PAPEETE, le 29 septembre 2015 -Le projet "Biodiversité de Polynésie française : Valorisation des substances naturelles, pérennisation et diffusion des connaissances" est l'un des programmes phares de l'unité mixte de recherches Écosystème insulaires océaniens. Les premiers résultats ont été divulgués mardi matin.
Mardi matin, dans les locaux de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), des acteurs du projet BioPolyVal ont livré les premiers résultats de leurs travaux. Ils ont donné un aperçu des utilisations potentielles d'extraits d'organismes terrestres et marins en pharmacologie, cosmétologie, perliculture, agroalimentaire,…
BioPolyVal (pour Biodiversité de Polynésie française : Valorisation des substances naturelles, pérennisation et diffusion des connaissances) c'est un projet de l'unité mixte de recherches Écosystèmes insulaires océaniens. Une unité qui associe l'université de Polynésie française (UPF), l'IRD, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et l'institut Louis Malardé (ILM). Il a été financé dans le cadre du contrat de projets 2008-2013 par l'État et le Pays à hauteur de 21 189 737 Fcfp pour deux années.
Coordonné par Cécile Debitus de l'IRD, il a réuni des instituts publics de recherche mais aussi des partenaires privés comme l'EPIC Vanille de Tahiti ou la société Pacific biotech. Ensemble ils ont collecté des plantes et organismes lors de plusieurs campagnes océanographiques dans les différents archipels. Ils ont cherché des molécules qui pouvaient avoir un intérêt dans différents domaines : phytosanitaire, cosmétique, médical et de la perliculture. Enfin, ils ont caractérisé les profils des molécules retenues. "Nous avons aussi visé des objectifs d'information avec des restitutions sur le terrain comme à Rapa et de pérennisation des résultats via des banques de données et des publications scientifiques", explique la coordinatrice.
6 000 miles et 740 plongées
Finalement, BioPolyVal c'est cinq campagnes océanographiques, 6 000 miles parcourus, 120 jours de mer, 740 plongées, plus de 600 échantillons récoltés, 187 espèces répertoriés et, désormais, des dizaines de pistes de nouvelles recherches et de valorisation. Il y a encore du chemin entre l'utilisation à grande échelle de molécules dites d'intérêts. Inutile demain de se concocter une tisane de opu opu (voir encadré) pour soigner son diabète. Il faut encore, par exemple, savoir à quelle dose et comment utiliser les molécules, dans quel contexte, pour qui, etc. … Mais les applications sont en marche et les espoirs sont permis.
Mardi matin, dans les locaux de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), des acteurs du projet BioPolyVal ont livré les premiers résultats de leurs travaux. Ils ont donné un aperçu des utilisations potentielles d'extraits d'organismes terrestres et marins en pharmacologie, cosmétologie, perliculture, agroalimentaire,…
BioPolyVal (pour Biodiversité de Polynésie française : Valorisation des substances naturelles, pérennisation et diffusion des connaissances) c'est un projet de l'unité mixte de recherches Écosystèmes insulaires océaniens. Une unité qui associe l'université de Polynésie française (UPF), l'IRD, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et l'institut Louis Malardé (ILM). Il a été financé dans le cadre du contrat de projets 2008-2013 par l'État et le Pays à hauteur de 21 189 737 Fcfp pour deux années.
Coordonné par Cécile Debitus de l'IRD, il a réuni des instituts publics de recherche mais aussi des partenaires privés comme l'EPIC Vanille de Tahiti ou la société Pacific biotech. Ensemble ils ont collecté des plantes et organismes lors de plusieurs campagnes océanographiques dans les différents archipels. Ils ont cherché des molécules qui pouvaient avoir un intérêt dans différents domaines : phytosanitaire, cosmétique, médical et de la perliculture. Enfin, ils ont caractérisé les profils des molécules retenues. "Nous avons aussi visé des objectifs d'information avec des restitutions sur le terrain comme à Rapa et de pérennisation des résultats via des banques de données et des publications scientifiques", explique la coordinatrice.
6 000 miles et 740 plongées
Finalement, BioPolyVal c'est cinq campagnes océanographiques, 6 000 miles parcourus, 120 jours de mer, 740 plongées, plus de 600 échantillons récoltés, 187 espèces répertoriés et, désormais, des dizaines de pistes de nouvelles recherches et de valorisation. Il y a encore du chemin entre l'utilisation à grande échelle de molécules dites d'intérêts. Inutile demain de se concocter une tisane de opu opu (voir encadré) pour soigner son diabète. Il faut encore, par exemple, savoir à quelle dose et comment utiliser les molécules, dans quel contexte, pour qui, etc. … Mais les applications sont en marche et les espoirs sont permis.
Des tisanes de opu opu en cas de diabète?
C'est l'une des nombreuses pistes suivies par BioPolyVal. Sarah Benayad mène une thèse l'étude biochimique de Vaccinium cereum variété cereum. Derrière cet intitulé barbare se cache un objectif simple : identifier des molécules de la plante Vaccinium cereum variété cereum (opu opu) qui pourraient être utilisées dans la prise en charge du diabète. "Car, le diabète entraine la mort d'une personne toutes les 7 secondes dans le monde", justifie la doctorante. "Autrement dit, à la fin de mon exposé, dans 15 minutes, 128 personnes seront mortes de cette maladie. En Polynésie, on comptait 7 409 personnes touchées par le diabète en 2012. Un chiffre qui devrait doubler en 10 ans".
Pour atteindre son but, Sarah Benayad s'est basée sur le "voyage" du sucre dans le corps. Car le responsable du diabète c'est le sucre, ou plus exactement, c'est une mauvaise gestion du sucre par l'organisme. Normalement, pendant les repas, le sucre arrive dans l'intestin. Il y est découpé en molécule simples et surtout assimilables par le corps. Ces molécules simples traversent les parois de l'intestin, rejoignent le sang qui joue les taxis jusqu'aux muscles par exemple et tous les autres tissus qui en ont besoin. Dans l'intestin la découpe en petites molécules assimilables se fait par une enzyme dédiée appelée α-glucosidase. En toute logique, si on bloque l'action de cette enzyme, on empêche le sucre de passer dans le sang. "Nous avons donc cherché à identifier une molécule qui pouvait inhiber l'action de l'α-glucosidase. Et nous en avons trouvé dans les feuilles de Vaccinium cereum variété cereum. Nous pouvons désormais imaginer la fabrication de compléments alimentaires, de tisane, voire de médicaments à base de molécules identifiées." Attention, ce n'est pas pour demain, mais peut-être pour après demain ?
* Molécule capable de modifier la vitesse d'une réaction chimique.
C'est l'une des nombreuses pistes suivies par BioPolyVal. Sarah Benayad mène une thèse l'étude biochimique de Vaccinium cereum variété cereum. Derrière cet intitulé barbare se cache un objectif simple : identifier des molécules de la plante Vaccinium cereum variété cereum (opu opu) qui pourraient être utilisées dans la prise en charge du diabète. "Car, le diabète entraine la mort d'une personne toutes les 7 secondes dans le monde", justifie la doctorante. "Autrement dit, à la fin de mon exposé, dans 15 minutes, 128 personnes seront mortes de cette maladie. En Polynésie, on comptait 7 409 personnes touchées par le diabète en 2012. Un chiffre qui devrait doubler en 10 ans".
Pour atteindre son but, Sarah Benayad s'est basée sur le "voyage" du sucre dans le corps. Car le responsable du diabète c'est le sucre, ou plus exactement, c'est une mauvaise gestion du sucre par l'organisme. Normalement, pendant les repas, le sucre arrive dans l'intestin. Il y est découpé en molécule simples et surtout assimilables par le corps. Ces molécules simples traversent les parois de l'intestin, rejoignent le sang qui joue les taxis jusqu'aux muscles par exemple et tous les autres tissus qui en ont besoin. Dans l'intestin la découpe en petites molécules assimilables se fait par une enzyme dédiée appelée α-glucosidase. En toute logique, si on bloque l'action de cette enzyme, on empêche le sucre de passer dans le sang. "Nous avons donc cherché à identifier une molécule qui pouvait inhiber l'action de l'α-glucosidase. Et nous en avons trouvé dans les feuilles de Vaccinium cereum variété cereum. Nous pouvons désormais imaginer la fabrication de compléments alimentaires, de tisane, voire de médicaments à base de molécules identifiées." Attention, ce n'est pas pour demain, mais peut-être pour après demain ?
* Molécule capable de modifier la vitesse d'une réaction chimique.