat pour qu’un fonds Vert soit ouvert aux outremer français pour leur permettre de financer les investissements nécessaires pour faire face au réchauffement climatique et à la montée des eaux. L’ex ministre des Outremer, George Pau-Langevin avait émis des réserves, rappelant que ce fonds devait venir en aide aux pays en développement. Finalement, Ericka Bareigts a annoncé aujourd’hui "la création d’un équivalent Fonds vert" que l’Etat va abonder de 25 millions d’euros, ce qui doit permettre à l’AFD (Agence française pour le développement) de proposer 100 millions d’euros (12 milliards Fcfp) de prêts qui "devront permettre de lutter contre les effets du réchauffement climatique, et je pense en particulier à la Polynésie".
Nommée ministre il y a tout juste un mois, Ericka Bareigts va donc défendre un budget très largement préparé par sa prédécesseur George Pau-Langevin, les arbitrages ayant été rendus durant l’été. Mais elle précise à Tahiti-Infos qu’elle est parvenue à y apposer sa "touche" personnelle, en particulier sur la question de "l’équivalent Fonds vert".
A l’approche de la campagne présidentielle, Ericka Bareigts s’est montrée combative lors de la présentation, ce mercredi à Paris, de son premier budget en tant que ministre des Outremer. "Chez moi, il n’y a que des bonnes nouvelles", a-t-elle résumé. Globalement, elle présente son budget comme "volontaire malgré les contraintes budgétaires" et en soutien à l’activité économique et à l’investissement. Elle souligne que son budget dépasse les deux milliards d’euros (238,6 milliards de Fcfp), ce que "le quinquennat précédent n’avait jamais fait", en ciblant Nicolas Sarkozy.
Pour la Polynésie, ce budget honore d’abord une promesse du président de la République. Lors de son discours prononcé à Papeete le 22 février dernier, François Hollande avait annoncé que la Dotation globale d’autonomie (DGA), serait "sanctuarisée dans le Statut" et rétablie à plus de 90 millions d’euros, alors que le ministère du Budget l’avait diminuée depuis quelques années. C’est confirmé, ce dotation au titre de la "dette nucléaire" après la fin des essais nucléaires en 1996, sera ramené "à son niveau initial", soit 90,5 millions d’euros (10,8 milliards de Fcfp).
Le budget alloué à la Polynésie augmente donc de 10 millions d’euros, "en lien avec la reconnaissance du fait nucléaire". Pour Ericka Bareigts, c’est "un geste fort et important que fait le gouvernement vis-à-vis des Polynésiens".
Ce projet de budget 2017 vient aussi confirmer un engagement pris lors de la Cop21, en décembre dernier. Le président de la Polynésie Edouard Fritch avait beaucoup milité auprès de l’Etat pour qu’un fonds Vert soit ouvert aux outremer français pour leur permettre de financer les investissements nécessaires pour faire face au réchauffement climatique et à la montée des eaux. L’ex ministre des Outremer, George Pau-Langevin avait émis des réserves, rappelant que ce fonds devait venir en aide aux pays en développement. Finalement, Ericka Bareigts a annoncé aujourd’hui "la création d’un équivalent Fonds vert" que l’Etat va abonder de 25 millions d’euros, ce qui doit permettre à l’AFD (Agence française pour le développement) de proposer 100 millions d’euros (12 milliards Fcfp) de prêts qui "devront permettre de lutter contre les effets du réchauffement climatique, et je pense en particulier à la Polynésie".
Nommée ministre il y a tout juste un mois, Ericka Bareigts va donc défendre un budget très largement préparé par sa prédécesseur George Pau-Langevin, les arbitrages ayant été rendus durant l’été. Mais elle précise à Tahiti-Infos qu’elle est parvenue à y apposer sa "touche" personnelle, en particulier sur la question de "l’équivalent Fonds vert".
La Polynésie pas éligible au Fonds vert de l’ONU
Le Fonds vert pour le climat est un mécanisme financier de l'Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il a pour objectif de réaliser un transfert de fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables afin de mettre en place des projets dans le cadre de la lutte contre les effets des changements climatiques.
Le problème étant pour la Polynésie française, qu’en tant que collectivité française ultramarine, elle ne peut prétendre au bénéfice de cette aide, bien qu’avec ses 118 îles réparties sur une zone économique exclusive marine de 5 millions de km2, le Pays d’outre-mer se trouve directement exposé aux effets du changement climatique, et notamment l’élévation du niveau océanique. Cette situation se pose dans des termes similaires, vis-à-vis des règles du Fonds vert, pour le Groenland. Ce vaste territoire de l’Atlantique nord, directement atteint par les effets du changement climatique, victime d’une fonte massive de ses glaciers, est également pénalisé par un statut lui donnant des compétences élargies mais le liant encore aujourd’hui au royaume du Danemark, un pays considéré comme "développé" et donc non bénéficiaire du Fonds vert.
Un rapport publié en octobre 2015 par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a évalué à 61,8 milliards de dollars les financements publics et privés mobilisés en 2014 pour le Fonds vert. Ce fonds constitué par les pays développés en faveur d’actions climatiques dans les pays en développement, a été créé en 2010 à l’issue de la conférence de Cancun et prévoit de mobiliser 100 milliards de dollars US (10644 milliards Fcfp au taux de change actuel, NDLR) par an d’ici à 2020. JPV
Le problème étant pour la Polynésie française, qu’en tant que collectivité française ultramarine, elle ne peut prétendre au bénéfice de cette aide, bien qu’avec ses 118 îles réparties sur une zone économique exclusive marine de 5 millions de km2, le Pays d’outre-mer se trouve directement exposé aux effets du changement climatique, et notamment l’élévation du niveau océanique. Cette situation se pose dans des termes similaires, vis-à-vis des règles du Fonds vert, pour le Groenland. Ce vaste territoire de l’Atlantique nord, directement atteint par les effets du changement climatique, victime d’une fonte massive de ses glaciers, est également pénalisé par un statut lui donnant des compétences élargies mais le liant encore aujourd’hui au royaume du Danemark, un pays considéré comme "développé" et donc non bénéficiaire du Fonds vert.
Un rapport publié en octobre 2015 par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a évalué à 61,8 milliards de dollars les financements publics et privés mobilisés en 2014 pour le Fonds vert. Ce fonds constitué par les pays développés en faveur d’actions climatiques dans les pays en développement, a été créé en 2010 à l’issue de la conférence de Cancun et prévoit de mobiliser 100 milliards de dollars US (10644 milliards Fcfp au taux de change actuel, NDLR) par an d’ici à 2020. JPV