PAPEETE, le 27 septembre 2017 - Interdit par le protocole de Montréal signé 1987, le fongicide, utilisé dans la fumigation, est utilisé en Polynésie depuis les années 60… et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Pour l'heure, aucun produit de substitution n'a été trouvé.
"Comment pouvons nous continuer à nous empoisonner de la sorte?", s'interroge une maman inquiète quant aux traitements reçus par les produits consommés par ses enfants. Résidente des Tuamotu, elle s'est informée sur la procédure subie par les fruits et légumes avant d'arriver dans les îles. Réponse : par fumigation avec un gaz qui est le bromure de méthyle, connu aussi sous le nom de bromométhane.
Différentes études ont prouvé que ce gaz détruit en l'ozone en haute atmosphère. En 1987, le protocole de Montréal l'a interdit. Son utilisation a été fortement réduite jusqu'à être totalement interdite en France en 2005, avec quelques dérogations, puis en 2011 par l'Union européenne. En Polynésie, le bromure de méthyle sert pour le traitement des fruits et des légumes depuis les années 1960. Il est aussi encore utilisé dans les pays dits "en développement".
"C'était un produit utilisé partout dans le monde du fait de ses multiples propriétés et pour des traitements de quarantaine pour des denrées d'origine végétale", explique Djeen Cheou, ingénieur phytosanitaire et responsable de la cellule phytosanitaire à la direction de la biosécurité. Au fenua, c'est pour cette raison qu'il est encore utilisé. Le traitement est réalisé sur les fruits et les légumes à destination des îles, afin d'éviter la propagation d'insectes et de maladies. Il l'est aussi, si nécessaire, sur les produits importés dans le cas où les services phytosanitaires remarqueraient un problème. Le bromure de méthane n'a pas été interdit seulement pour ses effets sur la couche d'ozone. Il l'a aussi été pour sa toxicité.
"Comment pouvons nous continuer à nous empoisonner de la sorte?", s'interroge une maman inquiète quant aux traitements reçus par les produits consommés par ses enfants. Résidente des Tuamotu, elle s'est informée sur la procédure subie par les fruits et légumes avant d'arriver dans les îles. Réponse : par fumigation avec un gaz qui est le bromure de méthyle, connu aussi sous le nom de bromométhane.
Différentes études ont prouvé que ce gaz détruit en l'ozone en haute atmosphère. En 1987, le protocole de Montréal l'a interdit. Son utilisation a été fortement réduite jusqu'à être totalement interdite en France en 2005, avec quelques dérogations, puis en 2011 par l'Union européenne. En Polynésie, le bromure de méthyle sert pour le traitement des fruits et des légumes depuis les années 1960. Il est aussi encore utilisé dans les pays dits "en développement".
"C'était un produit utilisé partout dans le monde du fait de ses multiples propriétés et pour des traitements de quarantaine pour des denrées d'origine végétale", explique Djeen Cheou, ingénieur phytosanitaire et responsable de la cellule phytosanitaire à la direction de la biosécurité. Au fenua, c'est pour cette raison qu'il est encore utilisé. Le traitement est réalisé sur les fruits et les légumes à destination des îles, afin d'éviter la propagation d'insectes et de maladies. Il l'est aussi, si nécessaire, sur les produits importés dans le cas où les services phytosanitaires remarqueraient un problème. Le bromure de méthane n'a pas été interdit seulement pour ses effets sur la couche d'ozone. Il l'a aussi été pour sa toxicité.
D'IMPORTANTES NORMES DE SÉCURITÉ
"Le bromure de méthyle est très toxique par inhalation (mais peut aussi être absorbé par la peau). Les personnes les plus exposées sont donc celles qui utilisent directement le produit", explique un article de Futura Sciences, daté de novembre 2011.
Les services du Pays en sont conscients. Mais ils l'assurent : les normes de sécurité sont respectées. "Il n'y a aucun risque pour celui qui opère les traitements. Les enceintes ont été conçues pour la fumigation. Elles sont étanches. Depuis les années 60, nous réalisons des contrôles réguliers. Depuis 2003, nous avons fait des sessions de formation par rapport à l'utilisation de ce gaz. Nous avons fait venir un expert de France", assure l'ingénieur.
En 2013, le quotidien Le Monde détaillait les effets de ce gaz sur la santé, dans un reportage intitulé : Vertige, nausée, cancer... : les effets dus à la fumigation des conteneurs. "Dans le premier paragraphe de son article, le journaliste dressait une liste de troubles subis par les personnes qui sont entrées au contact du gaz : "Migraines, troubles de la concentration et de la mémoire, vertiges et nausée, irritation de la peau, lésions des muqueuses du nez et des yeux, symptômes respiratoires et crampes musculaires, ou encore troubles de l'humeur et fatigue inhabituelle sont quelques-uns des signes d'une intoxication chronique ou aiguë due aux gaz utilisés pour désinfecter les conteneurs qui arrivent dans les ports de l'Union européenne."
Les services du Pays en sont conscients. Mais ils l'assurent : les normes de sécurité sont respectées. "Il n'y a aucun risque pour celui qui opère les traitements. Les enceintes ont été conçues pour la fumigation. Elles sont étanches. Depuis les années 60, nous réalisons des contrôles réguliers. Depuis 2003, nous avons fait des sessions de formation par rapport à l'utilisation de ce gaz. Nous avons fait venir un expert de France", assure l'ingénieur.
En 2013, le quotidien Le Monde détaillait les effets de ce gaz sur la santé, dans un reportage intitulé : Vertige, nausée, cancer... : les effets dus à la fumigation des conteneurs. "Dans le premier paragraphe de son article, le journaliste dressait une liste de troubles subis par les personnes qui sont entrées au contact du gaz : "Migraines, troubles de la concentration et de la mémoire, vertiges et nausée, irritation de la peau, lésions des muqueuses du nez et des yeux, symptômes respiratoires et crampes musculaires, ou encore troubles de l'humeur et fatigue inhabituelle sont quelques-uns des signes d'une intoxication chronique ou aiguë due aux gaz utilisés pour désinfecter les conteneurs qui arrivent dans les ports de l'Union européenne."
"POUR LE CONSOMMATEUR, IL N'Y A PAS DE PROBLÈME"
En ce qui concerne la santé du consommateur, le discours reste le même. Selon les services du pays, les résidus du produit s'évaporent plusieurs heures après la fumigation. Il n'y aurait donc aucune conséquence sur la condition des mangeurs de fruits et légumes passés au bromure de méthyle. "Selon des études réalisées, « les résidus de bromure ne posent probablement pas de problème pour la santé humaine si les produits qui les contiennent sont consommés en quantités normales » explique l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)."", explique Futura Sciences.
Le responsable de la cellule phytosanitaire abonde dans ce sens. "Pour le consommateur, il n'y a pas de problème. Depuis les années 60, nous n'avons pas eu de problème. Je ne vois pas la question là. Si nous remettons ça en cause, nous remettons en cause les produits que l'on mange", semble-t-il s'agacer.
L'ingénieur précise que certains fruits et légumes ne sont pas concernés par la fumigation. Les traitements s'opèrent aussi "au champ". Ainsi, ils n'ont pas à être traités après. "C'est comme manger du sashimi tous les jours, dans ce cas-là aussi on peut avoir des problèmes de santé. En local, on mange des produits qui ne sont pas du tout traités. Si vous mangez des pommes tous les jours, oui, là il peut y avoir un problème parce qu'elles sont traitées au bromure de méthyle", déclare-t-il.
Néanmoins, la cellule phytosanitaire ne s'oppose pas à un changement de cap dans la fumigation. Problème : aucune solution de substitution au bromure de méthyle n'a été trouvée. Le traitement par froid ou par chaleur existe mais ne convient pas à tous les types de fruits et de légumes. Seuls quelques uns survivent à ces techniques et peuvent ensuite être commercialisés. Sans "autre produit miracle", le bromure de méthyle a encore de beaux jours devant lui.
Selon Djeen Cheou, des pays comme l'Australie et les Etats-Unis mènent des études pour élaborer un nouveau produit. "Mais si l'Australie vient à trouver le produit miracle, alors nous nous adapterons et nous évoluerons." Les services phytosanitaires restent à l'écoute des nouvelles initiatives. Ils espèrent ainsi pouvoir "tourner la page du bromure de méthyle."
Le responsable de la cellule phytosanitaire abonde dans ce sens. "Pour le consommateur, il n'y a pas de problème. Depuis les années 60, nous n'avons pas eu de problème. Je ne vois pas la question là. Si nous remettons ça en cause, nous remettons en cause les produits que l'on mange", semble-t-il s'agacer.
L'ingénieur précise que certains fruits et légumes ne sont pas concernés par la fumigation. Les traitements s'opèrent aussi "au champ". Ainsi, ils n'ont pas à être traités après. "C'est comme manger du sashimi tous les jours, dans ce cas-là aussi on peut avoir des problèmes de santé. En local, on mange des produits qui ne sont pas du tout traités. Si vous mangez des pommes tous les jours, oui, là il peut y avoir un problème parce qu'elles sont traitées au bromure de méthyle", déclare-t-il.
Néanmoins, la cellule phytosanitaire ne s'oppose pas à un changement de cap dans la fumigation. Problème : aucune solution de substitution au bromure de méthyle n'a été trouvée. Le traitement par froid ou par chaleur existe mais ne convient pas à tous les types de fruits et de légumes. Seuls quelques uns survivent à ces techniques et peuvent ensuite être commercialisés. Sans "autre produit miracle", le bromure de méthyle a encore de beaux jours devant lui.
Selon Djeen Cheou, des pays comme l'Australie et les Etats-Unis mènent des études pour élaborer un nouveau produit. "Mais si l'Australie vient à trouver le produit miracle, alors nous nous adapterons et nous évoluerons." Les services phytosanitaires restent à l'écoute des nouvelles initiatives. Ils espèrent ainsi pouvoir "tourner la page du bromure de méthyle."
Comment est-il utilisé?
Suivant les produits et la destination, la dose de bromure de méthyle diffère :
- 40 grammes pendant 1h30 pour le traitement des fruits et légumes envoyés dans les îles. "Par précaution pour les produits envoyés en métropole", explique Djeen Cheou.
- 80 grammes pendant 1h30 pour les aliments pour animaux.
- 100 grammes le m3 pendant 24 heures pour les végétaux envoyés par les îles.
Le bromométhane sert aussi à traiter le bois.
- 40 grammes pendant 1h30 pour le traitement des fruits et légumes envoyés dans les îles. "Par précaution pour les produits envoyés en métropole", explique Djeen Cheou.
- 80 grammes pendant 1h30 pour les aliments pour animaux.
- 100 grammes le m3 pendant 24 heures pour les végétaux envoyés par les îles.
Le bromométhane sert aussi à traiter le bois.