La présentation de nos connaissances scientifiques sur les Australes a lieu demain mercredi 18 février au CESC
PAPEETE, le 17 février 2015 - Pour étayer le dossier de création d'une Aire Marine Protégée aux Australes, il fallait commencer par faire un état des lieux de ce qu'il pourrait y avoir à protéger. C'est chose faite avec un livre de plus de 200 pages rassemblant l'état de la connaissance scientifique sur les mers et océans des Australes, qui sera présenté au public demain au CESC.
Le Criobe-IRCP travaille depuis plus d'un an sur un diagnostic scientifique de l’environnement marin des Australes, avec le soutien financier de la fondation Pew et en collaboration avec 23 experts locaux et internationaux. Ces recherches ont permis de créer un ouvrage de référence imposant, dont le brouillon final sera présenté ce mercredi matin lors une conférence publique à la CCISM qui se déroulera de 8h à 16h30.
Tous les thèmes y sont abordés, tant que cela concerne la recherche scientifique et les espaces marins des Australes : climat, biodiversité, ressources minières, tortues, requins, cétacés, oiseaux, géologie, organisation sociale, culture, économie, pêche…
"Une nouvelle espèce est découverte à chaque expédition aux Australes"
Toutes les publications scientifiques, beaucoup remontant au 19ème siècle, ainsi que les différents rapports et dossiers d'experts et jusqu'aux dernières expéditions scientifiques sur place ont été utilisées pour cet état des lieux. Même la toute dernière expédition en date, celle organisée en 2014 par l'équipe du Pristine Seas et la chaine National Geographic, est incluse.
Cette expédition aura tout de même permis d'observer 34 espèces qui n'avaient jamais été vues aux Australes, et aurait peut-être découvert une nouvelle espèce de "demoiselle" (un poisson) à 61 mètres de profondeur. "À chaque fois qu'il y a une expédition aux Australes nous découvrons une nouvelle espèce" note Thierry Lison de Loma, scientifique au Criobe. L'une des conclusions de l'ouvrage est d'ailleurs "la remarquable biodiversité de cet archipel peu connu, mais par là même protégé".
Les élus des Australes sont très intéressés
Georges Hatitio, maire de Rimatara, était présent hier à la conférence de presse de présentation de l'ouvrage et du symposium d'aujourd'hui. Il explique que "Les recherches menées nous apportent des choses en plus, certaines choses que nous avons oublié, et d'autres que nous ne savions pas. Ça nous apporte aussi une validation scientifique pour des choses que nos pêcheurs observent, la raréfaction de certaines espèces par exemple, qui vont permettre de mettre en place un Rahui ou pour l'Aire Marine Protégée."
La société civile est aussi fière de voir son système de gestion traditionnel des ressources marines, le rahui, ainsi mis en valeur. Tihoti Tenepau, instituteur à Tubuai pour une classe de CM2, a ainsi élaboré tout un projet pédagogique autour du rahui pour transmettre ces valeurs à la nouvelle génération. Les enfants et leur professeur ont décidé de réaliser des questionnaires auprès de la population, organisent des rencontres avec les politiques, les scientifiques et la population, et vont essayer de créer une nouvelle zone de rahui décidée collectivement. Le Criobe va faire un sondage de la zone, et les élèves pourront observer son évolution au cours des années…
Le Criobe-IRCP travaille depuis plus d'un an sur un diagnostic scientifique de l’environnement marin des Australes, avec le soutien financier de la fondation Pew et en collaboration avec 23 experts locaux et internationaux. Ces recherches ont permis de créer un ouvrage de référence imposant, dont le brouillon final sera présenté ce mercredi matin lors une conférence publique à la CCISM qui se déroulera de 8h à 16h30.
Tous les thèmes y sont abordés, tant que cela concerne la recherche scientifique et les espaces marins des Australes : climat, biodiversité, ressources minières, tortues, requins, cétacés, oiseaux, géologie, organisation sociale, culture, économie, pêche…
"Une nouvelle espèce est découverte à chaque expédition aux Australes"
Toutes les publications scientifiques, beaucoup remontant au 19ème siècle, ainsi que les différents rapports et dossiers d'experts et jusqu'aux dernières expéditions scientifiques sur place ont été utilisées pour cet état des lieux. Même la toute dernière expédition en date, celle organisée en 2014 par l'équipe du Pristine Seas et la chaine National Geographic, est incluse.
Cette expédition aura tout de même permis d'observer 34 espèces qui n'avaient jamais été vues aux Australes, et aurait peut-être découvert une nouvelle espèce de "demoiselle" (un poisson) à 61 mètres de profondeur. "À chaque fois qu'il y a une expédition aux Australes nous découvrons une nouvelle espèce" note Thierry Lison de Loma, scientifique au Criobe. L'une des conclusions de l'ouvrage est d'ailleurs "la remarquable biodiversité de cet archipel peu connu, mais par là même protégé".
Les élus des Australes sont très intéressés
Georges Hatitio, maire de Rimatara, était présent hier à la conférence de presse de présentation de l'ouvrage et du symposium d'aujourd'hui. Il explique que "Les recherches menées nous apportent des choses en plus, certaines choses que nous avons oublié, et d'autres que nous ne savions pas. Ça nous apporte aussi une validation scientifique pour des choses que nos pêcheurs observent, la raréfaction de certaines espèces par exemple, qui vont permettre de mettre en place un Rahui ou pour l'Aire Marine Protégée."
La société civile est aussi fière de voir son système de gestion traditionnel des ressources marines, le rahui, ainsi mis en valeur. Tihoti Tenepau, instituteur à Tubuai pour une classe de CM2, a ainsi élaboré tout un projet pédagogique autour du rahui pour transmettre ces valeurs à la nouvelle génération. Les enfants et leur professeur ont décidé de réaliser des questionnaires auprès de la population, organisent des rencontres avec les politiques, les scientifiques et la population, et vont essayer de créer une nouvelle zone de rahui décidée collectivement. Le Criobe va faire un sondage de la zone, et les élèves pourront observer son évolution au cours des années…
Le documentaire de National Geographic sera diffusé en juin en avant-première
L'expédition scientifique du Pristine Seas aux Australes, financée par des fondations privées, a donné lieu à un documentaire de National Geographic. Il sera diffusé en juin en avant-première en Polynésie, probablement à l'occasion de la Journée mondiale de l'océan le 8 juin.
L'expédition scientifique du Pristine Seas aux Australes, financée par des fondations privées, a donné lieu à un documentaire de National Geographic. Il sera diffusé en juin en avant-première en Polynésie, probablement à l'occasion de la Journée mondiale de l'océan le 8 juin.
Pourquoi autant de paysages différents ?
Aucune île des Australes ne ressemble à une autre. L'archipel offre des îlots volcaniques comme Marotiri, deux grands lagons à Tubuai et Raivavae, un platier sans lagon à Rapa, des formations calcaires surélevées à Rimatara et Rurutu, 42 monts sous-marins, une île subdivisée qui est devenue un atoll fermé à Maria… À cela plusieurs explications :
- Certaines îles sont situées trop au sud pour avoir une barrière de corail et n'ont pas de lagon, mais Rapa a un platier submergé
- L'archipel a été créé par deux points chauds :
- Mc Donald a donné naissance à Mangaia dans les îles Cook puis à Maria, Rimatara, Rurutu, Tubuai, Raivavae, Rapa et Marotini.
- Arago, plus récent, a créé Mauke, Aitutki et Atiu dans les îles Cook. En passant près d'autres îles, comme Rimatara, il les a surélevées ou leur a légué un nouveau volcan (Rurutu).
Aucune île des Australes ne ressemble à une autre. L'archipel offre des îlots volcaniques comme Marotiri, deux grands lagons à Tubuai et Raivavae, un platier sans lagon à Rapa, des formations calcaires surélevées à Rimatara et Rurutu, 42 monts sous-marins, une île subdivisée qui est devenue un atoll fermé à Maria… À cela plusieurs explications :
- Certaines îles sont situées trop au sud pour avoir une barrière de corail et n'ont pas de lagon, mais Rapa a un platier submergé
- L'archipel a été créé par deux points chauds :
- Mc Donald a donné naissance à Mangaia dans les îles Cook puis à Maria, Rimatara, Rurutu, Tubuai, Raivavae, Rapa et Marotini.
- Arago, plus récent, a créé Mauke, Aitutki et Atiu dans les îles Cook. En passant près d'autres îles, comme Rimatara, il les a surélevées ou leur a légué un nouveau volcan (Rurutu).
Un taux d'endémisme important
À cause de son isolement, de nombreuses espèces présentes aux Australes ne se retrouvent nulle part ailleurs. 5 à 10% des poissons et mollusques sont endémiques. Les populations locales d'espèces communes y présentent des particularités typiques, comme les requins des galapagos ou certains coraux et algues. Les langoustes sont également peu communément abondantes.
L'archipel a aussi de nombreux représentants de nos espèces emblématiques, ce qui est son principal atout pour le tourisme vert :
- 14 espèces de requins sont recensées par les scientifiques, les pêcheurs locaux en connaissent 6 de plus.
- 5 espèces de raies recensées (les locaux en ajoutent une sixième).
- la tortue verte est présente partout. La tortue imbriquée et la tortue caouanne ont été observées par les locaux.
- 23 espèces d'oiseaux marins (sur 28 en Polynésie) habitent les Australes, dont deux sous-espèces endémiques.
- 10 espèces de mammifères marins (sur 21 en Polynésie) sont présentes aux Australes, principalement la baleine à bosse.
À cause de son isolement, de nombreuses espèces présentes aux Australes ne se retrouvent nulle part ailleurs. 5 à 10% des poissons et mollusques sont endémiques. Les populations locales d'espèces communes y présentent des particularités typiques, comme les requins des galapagos ou certains coraux et algues. Les langoustes sont également peu communément abondantes.
L'archipel a aussi de nombreux représentants de nos espèces emblématiques, ce qui est son principal atout pour le tourisme vert :
- 14 espèces de requins sont recensées par les scientifiques, les pêcheurs locaux en connaissent 6 de plus.
- 5 espèces de raies recensées (les locaux en ajoutent une sixième).
- la tortue verte est présente partout. La tortue imbriquée et la tortue caouanne ont été observées par les locaux.
- 23 espèces d'oiseaux marins (sur 28 en Polynésie) habitent les Australes, dont deux sous-espèces endémiques.
- 10 espèces de mammifères marins (sur 21 en Polynésie) sont présentes aux Australes, principalement la baleine à bosse.
