PAPEETE, 4 mai 2017 - Nous avons posé deux questions au candidat En Marche ! pour le second tour de l'élection présidentielle. Emmanuel Macron nous répond concernant la poursuite du processus de ratification de l'accord de Papeete et le soutien financier de l'Etat au financement du Régime de solidarité de la Polynésie française (RSPF).
Question : En février 2016, François Hollande s’était engagé pour le compte de l’Etat à conclure avec la collectivité polynésienne l’Accord de Papeete pour le développement de la Polynésie française au sein de la République. Ce projet a fait l’objet d’une "convergence de vue" listant 60 mesures. Dénommée "accord de l’Elysée pour le développement de la Polynésie française", cette convergence de vue a été ratifiée le 17 mars dernier par François Hollande et Edouard Fritch à Paris. Ce projet d’accord de Papeete sera sans doute adopté en l’état par l’assemblée de la Polynésie française avant la fin mai, compte tenu de la majorité (RMA) sur laquelle peut s’appuyer le gouvernement Fritch dans cette institution. Ce n’est qu’à la suite de cette consultation obligatoire que l’Accord de Papeete pourra être présenté à la signature du chef de l’Etat. Elu à la présidence de la République, vous engagez-vous à reprendre à votre compte cet accord en l’état et dans son intégralité ?
Emmanuel Macron : L’accord de Papeete pour le développement de la Polynésie Française, promis par le président de la République lors de sa visite au fenua en février 2016, n’est pas signé. Il s'est traduit, à ce jour, par une simple convergence de vues le 17 mars dernier. Je considère qu'il s'agit là d'une bonne base pour une discussion fructueuse, dans le respect des compétences respectives du fenua et de l'Etat, pour favoriser le développement de l'économie polynésienne et la qualité de vie de ses habitants. Cet accord préfigure en effet des relations contractuelles renouvelées sur des sujets aussi importants que la reconnaissance du fait nucléaire, en tout premier lieu, avec un appui au service d’oncologie de l’hôpital de Papeete, la continuité territoriale appliquée au désenclavement des archipels, et des orientations qui sont développées dans mon programme telles que la réussite scolaire, la prévention face au surpoids et aux addictions … Ce ne sont là que quelques exemples qui montrent l'intérêt de poursuivre la démarche partenariale engagée au plus haut niveau de l'Etat.
La Polynésie française est dans la nécessité de réformer son système de protection sociale généralisée, structurellement déficitaire. Le président Edouard Fritch a déclaré lundi matin à Papeete, lors d’une rencontre avec les leaders syndicaux, que sans le soutien financier de l’Etat, notamment en faveur du Régime de solidarité de Polynésie française (RSPF), "on n’y arrivera pas". Confronté à un déficit chronique de son régime de solidarité, sur fond de crise économique, le Pays a en effet négocié dès 2013, et obtenu en 2015 par convention, que l’Etat participe provisoirement au financement du RSPF. Un accord triennal 2015-2017, prévoit le versement d’une dotation globale de 4,2 milliards Fcfp, libérée par annuités à raison de 1,4 milliard Fcfp en deux versements, l’un en début et l’autre en fin d’année. Fin 2017, cette convention arrive à échéance. La prolongerez-vous ?
Emmanuel Macron : En Polynésie française, le régime de protection sociale prend en charge la santé, la retraite, la famille et la solidarité, si bien que c'est un outil de mutualisation des risques et de solidarité qui intervient dans le quotidien de chaque Polynésien et de chaque Polynésienne. En l'état, ce régime est effectivement déficitaire. Le nombre de personnes et de familles bénéficiant du régime de solidarité de la Polynésie française (RSPF) a considérablement augmenté sous l'effet en particulier des difficultés économiques et de la destruction d'emplois marchands. Il y a près de 80.000 personnes aujourd'hui qui sont soutenues par ce régime, soit près du tiers de la population, ce qui est considérable. Par ailleurs, même si des réformes ont déjà été faites, sur la santé ou sur le régime de retraite, celles-ci ne sont pas suffisantes. Chacun, en Polynésie française, craint pour le financement des retraites dans les prochaines années. Je ne pourrai donc me désintéresser d'un tel sujet, aussi angoissant pour mes compatriotes même si le régime de protection sociale est de la pleine compétence du territoire.
> Lire par ailleurs les engagements de la profession de foi de Marine Le Pen au sujet de l'évolution statutaire de la collectivité et en matière de santé, concernant la Polynésie française.
Question : En février 2016, François Hollande s’était engagé pour le compte de l’Etat à conclure avec la collectivité polynésienne l’Accord de Papeete pour le développement de la Polynésie française au sein de la République. Ce projet a fait l’objet d’une "convergence de vue" listant 60 mesures. Dénommée "accord de l’Elysée pour le développement de la Polynésie française", cette convergence de vue a été ratifiée le 17 mars dernier par François Hollande et Edouard Fritch à Paris. Ce projet d’accord de Papeete sera sans doute adopté en l’état par l’assemblée de la Polynésie française avant la fin mai, compte tenu de la majorité (RMA) sur laquelle peut s’appuyer le gouvernement Fritch dans cette institution. Ce n’est qu’à la suite de cette consultation obligatoire que l’Accord de Papeete pourra être présenté à la signature du chef de l’Etat. Elu à la présidence de la République, vous engagez-vous à reprendre à votre compte cet accord en l’état et dans son intégralité ?
Emmanuel Macron : L’accord de Papeete pour le développement de la Polynésie Française, promis par le président de la République lors de sa visite au fenua en février 2016, n’est pas signé. Il s'est traduit, à ce jour, par une simple convergence de vues le 17 mars dernier. Je considère qu'il s'agit là d'une bonne base pour une discussion fructueuse, dans le respect des compétences respectives du fenua et de l'Etat, pour favoriser le développement de l'économie polynésienne et la qualité de vie de ses habitants. Cet accord préfigure en effet des relations contractuelles renouvelées sur des sujets aussi importants que la reconnaissance du fait nucléaire, en tout premier lieu, avec un appui au service d’oncologie de l’hôpital de Papeete, la continuité territoriale appliquée au désenclavement des archipels, et des orientations qui sont développées dans mon programme telles que la réussite scolaire, la prévention face au surpoids et aux addictions … Ce ne sont là que quelques exemples qui montrent l'intérêt de poursuivre la démarche partenariale engagée au plus haut niveau de l'Etat.
La Polynésie française est dans la nécessité de réformer son système de protection sociale généralisée, structurellement déficitaire. Le président Edouard Fritch a déclaré lundi matin à Papeete, lors d’une rencontre avec les leaders syndicaux, que sans le soutien financier de l’Etat, notamment en faveur du Régime de solidarité de Polynésie française (RSPF), "on n’y arrivera pas". Confronté à un déficit chronique de son régime de solidarité, sur fond de crise économique, le Pays a en effet négocié dès 2013, et obtenu en 2015 par convention, que l’Etat participe provisoirement au financement du RSPF. Un accord triennal 2015-2017, prévoit le versement d’une dotation globale de 4,2 milliards Fcfp, libérée par annuités à raison de 1,4 milliard Fcfp en deux versements, l’un en début et l’autre en fin d’année. Fin 2017, cette convention arrive à échéance. La prolongerez-vous ?
Emmanuel Macron : En Polynésie française, le régime de protection sociale prend en charge la santé, la retraite, la famille et la solidarité, si bien que c'est un outil de mutualisation des risques et de solidarité qui intervient dans le quotidien de chaque Polynésien et de chaque Polynésienne. En l'état, ce régime est effectivement déficitaire. Le nombre de personnes et de familles bénéficiant du régime de solidarité de la Polynésie française (RSPF) a considérablement augmenté sous l'effet en particulier des difficultés économiques et de la destruction d'emplois marchands. Il y a près de 80.000 personnes aujourd'hui qui sont soutenues par ce régime, soit près du tiers de la population, ce qui est considérable. Par ailleurs, même si des réformes ont déjà été faites, sur la santé ou sur le régime de retraite, celles-ci ne sont pas suffisantes. Chacun, en Polynésie française, craint pour le financement des retraites dans les prochaines années. Je ne pourrai donc me désintéresser d'un tel sujet, aussi angoissant pour mes compatriotes même si le régime de protection sociale est de la pleine compétence du territoire.
> Lire par ailleurs les engagements de la profession de foi de Marine Le Pen au sujet de l'évolution statutaire de la collectivité et en matière de santé, concernant la Polynésie française.