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Air Tahiti entre dans sa troisième semaine de conflit social


En dépit d’une rencontre samedi, toujours aucun accord en vue entre la direction et les personnels grévistes d’Air Tahiti.
En dépit d’une rencontre samedi, toujours aucun accord en vue entre la direction et les personnels grévistes d’Air Tahiti.
PAPEETE, 29 mai 2016 - Air Tahiti entre dans la troisième semaine d’un conflit social à l’issue toujours incertaine. Avec 46 hôtesses et stewards sur 58 et 24 pilotes sur 72 en grève la compagnie aérienne de transport inter-îles tente de faire face.

Aujourd’hui et demain, la compagnie Air Tahiti annonce l’annulation des vols au départ de Moorea, des vols inter-îles aux Marquises et de ceux à destination des Tuamotu à l’exception de Fakarava, Rangiroa, Tikehau qui demeurent opérationnels lundi et Rangiroa et Tikehau, mardi. Les vols à destinations des îles Sous-le-Vent sont maintenus lundi et mardi, de même que ceux en direction de Hiva Oa et Nuku Hiva, aux Marquises. Les vols pour les îles Australes de Raivavae, Rimatara, Rurutu et Tubuai sont maintenus lundi et celui mardi en direction des Gambier.

Samedi après-midi, une réunion entre la direction et l’intersyndicale n’a donné lieu à aucune avancée et se serait même, de sources syndicales, terminée prématurément sur des menaces adressées par la direction au personnel gréviste. La semaine démarre dans une situation de statu quo, tandis que les syndicats annoncent leur souhait de voir dorénavant un représentant de la direction du travail participer aux négociations avec la direction.

Les discussions achoppent toujours sur la question, à la demande des personnels grévistes, d’une suspension pour six mois de l’entrée en application du plan social que la direction de la compagnie aérienne entend sans délai progressivement mettre en œuvre au cours des deux prochaines années.
Les 46 personnels navigants commerciaux grévistes (PNC : hôtesses et stewards) contestent également le souhait de la compagnie de déroger aux 10 heures de temps de travail effectif par jour pour les destinations situées à une distance inférieure à 400 nautiques (720 kilomètres). Ils demandent en outre la comptabilisation du temps de trajet des agents de leur domicile à leur lieu de travail les jours d’astreinte. Principe auquel est opposé la direction en dépit de dispositions réglementaires en application au sein de l’aviation civile. "On ne peut pas déroger à quelque chose qui est prévu par la loi", défend Titaina Viriamu, déléguée du syndicat PNC Spencat. "On ne fera pas de concession sur les points réglementaires". Malgré de multiples essais, nous n’avons pas réussi à joindre la direction de l’entreprise dimanche.

Sur les trois syndicats de personnels navigants techniques (PNT), les 24 pilotes du SAPNTAT demeurent solidaires au mouvement social des PNC et des personnels au sol dans les îles. "Bien sûr que l’on souhaite que ce mouvement prenne fin le plus tôt possible", commentait en début de week-end Frédéric Jojon, pilote gréviste. Mais il insiste : "On est entré ensemble dans cette grève, on en sortira ensemble". Et c’est dans ce contexte que dimanche la compagnie aérienne délégataire de service public pour le transport aérien en Polynésie française entrait dans sa troisième semaine de conflit social.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Dimanche 29 Mai 2016 à 17:00 | Lu 3835 fois